Paul Vanden Boeynants

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Paul Vanden Boeynants
Illustration.
Paul Vanden Boeynants en 1966.
Fonctions
Premier ministre de Belgique

(5 mois et 14 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Vanden Boeynants II
Coalition PSC - CVP - PVV - PLP
Prédécesseur Leo Tindemans
Successeur Wilfried Martens

(2 ans, 3 mois et 28 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Vanden Boeynants I
Coalition PSC-CVP - PSB - Volksunie - FDF
Prédécesseur Pierre Harmel
Successeur Gaston Eyskens
Biographie
Nom de naissance Paul Emile François Henri Vanden Boeynants
Date de naissance
Lieu de naissance Forest (Belgique)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Alost (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique Parti social-chrétien (PSC)
Résidence 16, rue de la Loi

Paul Vanden Boeynants
Premiers ministres de Belgique

Paul Vanden Boeynants est un homme politique belge de tendance démocrate chrétienne conservatrice, né le à Forest et mort le à Alost, qui fut deux fois Premier ministre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Vanden Boeynants, né le à Forest, est le fils d'Henri Vanden Boeynants et de Jeanne Lenssens, bouchers originaires de Malines. Il fréquente dès 1926 le Collège Saint-Michel d'Etterbeek, institution scolaire de la Compagnie de Jésus à Bruxelles. Il poursuit ensuite ses études comme apprenti boucher, d'abord chez son père, puis à Anvers. Il joue au football à la Royale Union Saint-Gilloise, mais à la suite d'une blessure au genou, il doit y renoncer. En 1940, il est fait prisonnier à la suite de la campagne des dix-huit jours, puis est libéré en janvier 1941[1]. Il épouse alors Lucienne Deurinck, elle-même fille de boucher[2]. Ils ont trois enfants : Anne, née en 1944, Monique, née en 1946, et Christian, né en 1950[3].

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il crée sa propre entreprise dans le secteur industriel de la viande. De 1949 à 1979 il est député de l'arrondissement de Bruxelles du PSC-CVP. Il est également échevin de Bruxelles. De 1961 à 1966, il est président du PSC-CVP. Pendant cette période, il est aussi à plusieurs reprises ministre des Classes moyennes.

De 1966 à 1968, il est Premier ministre. Le pays connait alors de grandes difficultés économiques et financières, auxquelles le gouvernement répond par des pouvoirs spéciaux. Sur la scène internationale, ce gouvernement s'implique dans l'OTAN (dont les sièges politiques et militaires s'installent en Belgique, à Mons pour le SHAPE et Bruxelles pour le siège) et la CEE, tandis qu'il tente d'améliorer les relations avec le Bloc de l'Est. Il met aussi au frigo le dossier linguistique, qui ressurgit toutefois en 1967, avec la crise de Louvain, qui provoque la démission de son gouvernement en 1968. En 1969, il est nommé ministre d'État. Le reproche d'affairisme ne tarde pas à le poursuivre.

De 1972 à 1979, il est ministre de la Défense nationale, entre autres au sein du gouvernement de Leo Tindemans. D' à , il retrouve le poste de Premier ministre à la tête d'un gouvernement de transition. En 1979, il devient vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale dans le gouvernement de Wilfried Martens, mais démissionne bientôt. À partir du et jusqu'en 1981, il préside le PSC. Dans le but de rééquilibrer ce parti, trop lié aux syndicats chrétiens d'après certains, il fonde le Centre des indépendants (CEPIC), qui après quelques années est accusé de s'être lié avec des éléments d'extrême droite. En 1995, Paul Vanden Boeynants se retire de la vie politique. Il est encore pendant quelque temps le directeur de l'hebdomadaire satirique Pan.

Paul Vanden Boeynants repose avec son épouse, décédée en 1994, dans le caveau familial au cimetière de Bruxelles.

Surnommé « VDB » par d'autres comme par lui-même, affublé de divers surnoms plus ou moins amicaux — tel que « le (vieux) Crocodile » —, Paul Vanden Boeynants est un homme controversé qui est autant un responsable politique apprécié que respecté et un homme dont le nom est mentionné dans des affaires troubles, en particulier dans le monde de la promotion immobilière à Bruxelles.

Il est le dernier Premier ministre francophone de Belgique, avant la nomination d'Elio Di Rupo le et Charles Michel le .

Fraude fiscale[modifier | modifier le code]

Le , Paul Vanden Boeynants est condamné à trois ans de prison avec sursis et 650 000 francs d'amende pour fraude fiscale, et faux et usage de faux. En appel, la peine est réduite à 500 000 francs[2]. En 1992, son casier judiciaire est effacé[4].

Enlèvement[modifier | modifier le code]

Le , Paul Vanden Boeynants est enlevé par la bande de Patrick Haemers. L'enlèvement est revendiqué par les « Brigades socialistes révolutionnaires » par un appel anonyme au Soir le lendemain. Il est séquestré environ un mois au Touquet[5], puis le , il fut libéré à Tournai, après le paiement d'une rançon de soixante-trois millions de francs belges[6].

La conférence de presse qui suit la libération de Vanden Boeynants marque les esprits, et est remixée par Paul Delnoy dans le style new beat. Le 45 tours est commercialisé sous le titre de Qui ?, et le nom Brussels Sound Revolution. Il est numéro un en Belgique, et se vend à 50 000 exemplaires en deux semaines. Vanden Boeynants touchera même des droits d'auteur[6],[7].

Gouvernements Vanden Boeynants[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Colignon, Alain, Paul Vanden Boeynants, homme politique et administrateur de sociétés, Bulletins de l'Académie Royale de Belgique, 2013, p. 188, Persée.fr
  2. a et b Paul Piret, « VDB disparu, la fin d'une histoire belge et d'une destinée hors du commun », sur lalbre.be, (consulté le ).
  3. DH Les Sports+, « Un destin à l'américaine », sur DH Les Sports +, (consulté le )
  4. Jean-Claude Vantroye, « BULS,MAX...ET VDB? », sur lesoir.be, (consulté le ).
  5. « Le Touquet : il y a 26 ans, un ancien Premier ministre belge était détenu secrètement dans une villa », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  6. a et b Jacques Besnard, « Enlevé, samplé: l'histoire d'un ancien Premier ministre belge devenu disque d'or », sur slate.fr, (consulté le ).
  7. Frédéric Solvel, « Qui ? Haemers et sa bande ! », sur brusselslife.be, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Noël Hirson (alias Vincent Goffart), Paul Vanden Boeynants, sa carrière, Éd. Capitales, Bruxelles, 1969.
  • Paul Debognie, Les Amis de Paul Vanden Boeynants et leurs Affaires, Éd. Vie ouvrière, Bruxelles, 1970.
  • (nl) Raoul Stuyck, Vanden Boeynants, boeman of superman?, 1973.
  • Els Cleemput & Alain Guillaume, La rançon d'une vie. Paul Vanden Boeynants 30 jours aux mains de Patrick Haemers, Bruxelles, 1990.
  • (nl) D. Ilegems & J. Willems, De avonturen van VDB, 1991.
  • P. Havaux & P. Marlet, Sur la piste du crocodile, 1994.
  • Armand De Decker, président du Sénat, In mémoriam Paul Vanden Boeynants, Sénat belge, séance du 18 janvier 2001.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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