Église Sainte-Croix d'Ixelles

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Église Sainte-Croix (Ixelles)
Vue de l'église Sainte-Croix d'Ixelles, depuis l'étang
Vue de l'église Sainte-Croix d'Ixelles, depuis l'étang
Présentation
Culte catholique
Rattachement Archidiocèse de Malines-Bruxelles
Style dominant Néogothique
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Région de Bruxelles-Capitale
Ville Ixelles
Coordonnées 50° 49′ 34″ nord, 4° 22′ 23″ est
Géolocalisation sur la carte : Bruxelles
(Voir situation sur carte : Bruxelles)
Église Sainte-Croix (Ixelles)

L’église Sainte-Croix est un édifice religieux catholique sis sur la place Sainte-Croix, à Ixelles (Bruxelles). Construite au milieu du XIXe siècle à proximité des étangs et de la place Flagey, l'église est de style Art déco pour la partie extérieure et de style néo-gothique pour l’intérieur mais de style Art déco pour plusieurs parties du mobilier dont les confessionnaux et les autels latéraux du déambulatoire.

Cet édifice remplaçait la petite église Sainte-Croix, traditionnel lieu de culte des charbonniers travaillant dans la forêt de Soignes. À la suite de l’augmentation de la population d’Ixelles, l'ancienne église ne convenait plus et fut démolie par les autorités communales.

Les bâtiments[modifier | modifier le code]

La nouvelle église Sainte-Croix a été construite en deux phases sur un terrain de terre ferme située non loin du grand étang d’Ixelles, actuelle place Flagey, dont le sol humide et poreux ne permettait pas l’édification d’un édifice de grande surface sans de coûteux travaux de substructions, comme envisagé lors d’un premier projet sanctionné par un arrêté royal de 1856.

Les travaux commencèrent en 1859 à l'initiative du curé Jean Joseph Dox[1] et furent terminés en 1863. La nouvelle église fut inaugurée en 1865. Il s’agissait d’un vaste bâtiment de style néo-gothique flamand fait de briques rouges et de parements de pierre de France. L’architecte en fut Van de Wiele.

Toutefois, le sol instable et sablonneux provoqua de nombreuses fissures dans ce bâtiment. Afin de le consolider il fut enchâssé dans une nouvelle structure de brique et de béton lui donnant un aspect extérieur Art déco bien caractéristique. Cette nouvelle phase de travaux dura de 1940 à 1942. Elle est l’œuvre de l’architecte et ingénieur Paul Rome (décédé le ), qui avait également terminé la basilique de Koekelberg en continuant l'œuvre d'Albert Van Huffel, dont il était le collaborateur.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

  • L'orgue paré d'une menuiserie de style postromantique, date de 1936. Il est l'œuvre des facteurs Jules Anneessens-Tanghe et August Laukhuff.
  • Les vitraux, tableaux, sculptures.
  • Statue Notre-Dame de la Cambre, don de l'abbesse de la Cambre en 1792 tant que les Religieuses cisterciennes ne reviendraient pas.
  • l'autel actuel au centre de l'église est un élément de l'ancienne chaire de vérité de toute beauté recouverte d'une sobre plaque de marbre en connivence avec toutes les autres pièces de marbre des autels de style Art déco du déambulatoire.
  • On ne peut passer sous silence la relique de la Vraie Croix qui est arrimée - dans son reliquaire - à l'autel latéral dans le déambulatoire (autel en marbre rouge). Le reliquaire réalisé pour l'occasion est fait d'une immense croix staurothèque qui peut être déplacée et a servi plusieurs années pour la vénération de la relique de la Sainte Croix lors du vendredi saint ou de la fête de l'Invention de la Sainte Croix (comprenez 'Inventio' c'est-à-dire Découverte de la Sainte Croix par Sainte Hélène - mère de l'empereur Constantin -) originellement fêtée en mai et remise au dans le nouveau calendrier post conciliaire du second concile du Vatican. Cette relique serait celle que l'archevêque de Cambrai - Jean de Bourgogne (fils naturel de Jean Sans Peur duc de Bourgogne) aurait enchâssé dans le premier lieu de culte. Le reliquaire a été porté aussi en procession lors de l'anniversaire des 550 ans de la paroisse.
  • comment oublier la statue de saint Roch, le saint secondaire de la paroisse "ad Sanctam Crucem" un peu plus loin que l'autel de la relique de la Vraie Croix.
  • comment ne pas mentionner la statue de Sainte Anne avec sa fille Marie qui est aussi de grande beauté de l'autre côté du déambulatoire.
  • il y a aussi une statue d'un ange ou saint Jean venant de l'ancien Maître Autel sauvé des lourdes transformations post-conciliaires.
  • pour celui ou celle dont le regard transperce les cloisons, il pourrait trouver derrière les panneaux dans la chapelle Notre-Dame dite aussi chapelle de semaine, tout un décor peint sur le mur mais qui aujourd'hui est celé à nos yeux.
  • n'oublions pas un apport plus récent avec le tableau de Notre-Dame de Guadalupe - impératrice du Mexique - réalisé par un paroissien éclairé et qui a été solennellement inaugurée en présence de Madame l’Ambassadeur du Mexique.
  • il y avait aussi une icône peinte de la Fête de la Croix glorieuse mise sous un cadre de verre et bois doré par un paroissien. Cette icône était particulière : don de feu le Doyen Freddy Baillien au curé de l'époque - abbé Michel Rongvaux - elle avait été bénite par un prêtre orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou de et à la cathédrale St-Nicolas de l'avenue des Chevaliers à Ixelles-Bruxelles. Cette icône avait été solennellement inaugurée en présence de l’Église orthodoxe afin qu'elle soit vénérable aussi bien par nos frères et sœurs orthodoxes que par nos autres frères et sœurs chrétiens qui le souhaitaient et marquer ainsi le désir de l'unité qui a toujours touché cette paroisse notamment lorsque le Foyer Oriental Chrétien PRO RUSSIA au 206 avenue de la Couronne envoyait de la littérature chrétienne derrière le rideau de fer (notamment les livres du Père Doudko et la traduction des œuvres du Père Alexandre Men mort martyr assassiné à coup de hache à Moscou). Malheureusement l'icône a fait l'objet d'un vol et n'a pas encore fait sa réapparition.

Baptisés célèbres de la paroisse de la Sainte-Croix[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Croix a connu au moins deux baptisés devenus célèbres. Marguerite Yourcenar née de Crayencour. Ensuite Léon-Joseph Cardinal Suenens qui fut baptisé par son oncle aussi à l'église de la Sainte-Croix d'Ixelles

Organisation ecclésiale[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Croix fait partie aujourd'hui de l’Unité pastorale Sainte-Croix d’Ixelles qui comprend en outre les paroisses de Notre-Dame de la Cambre/Saint-Philippe Néri, de celle de Saint-Boniface et de celle de Saint-Adrien.

Liste des curés[modifier | modifier le code]

Dans l'ancien régime, la paroisse était desservie par un chanoine de l'abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg faisant fonction de curé[2].

  • 1. Jean Florquin, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, qui signait les registres baptismaux depuis 1630.
  • 2. Henri Wilmart, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, depuis 1660.
  • 3. Antoine Botermans, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, depuis 1693.
  • 4. Henri Theunis, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1714, mort en 1741.
  • 5. Maximilien De Meester, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1742, devint ensuite prieur de l'abbaye Saint-Jacques-sur-Coudenberg.
  • 6. Pierre Goelens, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1744, devint ensuite curé de Duisburg.
  • 7. Gilles Warnots, devint ensuite curé à Lennik-Saint-Martin et en 1773 abbé de Saint-Jacques sur Coudenberg.
  • 8. Joseph Vanderheyden, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1746 à 1779, puis par son coadjuteur jusqu'en 1783, devint abbé de Saint-Jacques sur Coudenberg.
  • 9. François Spinael, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1783 , tué le d'un coup de mousquet par un des soldats de Bender lors de leur retraite de la ville de Bruxelles alors qu'il leur ouvrit lui-même la porte qu'ils allaient enfoncer[3].
  • 10. Charles De Groot, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1790 décédé en 1795.
  • 11. Antoine Van Brustom, desservant, chanoine de Saint-Jacques sur Coudenberg, 1795, refusa de jurer le serment de haine à la royauté (juramentum odii in Regiam potestatem) et fut remplacé par le prêtre jureur Van Beemen. Après le concordat il retrouva son poste pastoral le .
  • 12. Pierre Vandenhove, curé de 1822 à 1834.
  • 13. Jean-Baptiste Mortas, ancien curé de Baisy-Thy, curé de 1834.
  • 14. Jean Joseph Dox, de Meerhout, 1849 décédé le , enterré à Meerhout, il construisit entièrement une nouvelle église de 1859 à 1863 (novam funditus erexit ecclesiam).
  • 15. Édouard Caris, ancien vicaire de Sainte-Catherine à Bruxelles, introduit fin , démissionne fin .
  • 16. Cornélius Van Dievoet, né à Meise le et décédé à Ixelles le , entré au Grand séminaire de Malines le , ordonné prêtre le à Malines, fut vicaire à Ixelles[4], Paroisse Sainte-Croix, du au , puis curé de la Paroisse Sainte-Croix du à son décès le . Sous le curé Cornélius Van Dievoet l'église commença à s'orner de beaucoup d'œuvres d'art[5], il y fit mettre une chaire gothique (1890-1893), un chemin de croix composé de tableaux peints (1892) et un grand ostensoir ainsi que des ornements précieux pour la messe, un nouvel orgue (1897), en partie des dons des fidèles et de son propre argent, ainsi qu'une grande cloche en do# (1893).
  • -
  • Pierre Goossens (Asse, 1915 - La Hulpe, 2005), curé en 1957, devient vicaire général de Bruxelles[6].
  • Jean Dobbeleer, grand homme de prière et d'ardeur pastorale qui a dû trouver - chaque année de son pastorat - l'argent pour payer les travaux que son prédécesseur avait commandés mais n'avait pas eu le temps de couvrir par un approvisionnement régulier de fonds.
  • Gérard Daix, père du Saint-Sacrement, devenu ensuite doyen à Boitsfort, puis retiré dans le diocése de Namur
  • Michel Rongvaux, prêtre diocésain originaire d'Ixelles (paroisse Saint-Adrien) qui avait en même temps la charge de secrétaire de la commission catholique pour l’œcuménisme de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. C'est sous son pastorat que des travaux de restauration ont pu avoir lieu.
  • Luc Terlinden.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • P. Le Roy, Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.332-337.
  • Victor-Gaston Martiny, "L'aménagement de la place Sainte-Croix à Ixelles, aujourd'hui place Eugène Flagey, ou un exercice de longue haleine", dans : Bulletin de la Classe des Beaux-Arts, 6e série, tome IV, 1-6, Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1993, pp.71-145.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. "novam funditus erexit ecclesiam" (''Vicarii qui ante concordatum promulgatum in festo Paschatis anno 1802 munere pastorali in Elsene fungebantur).
  2. la liste suivant jusqu'au numéro 16 est tirée de la chronique intitulée Vicarii qui ante concordatum promulgatum in festo Paschatis anno 1802 munere pastorali in Elsene fungebantur, archives paroissiales d'Ixelles.
  3. Chronique citée : "Fanciscus Spinael ab anno 1783, Bruxellensis, in Registro Mortuorum legitur de eo, quod 12a decembris 1789, .... annum aetatis suae agens fere quinquagesimum quintum, circa medium secundae pomeridianae obiit ex ictu bombardae accepto ab uno ex militibus de Bender in discessu ex urbe Bruxellensi, aperiendo ipsis portam domus pastoralis, ipsam infringere paratis... quod testor : Petrus Van Hamme Deservitor... praefatae actionis testis ocularis"
  4. Journal Historique et Littéraire, tome XXIX, Liège, 1862-1863, Impr. De Ve Verhoven-Debeur, rue Devant-les-Carmes, 62, p. 568 : "Nominations. Malines. M. Van Dievoet, prêtre du séminaire, a été nommé vicaire à Ixelles (Ste Croix)", et Abbé André Tihon, Nécrologe du clergé du diocèse de Malines (1813-1961), Bruxelles, 2004
  5. "sub quo ecclesia multum exornata incoepit : Cathedram gothicam invexit (1890-1893), viam crucis tabulis pictam (1892) et ostensorium magnum : paramenta ad misam pretiosa : novum organum (1897) partim ex dono fidelium partim suo aere comparavit ; necnon campanam magnam (do#) anno 1893".
  6. Abbé André Tihon, "Goossens Pierre", dans : Dictionnaire d'Histoire de Bruxelles, Bruxelles, éditions Prosopon, 2013, p.376.