Sven II

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Sven II de Danemark
Monnaie de Sven Estridsen.
Fonction
Roi du Danemark
-
Titre de noblesse
Roi
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Sven EstridsenVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Beorn Estrithson (en)
Asbjørn (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Enfants

Sven II de Danemark dit Sven II Estridsen, aussi appelé Sven Estrithsson, (né v. 1020 – mort le ) fut roi de Danemark de 1047 à 1076.

Origine[modifier | modifier le code]

Sven Estridsen naît vers 1020, il est le fils du Jarl Ulf Thorgilsson et d'Estrid, la sœur de Knut le Grand. Son surnom Estridsen lui vient donc du nom de sa mère. Après la disparition de son père assassiné sur l'ordre de Knut le Grand, il séjourne de 1028 à 1039 auprès du roi Anund Jacob en Suède où il possédait de vastes domaines[1].

Règne[modifier | modifier le code]

Sven devient roi à la mort de Magnus Ier de Norvège, roi de Norvège et de Danemark, qui conformément à l'accord passé en 1036 avec Knut III de Danemark le désigne pour lui succéder dans ce dernier État, sur lequel il règne de 1047 à 1076.

Politique extérieure[modifier | modifier le code]

Sven II s'allie en 1049 avec Henri III du Saint-Empire contre Baudouin V de Flandre, il soutient aussi son gendre Gottschalk lors de sa guerre contre les Lutici en 1057. Harald III Sigurdsson, qui, avant de succéder à son neveu Magnus sur le trône de Norvège, avait passé une alliance avec Sven, s'était mis en tête, une fois devenu roi, de conquérir le Danemark. Malgré les razzias incessantes qu'il opérait, le pays résiste tant bien que mal, ce qui le conduit à faire la paix à Gôtä Älv en 1064 avec Sven II de Danemark. Le roi de Norvège renonce à ses prétentions sur le Danemark dont l'origine était l'accord de 1036 entre Magnus le Bon et Knut III de Danemark et chaque royaume gardera ses anciennes limites. L'accord est confirmé en 1067 à Konghella avec Olaf III Kyrre le nouveau roi de Norvège. Après deux vaines tentatives pour s'emparer du trône d'Angleterre. en 1069 et 1074, la paix est aussi instaurée avec Guillaume Ier d'Angleterre[2]. Vers 1070, Sven passe également avec le roi de Suède un accord par lequel celui-ci reconnaît la souveraineté de la couronne danoise sur une grande partie de ce qui constitue actuellement la Suède du Sud, la Scanie à l'est du Sund. Les souverains danois conserveront cette région jusqu'au XVIIe siècle. L'année suivante, il contracte un traité d'alliance secret avec Henri IV du Saint-Empire en juin/ à Bardewic contre les Saxons qui s'agitaient. L'empereur s'engage à lui céder les provinces frontalières.

Relation avec l'Église[modifier | modifier le code]

Sven II affermit le christianisme et il organise le royaume en s’appuyant sur l’Église. Selon Adam de Brême, depuis le règne du roi Harald Ier trois évêchés étaient implantée au Jutland: à Schleswig, Ribe et jusqu'à la disparition de l'archevêque de Brême Adalag en 988 à Aarhus.

L'archevêque Adalbert de Brême s'étant réconcilié avec le roi Sven II après l'avoir obligé à répudier son ex belle-mère Gunild qu'il avait pris comme « épouse », décide avec lui en 1060 après la mort de Wal évêque de Ribe de diviser son diocèse en quatre parts. il consacre Otton comme nouvel évêque de Ribe, Christian à Aarhus, Héribert à Viborg et Magnus à Vendel. Ce dernier meurt dans un naufrage au retour de sa consécration, et il est remplacé par Albéric et les quatre évêques se partagent l'ancien diocèse et reçoivent des donations du roi. L'archevêque Adalbert consacre de plus des clercs de son église à Schleswig, en Seeland et en Fionie. Aucun évêque n'avait été désigné pour la Scanie. Après la mort d'Avocon de Seeland qui avait la charge de territoire, le roi Sven II divise la province en deux évêchés il établit le premier à Lund pour Henri et le second à Dalby pour Eginon. À la mort d'Henri, Eginon établit un siège unique à Lund[3].

Sven II fait finalement entrer le Danemark dans le monde occidental en abandonnant les idéaux conquérants des Vikings. En 1075, le pape Grégoire VII lui écrit pour lui demander de lui envoyer des soldats, vraisemblablement pour combattre les Normands du sud de l'Italie qui posaient des problèmes dans la région. En échange du secours demandé, Grégoire VII offrit à Sven de faire un de ses fils seigneur de l'Italie méridionale[4]. Cet appel à l'aide fut semble-t-il sans réponse. Sa mort, le , fut suivie par une longue période de luttes intestines.

Unions et descendance[modifier | modifier le code]

Selon son contemporain Adam de Brême, le roi de Danemark Sven Estridsen « souffrait d'un gout immodéré des femmes, non de son propre vouloir ; à mon sens, mais par un vice inné chez son peuple »[5].

Après avoir épousé pendant son exil Gyda, la fille d'Anund Jacob de Suède, Sven se marie avec la veuve de ce dernier Gunild, dont on ignore si elle était la mère de Gyda. Le scandale est néanmoins grand et le couple doit se séparer sur l'injonction de l'église. « Gunild est éloignée du roi des Danois à qui elle était apparentée et se consacrait maintenant sur ses terres loin du Danemark à accueillir et à secourir les pauvres »[6]. Toujours selon Adam de Brême « Gunild n'est pas la même que Gude » une autre épouse de Sven qui fut empoisonnée par sa concubine Tora Torbergsdatter[7]. Cette dernière lui donne un fils nommé Magnus que Sven envoi à Rome pour y être sacré. Le jeune garçon meurt en route et Thora « femme impie » demeure ensuite stérile[5].

Sven II aura, avec ses trois ou quatre épouses et diverses concubines, de nombreux enfants légitimes et illégitimes, dont pas moins de 14 (ou 15) fils[8] parmi lesquels cinq seront successivement rois de Danemark :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Adam de Brême Histoire des archevêques de Hambourg Gallimard Paris 1998 (ISBN 2070744647) chapitre II § 73 p. 118.
  2. Holger Christian de Reedtz Répertoire des traités conclus par la couronne de Danemark depuis Canut le Grand jusqu'en 1800. Librairie De Dietrich, Gottingue 1826. p. 5.
  3. Adam de Brême op.cit Livre III § 18, Livre IV § 1 à 8.
  4. Ferdinand Chalandon Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile (1907), t. I, chap. X, p. 240.
  5. a et b Adam de Brême Op.cit scholie 72 p. 142.
  6. Adam de Brême. Livre III chapitre 15 p. 136.
  7. Adam de Brême Op.cit scholie 66 p. 136.
  8. (la) & (is) Annales Islandici : AD 1076.
  9. Simon Lebouteiller (Traduit du norrois et présenté), La saga des rois de Danemark (Knýtlinga saga), Toulouse, Anacharsis, , 253 p. (ISBN 979-1027904129), p. 82.
  10. Ce fils mort à Rome se nomme Magnus selon Adam de Brême et Jean-Baptiste Brunet-Jailly (traduction et présentation), Histoire des archevêques de Hambourg, Gallimard, (ISBN 2-07-074464-7), p. 142.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Simon Lebouteiller (Traduit du norrois et présenté), La saga des rois de Danemark (Knýtlinga saga), Toulouse, Anacharsis, , 253 p. (ISBN 979-1027904129), p. 77-85 chapitre 22-25.
  • Lucien Musset, Les Peuples Scandinaves au Moyen Âge, Paris, Presses universitaires de France, , 342 p.
  • Adam de Brême, traduit et présenté par Jean-Baptiste Brunet-Jailly, Histoire des archevêques de Hambourg, Paris, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », , 318 p. (ISBN 2070744647).

Liens externes[modifier | modifier le code]