Shamadavle de Mingrélie

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Shamadavle de Mingrélie
Fonctions
Duc d'Odishi
Biographie
Décès
Famille
Père
Enfant

Shamadavle de Mingrélie (également nommé Shamandavle ou Shamandavla ou Samsan ud-Daoula Dadiani; géorgien : შამადავლე დადიანი; mort en 1474) est un membre de la maison Dadiani qui est eristavi (c'est-à-dire: duc) d'Odishi (la future principauté de Mingrélie) dans l'ouest de la Géorgie de 1470 jusqu'à sa mort. Il succède à son père Liparit Ier Dadiani et poursuit les efforts de ses prédécesseurs pour obtenir plus d'autonomie du royaume unitaire de Géorgie finissant.

Biographie[modifier | modifier le code]

Shamadavle est le fils aîné de Liparit Ier Dadiani, à qui il succède à sa mort comme eristavi d'Odishi en 1470[1]. Dans la documentation subsistante il s'intitule également « Grand eristavt-eristavi (c'est-à-dire duc des ducs) Dadiani-Gouriel » De ce titre-surnom le premier signifie qu'il gouverne en Odishi et le second qu'il revendique la suzeraineté sur la Gourie, un fief de la lignée secondaire des Dadiani, en possession de son parent, Mamia Gurieli, et de ses descendants[2]. Ses autres titres sont ceux d'eristavi de Svanetie et de mandaturt-ukhutsesi (Seigneur grand sénéchal) du royaume d'Iméréthie[3].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Comme son père et prédécesseur, Shamadavle contribue à la fragmentation finale du royaume de Géorgie; Liparit aide militairement Bagrat II d'Iméréthie à faire secession en Géorgie occidentale et Shamadavle l'assiste lors du détachement de l'église de l'ouest de la Géorgie le Catholicossat d'Abkhazie du Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie installé à Mtskheta, divisant ainsi l'église géorgienne en deux pour les quatre prochains siècles. Cette scission est réalisée avec la complaisance de Michel IV, le patriarche grec d'Antioche, qui effectuait une visite en Géorgie afin de recevoir des donations. Michel produit une épître canonique en Géorgien, promouvant l'évêque Mingrélien Joachim de Tsaishi et Bedia, comme Catholicos sous la tutelle du siège d'Antioche[3].

Récits des européens[modifier | modifier le code]

Les récits contemporains des visiteurs européens qui témoignent du déclin économique, social et moral dans les États géorgiens déchirés par la guerre évoque la Mingrélie à l'époque de Shamadavle[4]. Shamadavle est le fils anonyme du souverains Mingrélien (Bendia, Rex Mingraeliae cum suo filio) mentionné dans la correspondance en latin qui relate le projet de croisade du pape Pie II contre les Ottomans en 1460[5]. Le , le Vénitien Ambrogio Contarini obtient une audience du souverain de Mingrélie nommé « Bendian », qu'il décrit comme un homme bien fait âgé d'environ 50 ans, mais qui est surpris par ses manières: qui étaient celle d'un homme dérangé. Une année plus tard, en , le Vénitien le trouve mort et la Mingrélie en « désordre »[6]. Le Bendian évoqué dans ces récits est la corruption du titre de Dadiani, alors que l'homme que rencontre Contarini est Shamadavle, qui meurt en 1474 selon la chronique du prince Vakhoucht Bagration. Il est inhumé dans la cathédrale de Khobi, ou se trouve la tombe du Dadiani[7],[2].

Famille[modifier | modifier le code]

Shamadavle est marié à une certaine Anna, connue seulement par une inscription funéraire publiée par l'orientaliste français Marie-Félicité Brosset[8],[9]. Il a un fils, Liparti II Dadiani, le futur dirigeant de la Mingrélie. Mais pour une raison inconnue peut-être les « troubles » évoqués ci-dessus Shamadavle a comme successeur son oncle Vameq II de Mingrélie[1],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (ru) Vakhoucht Bagration, История Царства Грузинского History of the Kingdom of Georgia, Tbilisi, Metsniereba,‎ (lire en ligne), p. 131
  2. a et b Cyrille Toumanoff, « The Fifteenth-Century Bagratids and the Institution of Collegial Sovereignty in Georgia », Traditio, vol. 7,‎ 1949–51, p. 186–187
  3. a et b (ka) Tamaz Beradze, Ქართული საბჭოთა ენციკლოპედია, ტ. 10 [Georgian Soviet Encyclopaedia, Vol. 10], Tbilisi, Metsniereba,‎ , « Შამადავლე დადიანი [Shamadavle Dadiani] », p. 679
  4. (en) Donald Rayfield, Edge of Empires : A History of Georgia, Londres, Reaktion Books, , 159, 160 (ISBN 978-1-78023-030-6 et 1-78023-030-3)
  5. Anthony Bryer, « Ludovico da Bologna and the Georgian and Anatolian Embassy of 1460–1461 », Bedi Kartlisa, vol. 19–20,‎ , p. 182
  6. Henry Edward John Stanley et Charles Grey, Travels to Tana and Persia, and A Narrative of Italian Travels in Persia in the 15th and 16th Centuries, Cambridge University Press, (1re éd. 1873), 119, 139 (ISBN 978-1-108-01081-8, lire en ligne), « Travels of Ambrosio Contarini »
  7. (ka) Ivane Javakhishvili, Ქართველი ერის ისტორია, ტომი III, Tbilisi, Metsniereba,‎ , 272–273, 303–304 (lire en ligne)
  8. Marie-Félicité Brosset, Rapports sur un voyage archéologique dans la Géorgie et dans l'Arménie, 1re Livraison, St.-Petersbourg, Imprimerie de l'Académie Impériale des Sciences, , 95–96 p. (lire en ligne)
  9. a et b Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie Chrétienne : de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : tables généalogiques et chronologique, Rome, , 202–203 p.