Saint-Germain-le-Gaillard (Manche)

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Saint-Germain-le-Gaillard
Saint-Germain-le-Gaillard (Manche)
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité CA du Cotentin
Maire
Mandat
Philippe Soinard
2022-2026
Code postal 50340
Code commune 50480
Démographie
Gentilé Saint-Germinais
Population
municipale
782 hab. (2021 en augmentation de 4,69 % par rapport à 2015)
Densité 57 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 29′ 13″ nord, 1° 46′ 52″ ouest
Altitude Min. 14 m
Max. 127 m
Superficie 13,83 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Cherbourg-en-Cotentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton des Pieux
Législatives 3e circonscription de la Manche
Localisation
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Saint-Germain-le-Gaillard est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 782 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

Géologie[modifier | modifier le code]

Les ignimbrites sont rapportées au Briovérien supérieur[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 022 mm, avec 14,4 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Hague à 20 km à vol d'oiseau[5], est de 13,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 480,0 mm[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Saint-Germain-le-Gaillard est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (46,1 %), terres arables (32,8 %), zones agricoles hétérogènes (14,2 %), forêts (5 %), zones urbanisées (1,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Habitat et logement[modifier | modifier le code]

En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 435, alors qu'il était de 404 en 2013 et de 376 en 2008[I 1].

Parmi ces logements, 75,4 % étaient des résidences principales, 15,5 % des résidences secondaires et 9,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 92,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 0,2 % des appartements[I 2].

Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Saint-Germain-le-Gaillard en 2018 en comparaison avec celle de la Manche et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (15,5 %) supérieure à celle du département (15 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 82,2 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (76,9 % en 2013), contre 63,5 % pour la Manche et 57,5 pour la France entière[I 3].

Le logement à Saint-Germain-le-Gaillard en 2018.
Typologie Saint-Germain-le-Gaillard[I 1] Manche[I 4] France entière[I 5]
Résidences principales (en %) 75,4 76,7 82,1
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 15,5 15 9,7
Logements vacants (en %) 9,1 8,4 8,2

Toponymie[modifier | modifier le code]

Jusqu’au XIIe siècle, Saint-Germain-le-Gaillard porte le nom de Olleville (ou Ouslevilla, ou Oullevilla), Sanctus Germanus Le Gaillard.

La paroisse et son église sont dédiées à l'un des trois saint Germain vénérés en Normandie : Germain le Scot.

Le "Gaillard" qualifie le village de « puissant et élevé », ou d'un nom de famille (Gaillard)[Note 4].

Homonymie avec Saint-Germain-le-Gaillard (Eure-et-Loir).

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans la première moitié du XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Saint-Sauveur[15], et au début du XIIIe siècle, comme relaté dans les Scripta de feodis, elle avait basculé dans l'honneur de Bricquebec[16].

En 1176, Geoffroy Malvesin et Guillaume d’Ousleville offrirent, avec l'accord de leur suzerain Geffroy Lestablier, le patronage de l'église d’Ousleville à l'abbaye de Blanchelande (fondée en 1154, près de La Haye-du-Puits).

En 1213, Adam de Langelot donne le village à l'abbaye de Blanchelande qui y établit un prieuré dédié à sainte Marguerite[14].

En 1292, on cite la paroisse de Saint-Germain d’Ousleville, ou aussi Saint-Germain de Gallard. D'autre part, le livre blanc de l’évêché de Coutances rédigé entre 1325 et 1340 confirme que « l'abbé de Blanchelande est le patron de l'église de Gallart… Le curé de Rozel verse chaque année, au curé de Gallart, dix sols pour les offrandes de ses paroissiens, lors de la fête Saint-Paul… Dans la paroisse de Gallart est une chapelle nouvellement fondée dans le manoir de Bunehout appartenant à Amaury de Chiffrevast ». Les différents noms (Osleville, Gallart, Saint-Germain) furent utilisés simultanément jusque vers le début du XVIIIe siècle. Peu à peu, le nom de Saint-Germain-de-Gallart se transforma en Saint-Germain-le-Gaillard, qui s'imposa comme nom de la commune.

À la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, Georges-Robert-Louis de Hennot, fils de Louis de Hennot et de Catherine du Chemin, est seigneur et patron du Rosel et de Saint-Germain-le-Gaillard en partie. Le , il épousa Germaine Pitteboult, fille de Charles-Robert Pitteboult et de Renée Le Cygne de Ponthierry[17].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs[modifier | modifier le code]

La commune se trouve depuis 1811 dans l'arrondissement de Cherbourg du département de la Manche.

Elle faisait partie depuis 1801 du canton des Pieux[18]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Rattachements électoraux[modifier | modifier le code]

Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton des Pieux

Pour l'élection des députés, elle fait partie de la troisième circonscription de la Manche.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Saint-Germain-le-Gaillard était membre de la petite communauté de communes des Pieux, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2002 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.

Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec ses voisines pour former, le , la communauté d'agglomération du Cotentin dont est désormais membre la commune.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1936 1947 Louis Feuardent    
1947 1959 Dominique Cosnefroy    
1959 1989 Louis Feuardent    
1989 2008 René Eustache    
2008 déc. 2021[19],[20] Johan Deniaux[21] SE Conducteur de bus
Démissionnaire
mars 2022[22] En cours Philippe Soinard SE Gendarme

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[24].

En 2021, la commune comptait 782 habitants[Note 5], en augmentation de 4,69 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0218201 0781 1281 1031 0801 0031 002972
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
904893840758787767752702656
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
635661668592581611616653627
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
577523462475611624646714742
2021 - - - - - - - -
782--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Statue de sainte Marthe et la tarasque.
  • Église Saint-Germain des XVIe – XVIIe siècles
L'église Saint-Germain, aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Notre-Dame du doyenné de Cherbourg-Hague[26] est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [27]. Elle se compose d'une nef surmontée de la tour, d'un transept et d'un grand bas-côté, d'un avant-porche en pierre. Le clocher est coiffé d'un toit en bâtière[14].
Les parties les plus anciennes sont les piliers à chapiteaux de style roman, supportant le clocher (XIIe siècle). Côté nord, les arcades en tiers-point reposant sur de grosses colonnes cylindriques ouvrent sur un bas-côté. Cette partie pourrait être classée dans le style gothique primitif du XIIIe siècle. Côté sud, la nef est éclairée par quatre fenêtres en arc brisé. Le chœur et la chapelle nord pourraient dater du XVe siècle. Les larges fenêtres du bas-côté en anse de panier ont été réalisées vers 1760 lorsqu’on a doublé la largeur du bas-côté.
L'église renferme plusieurs inscriptions lapidaires, dont on dit que certaines viendraient de la chapelle du prieuré Sainte-Marguerite. Parmi ces inscriptions :
  • une au nom de Richard de la Rue, inhumé le , mais sans inscription de l'année ;
  • une au nom d'Anne Le Prévost, datée du , qui présente un intéressant exemple de tracé et d'abréviations ;
  • une en français et écriture gothique du XVIe siècle, qui présente une rose gravée en relief. Ce motif de rose est également répété deux fois dans le texte, ainsi qu'un carré étoilé ;
  • une au nom de Barthole Desplains, prêtre, décédé le dont l'épitaphe est particulièrement élogieuse « …prêtre qui méritoit tenir un evesche… ».
L’église abrite de nombreuses statues remarquables : celle de saint François d'Assise du XVIe, et dans la chapelle des hommes une Vierge à l'Enfant assise du XIVe, entourée à sa droite par une éducation de la Vierge (sainte Anne avec Marie), et à sa gauche sainte Marthe et la tarasque du XVe, œuvres classées au titre objet aux monuments historiques[28]. Marthe, sœur de Marie-Madeleine et de Lazare, apparaît deux fois dans les Évangiles, servant Jésus dans sa maison, et dans la scène de la résurrection de Lazare. La légende provençale dit que Marthe est venue à Marseille, a évangélisé la Provence et débarrassé Tarascon d’un dragon fluvial appelé la tarasque. Elle le ramena à Arles, en laisse, et il y fut tué. La statue de saint Germain porte la mention « S. Marthre » (pour sainte Marthe), et date de la seconde moitié du XVe siècle. On remarque au bras gauche un seau pentagonal petits pieds dans lequel est un goupillon. La main droite portait peut-être une croix. Le dragon, au nez retroussé, est étranglé par sa laisse, et a les poils de la tête ébouriffés. Il est muni de quatre pattes griffues, d’une paire d’ailes, et d’une queue de poisson. Les deux statues : éducation de la Vierge et sainte Marthe et la Tarasque, repose sur deux consoles représentant une tête d’ange aux cheveux frisés, avec des phylactères indiquant « S[an]c[tu]s S[an]c[tu]s S[an]c[tu]s » et « Gloria i[n] excelsis Deo ».
L'édifice abrite également un bénitier du XVIe, des fonts baptismaux du XIIIe, une statue de saint Germain du XVIe dans une niche au-dessus du portail d'entrée et un tableau représentant saint Sébastien du XIXe[29].
Dans cette église est célébré saint Germain le Scot[30], bien connu dans cette région. Celui-ci, également dénommé saint Germain à la Rouelle ou saint Germain de la Mer, arriva dans la région à Diélette, au pied du mont Saint-Gilles. Il vaincut le Dragon qui vivait dans les falaises de Flamanville, dans le trou Baligan, et propagea le christianisme dans tout le Cotentin. Il est honoré à Flamanville, à la chapelle de Querqueville, à celle en ruine de Carteretetc.
Ce prieuré est connu depuis l'an 1204 : en effet, Robert Malvesin, après leur avoir donné le patronage de l'église de Saint-Germain, donna aussi la terre qu'il tenait dans cette paroisse, la vavassorie de Monacqueville, aux religieux de Blanchelande, avec obligation pour l'abbaye d’y tenir un prieuré. Il fut donc construit une chapelle, avec un cimetière. La présence des moines sur ce lieu dura jusqu’en 1712. Le domaine n'eut ensuite qu’une activité agricole. En 1788, il est loué pour une somme de 2 050 livres par an. L'ensemble se composait de 28 hectares, avec maison d'habitation, bâtiment d’exploitation, une grange, la chapelle alors abandonnée, un jardin d'une demi vergée, un étang de deux vergées, volière, 22 pièces de labour, prairie et landage, ainsi que d’un droit de huit cordes de bois à prendre dans la forêt de Bricquebec. À la Révolution, déclaré bien national, il est vendu le pour la somme de 42 000 livres.
  • Manoir du But des XVIe – XVIIe siècles.
L’existence du manoir du But est attestée depuis le XIVe siècle, mais les bâtiments actuels sont postérieurs au XVIe siècle. Le manoir forme un ¾ de cercle ouvert sur une cour intérieure. Il est situé à flanc de colline, le long de la rivière du But. Le manoir et son moulin à farine sont classés aux monuments historiques depuis . Le classement précise que le moulin seigneurial était considéré en 1837 comme d'existence immémoriale. Il appartient au Dr Lefeuvre.
  • Manoir de Bunehou des XIVe – XVIIe siècles.
Ce domaine, inscrit avec le moulin au titre des monuments historiques en 1983[31], appartenait d’abord à la famille de Lanquetot, puis aux Chiffrevast de Tamerville. Dans ce manoir eut lieu l'un des épisodes de la guerre de Cent Ans, opposant le seigneur de bunehou, Nicolas de Chiffrevast, capitaine du château de Cherbourg, qui était favorable au roi de France, et son suzerain le baron Geoffroy d'Harcourt, seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, favorable au roi d’Angleterre. En effet, Geoffroy d'Harcourt reprocha à Chiffrevast d’avoir tué une biche apprivoisée lui appartenant. Il réunit donc 500 hommes, dont Jean de La Haye, seigneur du Rozel, et se présenta le devant le manoir de Chiffrevast, à Tamerville, et fit afficher devant la porte un cartel de défi. Le lendemain, il attaqua le manoir, et le saccagea. Puis, il se dirigea vers le manoir de Bunehout, autre propriété de Nicolas de Chiffrevast. Il attaqua là aussi le manoir, et l’incendia. La mère de Chiffrevast en mourut de peur. Traduit en justice, Harcourt fut condamné à verser 30 000 livres d’amende, et à renoncer à ses droits seigneuriaux sur Bunehou. Le manoir appartient actuellement à la famille Le Vallois.
Ce moulin, inscrit avec le manoir au titre des monuments historiques en 1983[31], est situé sur la Scye. Situé non lion du manoir de Bunehou, on peut penser que c’était le moulin seigneurial. C’est un moulin à eau. Il figurait déjà sur une carte du diocèse de 1689, et figurait aussi sur la carte de Cassini (1750-1760). Il a été en activité jusqu’en 1963. Il possède un bief, et un système peu fréquent de production d’électricité à courant continu, par génératrice et batteries. Il était aussi équipé d’une batteuse entraînée par la force hydraulique, qui a disparu. Ce moulin fait l’objet aujourd’hui d’une association « Les Amis du moulin de Bunehou ». Le bienheureux Thomas Hélye aurait sauvé le petit Raoul Hébert (quatre ans) tombé dans le bief[33].

Autres lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Croix de chemin dites de la Prévôterie du XVIIe siècle, des Prés du XVIIIe siècle et de la Pierre du XVIIe siècle.
  • Croix de cimetière du XVIIIe siècle et calvaires de la Lichette (1825) et de la Mission (1874).

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Thomas Hélye, prêtre né à Biville à la fin du XIIe siècle, et décédé le au château de Vauville, fut béatifié le par Pie IX, en raison de sa foi et de sa vie pieuse. Très vénéré dans le Cotentin, on lui a accordé 66 miracles opérés après sa mort. Le 31e eut pour cadre le moulin de Buhehou à Saint-Germain-le-Gaillard : « Raoul, fils de Raoul Hébert, à l’âge de quatre ans, tomba dans le bief du moulin de Bunehou (Burnechon) qui était alors en marche, à Saint-Germain-le-Gaillard. Et il y resta si longtemps qu’il n’y avait aucun doute qu’il ne fût mort. Quand son corps, retiré de là avec bien de la peine, fût déposé, inanimé, près du moulin, beaucoup de gens accoururent du voisinage pour le voir, et, parmi eux sa mère qui, tout en pleurs, s’écria : « Mes voisins et amis, priez avec moi, à genoux, le Bienheureux Thomas pour qu’il me rende mon enfant ! » Ce qu’ils firent en larmes, avec piété, et en gens compatissants. Et après un assez long temps, alors qu’ils s’apprêtaient à ensevelir le corps, l’enfant respira, ouvrit les yeux et se remit à vivre[34] ».
  • François-Germain Le Rouvillois (Saint-Germain-le-Gaillard, 1732 - 1804), député du clergé aux états généraux de 1789.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Barbaroux, 120 châteaux et manoirs en Cotentin, éditions Heimdal.
  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 199.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 541.
  • Michel Giard, Canton des Pieux, ainsi va la vie.
  • André Hamel, Le canton des Pieux, 2000 ans de vie.
  • André Hamel, Canton des Pieux, 25 années d’histoire 1789-1815.
  • Jean-François Hamel, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, éditions Eurocibles.
  • Mgr B. Jacqueline et G. Hyernard, Thomas Hélye, prêtre de Biville, vie et miracles.
  • Piere Leberruyer, Jean-François Millet chez lui, avec notes généalogiques de Remy Villand.
  • L’art de la fin du Moyen Âge dans les diocèses de Coutances et d’Avranches, ouvrage collectif des éditions Les cahiers culturels de la Manche.
  • Revue Le Viquet, no 139 de Pâques 2003, article sur les moulins du Cotentin.
  • Revue Vikland no 1 (automne 1975, Le Cap de Flamanville), et no 28 (automne 1983, Flamanville et le canton des Pieux).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021, légale en 2024.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Pour Daniel et Emmanuel Delattre il y aurait eu un fort nommé Gaillard qui aurait été assiégé par les Anglais[14].
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

Site de l'Insee[modifier | modifier le code]

Autres sources[modifier | modifier le code]

Altitudes : répertoire géographique des communes[35].
Coordonnées, superficie : IGN[36].
  1. « Lithothèque de Normandie -Briovérien », sur Université de Caen.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  5. « Orthodromie entre Saint-Germain-le-Gaillard et La Hague », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station météorologique Cap de la Hague, commune de La Hague - Normales pour la période 1991-2020 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  14. a b et c Delattre, 2002, p. 199.
  15. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 181-182.
  16. Delacampagne 1982, p. 187.
  17. Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN 2-9505339-1-4), p. 46.
  18. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  19. Laure Ghannam, « Cotentin : victime d'attaques depuis plusieurs mois, le maire démissionne après 14 ans : Pour que les attaques personnelles et contre sa famille cessent, le maire de Saint-Germain-le-Gaillard (Manche) Johan Deniaux a démissionné de son poste de maire », La Presse de la Manche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Lassé du « climat haineux envers les élus », le maire de Saint-Germain-le-Gaillard démissionne : Johan Deniaux était maire de Saint-Germain-le-Gaillard (Manche) dans le Cotentin depuis 2008. Il vient de démissionner, jeudi 9 décembre 2021, pointant un climat délétère dans sa commune et particulièrement l’attitude de certains administrés », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Johan Deniaux réélu maire samedi », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. « Philippe Soinard a été élu maire », La Presse de la Manche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  26. Site du doyenné.
  27. « Église », notice no PA00110570, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  28. Œuvres mobilières classées à Saint-Germain-le-Gaillard.
  29. Gautier 2014, p. 541.
  30. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 19.
  31. a et b « Manoir du But et son moulin », notice no PA00110571, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  32. Barros 1991, p. 57.
  33. Beck 1981, p. 44.
  34. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 44.
  35. Site de l'IGN.
  36. « Saint-Germain-le-Gaillard sur le site de l'Institut géographique national » [archive du ] (archive Wikiwix).