Quittebeuf

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Quittebeuf
Quittebeuf
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Bernay
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Neubourg
Maire
Mandat
Benoît Hennart
2020-2026
Code postal 27110
Code commune 27486
Démographie
Gentilé Quittebeuviens
Population
municipale
646 hab. (2021 en augmentation de 1,1 % par rapport à 2015)
Densité 48 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 06′ 29″ nord, 1° 00′ 39″ est
Altitude Min. 131 m
Max. 149 m
Superficie 13,45 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Évreux
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Neubourg
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Quittebeuf

Quittebeuf est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune de Quittebeuf se situe sur le plateau du Neubourg[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 682 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Huest à 16 km à vol d'oiseau[6], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 600,6 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Quittebeuf est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (97,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (91,5 %), zones urbanisées (5,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Guitebe et Guitebef vers 1140 (charte d’Amaury, comte d’Évreux), Guitebuet vers 1148 (bulle d’Eugène III), Quittebeuf vers 1060 (forme manifestement rajeunie dans une copie du XVIIIe siècle), Guitebuet vers 1140, Guiteboe en 1190 (2e cartulaire du chap. d’Évreux), Vitebuef en 1200 (Du Tillet, Recueil des traittez), Witebof en 1200, Quiteboue (Le Brasseur) et Guitebove en 1204 (reg. Phil. Aug.), Witeboe en 1205 (2e cartulaire du chap. d’Évreux)[16], Guitebue et Guilhebuef en 1221 (charte de Raoul de Cierrey, évêque d’Évreux), Quitebeuf en 1225, Guitebuef en 1227 (charte d’Amaury de Meulan), Guiteboif en 1243 (cartulaire du chap. d’Évreux), Giteboui en 1230, Guitebeuf en 1259 (charte de Saint-Étienne de Renneville), Guithebolum en 1279, Guitebotum en 1287 (cartulaire du chap. d’Évreux), Vittebeuf en 1339 (La Roque), Quictebeuf en 1362, Quictetotum vers 1380 (Bibliothèque nationale), Quitebeuf en 1469 (monstre), Quietebœuf en 1709 (dénomb. du royaume), Quilbeuf en 1782 (Dict. des postes)[17].

Ce toponyme est composé de deux éléments:
Le premier, Quitte-, résulte de l'évolution de Guite-, dont le [g] initial s'est assourdi en [k], phénomène mainte fois attesté dans la toponymie normande cf. Lanquetot (Seine-Maritime, pays de Caux, Languetot XIIe siècle). Cette évolution phonétique secondaire n'est pas attestée avant le XIVe siècle[18]. Cependant ce [g] initial résultait déjà ici de l'évolution régulière du [w] germanique en [g] en français central, comme le montre d'ailleurs la forme Witeboe de 1205. Quittebeuf est situé au sud de la ligne Joret qui est parallèle à l'isoglosse [v] (au nord) / [g] (au sud) constatée en Normandie. Le [v] au nord résulte dans ce cas d'une évolution régionale secondaire de [w] à partir du XIIe siècle, ainsi note-t-on des attestations du type Vittebeuf encore en 1339.

C'est pourquoi Quitte- représente peut-être l'anthroponyme germanique continental Witto[16], mais le dictionnaire d'Albert Dauzat et Charles Rostaing envisage aussi le mot viti « perche servant de signal »[19], mais aussi plus généralement « marque, repère ». En vieux danois et en anglo-scandinave, l'évolution de la consonne initiale V- est notée W-.

Le second élément, -beuf, fréquent en toponymie normande, est issu du vieux norrois de l'ouest both (c'est-à-dire bóð) « maison, village »[16], lui-même du vieux norrois búð « camp, baraque, maison, foyer ».

Remarque : François de Beaurepaire accorde à bóð le sens de « village » qu'il n'a pas en vieux norrois, mais qu'il a peut-être pris en Normandie selon lui. L'association de -beuf avec un nom de personne n'est pas usuelle, car le même auteur n'en propose aucun pour les autres toponymes en -beuf comme Criquebeuf, Daubeuf, Elbeuf, Marbeuf, Quillebeuf, etc. En outre, l'association d'un nom de personne germanique continentale avec un appellatif d'origine scandinave suffixé est rarement établie dans la toponymie normande. Il est vraisemblable d'attribuer la même origine au Quitte- de Quittebeuf qu'au Vitte- de Vittefleur, Seine-Maritime (voir ce nom) situé au nord de l'isoglosse [v] / [g].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
  mars 2008 Raymond Prévost    
mars 2008 En cours Benoît Hennart DVD  
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].

En 2021, la commune comptait 646 habitants[Note 3], en augmentation de 1,1 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
774721780751649648631897611
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
562528519535541503502505510
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
504509508452441445459441410
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
462404412482481524597601598
2015 2020 2021 - - - - - -
639650646------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • L'ancienne église Saint-Pierre a été détruite par un violent incendie en 1893 ; l'ensemble de l'édifice et du mobilier de la nouvelle église date de 1896.
  • Le monument aux morts commémore les morts des deux guerres mondiales.
  • La Voie Verte Évreux - Le Bec-Hellouin et l'ancienne gare de Quittebeuf.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le plateau du Neubourg », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
  2. « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  6. « Orthodromie entre Quittebeuf et Huest », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Évreux-Huest » (commune de Huest) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Évreux-Huest » (commune de Huest) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. a b et c François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 163.
  17. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 179.
  18. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, (lire en ligne), p. 179.
  19. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6).
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Liens externes[modifier | modifier le code]