Paul de Beauvilliers

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, connu sous le nom de duc de Beauvilliers (1648-1714), fils de François-Honorat de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, est un gentilhomme et homme d'État français des XVIIe et XVIIIe siècles (Maison de Beauvilliers).

Carrière[modifier | modifier le code]

Né à Saint-Aignan-en-Berry le , il obtint le la survivance de la charge de premier gentilhomme de la Chambre du roi que détenait son père. Il servit pendant les campagnes de la guerre de Hollande, mais sans montrer une vocation militaire décidée.

Il se concilia l'estime de Louis XIV par sa piété et sa vie austère. Le roi le nomma le chef du Conseil royal des finances en remplacement du premier maréchal de Villeroy. Cet emploi essentiellement honorifique fit de lui le seul aristocrate de naissance associé à un gouvernement composé d'hommes issus de la noblesse de service et lui assura chaque année un revenu de près de 100 000 livres.

Le Louis XIV nomma Beauvilliers gouverneur de son petit-fils, Louis duc de Bourgogne, puis () du duc d'Anjou (futur Philippe V d'Espagne), et enfin () de leur benjamin le duc de Berry. Beauvilliers s'adjoignit comme précepteur des jeunes princes l'abbé de Fénelon, dont il devint l'ami et auquel il resta fidèle dans sa disgrâce. Le , après la mort de Louvois, il entra au Conseil d'en haut et y tint une place marquante jusqu'à sa mort, penchant pour des positions pacifiques aussi bien pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg que durant la guerre de Succession d'Espagne. Il est notamment connu pour avoir commandé aux intendants de province les célèbres mémoires pour l'instruction du duc de Bourgogne, mémoires descriptifs de l'état des généralités qui comptent parmi les documents fondateurs de la statistique en France.

De Philippe V, il reçut la Grandesse d'Espagne en .

Famille[modifier | modifier le code]

Le duc de Beauvilliers épousa par contrat de mariage du Henriette-Louise Colbert (1660-1733), fille de Jean-Baptiste Colbert et de Marie Charron de Ménars. Ce mariage fit de lui le beau-frère du duc de Chevreuse. Les deux beaux-frères furent des amis intimes du duc de Saint-Simon et comptent parmi les personnages importants de ses Mémoires.

Le duc et la duchesse de Beauvilliers eurent treize enfants, dont huit filles. Sept d'entre elles furent religieuses au monastère des Bénédictines de Notre-Dame des Anges de Montargis, dont Marie Antoinette, décédée en 1751[1]. La huitième fille, Marie-Henriette, épousa le Louis de Rochechouart, duc de Mortemart. Ses fils étant mort jeunes, le duc de Beauvilliers laissa dès 1705 ou 1706 son duché à son demi-frère puîné Paul-Hippolyte (1684-1776).

Le , il céda sa charge de premier gentilhomme de la Chambre à son gendre le duc de Mortemart.

Le duc de Beauvilliers mourut à Vaucresson, où il avait une maison de campagne, le et fut inhumé dans l'église du couvent des bénédictines de Montargis.

Notes[modifier | modifier le code]

  • abbé Jacques, Abrégé de la vie et des vertus de feue tres digne et tres-reverende mère Marie-Antoinette de Beauvillier, dite de Saint-Benoît, quatrième Prieure perpétuelle du Monastère des Bénédictines de Notre-Dame des Anges de Montargis, Paris, Guérin, 1751 (dédié à Madame de Luynes, prieure du monastère de Notre-Dame des Anges lez Montargis et à sa communauté). Numérisé.
  • Bibliographie[modifier | modifier le code]

    • François de Colbert, Histoire des Colbert du XVe au XXe siècle, chez l'auteur, 2000.
    • Georges Lizerand, Le duc de Beauvillier, 1648-1714, Paris, Les Belles-Lettres, 1933.

    Liens externes[modifier | modifier le code]