Paul Jozon

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La débâcle de septembre 1870. Moka Leroux chromo publicitaire collection Jacqueline Jozon
Paul Jozon représentant de la Seine-et-Marne à l'Assemblée nationale du 8 février 1871 puis député de Fontainebleau de 1877 à son décès en 1881.
Départ de Gambetta en ballon

Paul Jozon est un homme politique français né le à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne)[1] et mort le en son domicile du 37 rue de Babylone dans le 7e arrondissement de Paris[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Dominique Jozon (1815-1881), notaire "républicain de la veille" porté à la mairie au 4 septembre 1870, chef du "parti" républicain de la Seine-et-Marne, Paul Jozon renonce à l'agronomie pour ne pas servir le régime impérial. Il prépare l'agrégation de droit avec son beau-frère Camille Girardin, professeur de droit romain à la Sorbonne, mari de sa sœur Camille, et traducteur avec lui du Traité des obligations de Savigny dont ils diffusent les idées en France à la suite de Laboulaye. Docteur en droit de l'université de Paris en 1862, Secrétaire de la Conférence du stage, membre de la conférence Molé-Tocqueville, il devient en 1862 le secrétaire et l'ami de l'avocat aux conseils Ferdinand Hérold (homme politique). Paul Jozon se marie en 1867 à Marie Lacan, fille aînée du bâtonnier du barreau de Paris, Adolphe Lacan.

Républicain convaincu, Ferdinand Hérold avait pris place au Palais dans le groupe des opposants, avec Charles Floquet, Jules Ferry, Anne-Charles Hérisson, Jean-Jules Clamageran, Amaury Dréo, Clément Laurier, Léon Gambetta. Jozon est Impliqué dans le fameux procès des Treize en 1864. Avec Garnier-Pagès, Lazare Carnot, Trente-quatre républicains qui s’étaient réunis chez Garnier-Pagès peu avant l’élection de deux députés aux première et cinquième circonscriptions de Paris sont arrêtés pour réunion non autorisée et treize[note 1] sont condamnés à 500 Francs d’amende[3]. Paul Jozon, âgé de vingt-huit ans, était le benjamin.

En 1865, Paul Jozon achète la charge d'Avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation de Béchard. Républicain convaincu et blessé d'avoir été injustement condamné à une amende pour des motifs purement politiques, Paul Jozon refuse d'entrer dans le corps préfectoral de Gambetta et dans la magistrature, puis de suivre Hérold. Adjoint au maire du 6e arrondissement de Paris après le , il vit le siège de Paris après avoir mis à l'abri au Mans puis à Angers sa femme Marie Lacan et sa fille Jeanne, née en 1868. Il condamne les provocations du gouvernement versaillais à l'égard de la Commune et les excès de la répression. Elu représentant de la Seine-et-Marne à l'Assemblée nationale le 8 février 1871, il siège à Bordeaux puis à Versailles et s'oppose à la décapitalisation définitive de Paris voulue par les monarchistes. Battu par le chocolatier Ménier en 1876 à Meaux, il reprend à plein ses activités d'avocat rue Jacob et mène une mission d'arbitrage à la demande du Crédit foncier et du Gouvernement français en Egypte en 1877 Pour le règlement de la dette du khédive. Paul Jozon prend sa revanche électorale en 1877 à Fontainebleau, siégeant à la Gauche républicaine jusqu'à sa mort prématurée en 1881 à la suite d'une fluxion, à une semaine de distance de son père, président du conseil général de Seine-et-Marne.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Manuel de la liberté individuelle, par F. Hérold et P. Jozon ,1868 sur Gallica

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Garnier-Pagès, Hippolyte Carnot, Ferdinand Hérold , Amaury Dréo, Charles Floquet, Jules Ferry, Anne-Charles Hérisson, Corbon (sculpteur), Paul Jozon, Jean-Jules Clamageran, Julien Melsheim, Jacques-Thomas Bory et Émile Durier ont été accusés du délit d'avoir fait partie d'une association non autorisée de plus de vingt personnes et implicitement d'avoir collaboré au manuel électoral qui venait d'être publié.
    Les défenseurs sont : Jules Favre, Marie, Jules Grévy, Ernest Picard, Henry Didier, Pierre-Antoine Berryer, Dufaure, Antoine Sénard, Ernest Desmarest, Emmanuel Arago, Michel Hébert, Théodore Bac

Références[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Paul Jozon », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • L'avocat aux conseils Paul Jozon en 1870
    Pierre Allorant, " Paul Jozon, un jurisconsulte au service de la République", dans Parlement(s), Revue d'histoire politique, "Les juristes et la loi", n° 11, 2009, p. 121-133.
  • Salomé Allorant, Pierre Allorant et Jacques Resal, La République au défi de la guerre. Lettres et carnets de l'Année terrible (1870-1871), Encrage, 2015, 242 p.
  • Pierre Allorant et Walter Badier, "La fondation d'une société savante", dans Nicolas Cornu-Thénard et Sylvain Soleil, La Société de législation comparée. Etudes sur 150 ans d'histoire, p. 3-10.

Liens externes[modifier | modifier le code]