Paul Alexis

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Paul Alexis
Portrait-charge par Manuel Luque pour Les Hommes d'aujourd'hui, n°336, 1888.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Antoine Joseph Paul AlexisVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
TrublotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Paul Alexis lisant à Émile Zola, tableau de Paul Cézanne, vers 1869-70.

Antoine Joseph Paul Alexis, né à Aix-en-Provence le et mort à Levallois-Perret le [1], est un romancier, auteur dramatique et critique d'art français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir fait des études de droit à Aix-en-Provence, il s'installe en 1869 à Paris où il devient intime de Zola et de sa famille. Il collabore à de nombreux journaux, parmi lesquels L'Avenir national, La Cloche, Le Corsaire, Le Cri du peuple (sous le pseudonyme de Trublot), Gil Blas, Le Journal, La Réforme, Le Récueil[réf. nécessaire], Le Voltaire. Il est l'auteur de romans dont Madame Meuriot et de nouvelles dont La Comtesse dans le style naturaliste, ainsi que de pièces de théâtre, dont certaines écrites en collaboration avec Oscar Méténier.

Avec J.-K. Huysmans, Henry Céard, Guy de Maupassant, Léon Hennique et Émile Zola, il fait partie du « groupe des six » à l'origine des Soirées de Médan parues en 1880. Maupassant écrit :

« Nous nous trouvions réunis, l'été, chez Zola, dans sa propriété de Médan. Pendant les longues digestions des longs repas (car nous sommes tous gourmands et gourmets, et Zola mange à lui seul comme trois romanciers ordinaires), nous causions. Il nous racontait ses futurs romans, ses idées littéraires, ses opinions sur toutes choses. Certains jours on pêchait à la ligne. Hennique alors se distinguait, au grand désespoir de Zola, qui n'attrapait que des savates. Moi, je restais étendu dans la barque la Nana, ou bien je me baignais pendant des heures, tandis que Paul Alexis rôdait avec des idées grivoises, que Huysmans fumait des cigarettes, et que Céard s'embêtait, trouvant stupide la campagne[2]. »

Pendant la Commune de Paris, Paul Alexis fut garde au 225e bataillon fédéré, puis lieutenant au 225e bataillon, et le 9e conseil de guerre le condamna par contumace, le 29 janvier 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée ; lorsqu’il purgea sa contumace il fut acquitté par le 3e conseil, le 5 mai 1875[réf. nécessaire]

Paul Alexis était fervent admirateur de Flaubert et grand ami des peintres : de Renoir qui était son voisin au château des brouillards rue Girardon à Montmartre, l'une ses deux filles Paule figure dans plusieurs toiles du maître dont « la famille » ou « départ de la promenade » du musée Barnes, de Paul Cézanne, de Paul Signac, d'Édouard Manet qu'il soutient dans son article de l'avenir national de 1873. Fils d'une famille de notaire noble aixoise établie cour Mirabeau en face de la chapellerie Cézanne, dont il était proche, petit-fils du maire d'Aix-en-Provence Mottet, cousins des Castellan, du général de Lavalette (qui intervient en sa faveur lors des barricades de Paris) et des peintres José Silbert par les Goyrand, Édouard Ducros et Casimir Reymond, du comte Amédée Armand l'un des fondateurs des mines de Gardanne par sa mère Leydet de Cornillon, beau-frère des Desbief (raffinerie de sucre Saint-Louis) par sa sœur Jeanne Alexis qui épouse Ernest Desbief courtier en sucres (petit fils de Paul Thoron de Raissac consul, fils de Gaspard Desbief assureur, frère de Paul Desbief président des raffineries et petit cousin du milliardaire américain et politicien Peabody par Louise Thoron dont John Singer Sargent fit le portrait) il stoppa ses études de droit et refuse de reprendre l'étude notariale établie à Aix depuis 1481 pour monter à Paris et tenter sa chance dans la littérature.

Critique avisé du développement moderne et des mœurs de son époque, proche collaborateur d'Émile Zola, Henry Céard l'appelait l'« ombre de Zola » ; il signe des articles Trublot, nom dans Pot de Bouille, sur l'art et le théâtre, dans un style « argot populacier » plein d'humour, principalement dans le Cri du peuple sur les artistes indépendants.

Paul Cézanne l'a peint à plusieurs reprises dont un tableau le représentant en train de faire la lecture à Émile Zola : La Lecture de Paul Alexis chez Zola fait en plusieurs exemplaires en 1869 en souvenir de sa première entrevue avec Zola à Paris.

Amateur d'art, Paul Alexis possédait une riche collection dont 8 Cézanne avec une nature morte, des pommes, un exemplaire des joueurs de cartes, que le maître exécuta devant lui, un coin d'atelier ou nature morte au panier aujourd'hui au musée Orsay à Paris et un dessin de l'Estaque que le peintre lui donna sur le motif en 1870, plusieurs Manet dont il fit un vibrant hommage, grue sur Seine de Paul Signac. Il aida Van Gogh lors de son exposition à Montmartre avant son départ pour Arles. Il fréquenta le café Guerbois, le café des artistes avec Sisley, Seurat, Pissarro, Lautrec, le cercle littéraire de la comtesse de Noailles avec Duranty et le Théâtre-Libre d'André Antoine.

En 1882, Guy de Maupassant lui dédie la nouvelle Un normand. Proche du monde ouvrier et membre du courant naturaliste français, il écrit une biographie d'Émile Zola : note d'un ami, qui détaille la vie de l'écrivain. Il fait don de la collection de fossiles (provenant de la Sainte Victoire et de l'Estaque) de son père à la ville d'Aix. Il fit le lien entre Paul Cézanne et Émile Zola après la brouille consécutive à la parution de L'Œuvre.

Il épouse en 1883 Marie-Louise Virginie Monnier, une Normande, qu'il a rencontrée à Honfleur. Actif pendant l'affaire Dreyfus[3], devenu aveugle à cause d'un fort diabète, il est retrouvé mort dans sa maison de Levallois-Perret en 1901. Son tombeau se trouve à Triel-sur-Seine où il possédait une maison de campagne. Il a eu deux filles, dont la dernière, Marthe, est décédée à Marseille en 1981.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Romans et nouvelles[modifier | modifier le code]

Nouvelles[modifier | modifier le code]

Théâtres[modifier | modifier le code]

Souvenirs et correspondance[modifier | modifier le code]

  • Émile Zola : notes d'un ami (1882) Texte en ligne
  • P.-H. Bakker, « Naturalisme pas mort » : lettres inédites de Paul Alexis à Émile Zola, 1871-1900, University of Toronto Press, 1971[4]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Levallois-Perret, n° 723, vue 195/329.
  2. Guy de Maupassant, « Les Soirées de Médan. Comment ce livre a été fait » in Le Gaulois, 17 avril 1880. Texte sur Wikisource.
  3. Sur son engagement dans l'affaire Dreyfus, voir sa notice du Dictionnaire biographique et géographique de l'affaire Dreyfus {https://dicoaffairedreyfus.com/index.php/2020/01/12/paul-alexis/}.
  4. Compte-rendu par Yves Chevrel

Liens externes[modifier | modifier le code]

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