Moustapha Khodja

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Moustapha Khodja
أبو النخبة مصطفى خوجة
Fonctions
Principal ministre de Tunis

(18 ans)
Monarque Hammouda Pacha
Prédécesseur Rejeb Khaznadar
Successeur Youssef Saheb Ettabaâ
Biographie
Date de naissance vers 1720
Date de décès
Lieu de décès Tunis (Beylicat de Tunis)
Nationalité Tunisienne
Parti politique Indépendant
Conjoint Princesse Lalla Khadija

Moustapha Khodja
Principaux ministres de Tunis

Moustapha Khodja (arabe : أبو النخبة مصطفى خوجة), mort le [1], est un homme politique tunisien d'origine géorgienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Né dans le Caucase, il est asservi et envoyé très jeune à Tunis, vers 1730, sous le règne d'Ali Ier Pacha. Le souverain le loge dans la médersa El Bachia, qu'il vient de faire construire dans la médina de Tunis, où il suit un cursus religieux au contact de professeurs réputés. Il y excelle, notamment dans l'art de la reliure.

Lors de la prise de pouvoir des fils d'Hussein Ier Bey, il passe au service du prince Ali Bey comme khaznadar privé (trésorier) ; celui-ci le charge de l'éducation de son fils, le prince Hammouda, conjointement avec Hammouda Ben Abdelaziz, premier secrétaire du bey. Il devient khaznadar de la régence lors de l'accession au pouvoir d'Ali Bey en 1759. Il épouse sa fille aînée, qui meurt vers 1777.

Principal ministre de la régence[modifier | modifier le code]

Lorsque le prince Hammouda devint bey à son tour en 1782, il fait de Khodja son principal ministre et conseiller[2]. Très pieux, il part accomplir le pèlerinage au début du règne[2]. Dès son retour, son ascendant sur le jeune souverain est à son comble, l'éclairant dans sa politique que ce soit lors du conflit avec les régences de Tripoli puis d'Alger ou lors de la conduite à tenir avec les consuls européens[2]. Sous son gouvernement, la Tunisie est à l'apogée de son pouvoir sur la région et la stabilité est assurée dans l'arrière-pays, par des rentrées régulières d'impôts et des exportations de produits agricoles et textiles en grandes quantités. De plus, la Tunisie se libère du poids du diwan d'Alger dont l'action avait été déterminante dans le rétablissement au pouvoir des fils d'Hussein Ier Bey en 1756 et qui s'ingérait fréquemment dans les affaires du pays.

Plus tard, en 1795, il met en place une expédition militaire à Tripoli pour rétablir les Karamanli, favorables aux Husseinites.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il meurt en 1800 sans laisser de descendance. Il épouse vers 1781 Khadija, fille benjamine d'Ali II Bey, en secondes noces. Son successeur est le puissant ministre Youssef Saheb Ettabaâ.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps : chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, vol. VII, Tunis, Maison tunisienne de l'édition, , p. 38.
  2. a b et c Abi Dhiaf 1990, p. 39.