Marie-Thérèse d'Espagne

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Marie-Thérèse d’Espagne
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Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon, infante d'Espagne, Dauphine de France en 1745 par Daniel Klein, vers 1745.

Titre

Dauphine de France


(1 an, 4 mois et 29 jours)

Prédécesseur Marie-Adélaïde de Savoie
Successeur Marie-Josèphe de Saxe
Biographie
Titulature Infante d’Espagne
Dauphine de France
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Marie-Thérèse-Antoinette-Raphaëlle d’Espagne
Naissance
Alcazar royal de Madrid (Espagne)
Décès (à 20 ans)
Château de Versailles (France)
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
Père Philippe V d'Espagne
Mère Élisabeth Farnèse
Conjoint Louis de France
Enfant Marie-Thérèse de France
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Marie-Thérèse d’Espagne

Description de cette image, également commentée ci-après

Marie-Thérèse Antoinette Raphaëlle de Bourbon, infante d’Espagne et dauphine de France, née le à l’alcazar royal de Madrid (Espagne) et morte le au château de Versailles (France), est une princesse espagnole, fille de Philippe V, roi d’Espagne (et par là cousine germaine de Louis XV), et d’Élisabeth Farnèse[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Dauphine de France[modifier | modifier le code]

Son mariage avec son petit-cousin le dauphin Louis de France, marquait la réconciliation entre la France et l’Espagne, parallèlement à celui de Madame Première avec l'infant Philippe et après l'échec des fiançailles de Louis XV et Marie-Anne-Victoire d'Espagne, sœur aînée de Marie-Thérèse et Philippe.

Le mariage eut lieu le [2]. C'est au cours des festivités du mariage que le roi prit comme maîtresse Madame d'Étiolles (qu'il fit bientôt marquise de Pompadour).

Très timide, distante, pieuse mais aussi intransigeante, la dauphine n'appréciait guère la cour de France impertinente, scandaleuse et cancanière, détestait le jeu et préférait la plupart du temps demeurer dans ses appartements.

Le dauphin, de trois ans le cadet de son épouse, était à peine âgé de 16 ans et le mariage ne fut pas consommé dans ses premiers temps, ce qui gêna la dauphine vis-à-vis de son époux et de la cour (qui faisait courir le bruit que le dauphin, âgé de 16 ans, était impuissant). L'union ne fut consommée que sept mois après les noces en septembre 1745. Cet événement rapprocha les époux, qui passèrent dès lors la plupart du temps ensemble, dans une grande dévotion, à l’opposé du roi qui vivait séparé de la reine depuis près de dix ans, ne pouvait plus communier depuis des années, mais fréquentait surtout les appartements de sa nouvelle favorite.

La marquise de Pompadour était tout autant détestée par le jeune dauphin qui, avec ses sœurs, l'appelait par ironie et irrévérence Maman Putain, que par Marie-Thérèse. En effet, la dauphine de 20 ans fut tout aussi hostile au monarque et prétendait que « sa timidité l’empêche totalement de lui parler ».

Décès[modifier | modifier le code]

Peu après, Marie-Thérèse se trouva enceinte pour la première fois. L’accouchement était prévu pour le début juillet 1746, mais le terme se fit attendre[3], ce qui exaspérait la patience de Louis XV, des diplomates présents à la cour, de la cour elle-même et du peuple. Afin de la préserver et d'éviter un danger pour l'enfant, on ne lui annonça pas la mort de son père, Philippe V, survenue le .

Finalement, la princesse mit au monde, le , une petite fille que le dauphin, profondément épris, fit baptiser sous le nom de Marie-Thérèse pour rendre hommage à son épouse adorée.

La dauphine se remit d'abord bien de son accouchement, mais son état se dégrada brutalement et elle mourut le 22 juillet, c'est-à-dire trois jours plus tard à l'âge de 20 ans. Son époux en éprouva un chagrin extrême qui persista même après son remariage.

Événements suite au décès[modifier | modifier le code]

La cour de Madrid, qui tenait à l'alliance française, proposa immédiatement l'infante Marie-Antoinette, sœur cadette de Marie-Thérèse âgée de 16 ans, ce que le Dauphin souhaitait espérant trouver chez sa belle-sœur les qualités qu'il révérait chez son épouse défunte.

Alors que la guerre de succession d'Autriche faisait rage, que les troupes françaises avaient conquis les Pays-Bas autrichiens mais que la « reine de Hongrie » avait fait élire et couronné son époux empereur, les données avaient changé. Si la reine et le clan Choiseul penchaient pour l'alliance espagnole, le roi préférait une princesse de Savoie tandis que l'héroïque maréchal de Saxe, soutenu par la marquise de Pompadour, proposait une princesse de Saxe, nièce du maréchal, qui serait forcément reconnaissante envers la favorite.

Finalement, le Dauphin épousa à contre-cœur l'année suivante Marie-Josèphe de Saxe, princesse intelligente de 15 ans qui sut, malgré sa jeunesse, apprivoiser l'inconsolable veuf de 19 ans qu'on lui avait donné pour mari.

La petite Marie-Thérèse de France, suivit bientôt sa mère dans la tombe. Elle mourut en avril 1748, âgée de 21 mois.

Son cœur fut porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de quarante-cinq membres de la Famille royale de France) de l'église du Val-de-Grâce. Lorsque cette petite chapelle fut profanée par les révolutionnaires en 1793, l'architecte Petit-Radel s'empara de l'urne reliquaire en vermeil contenant notamment le cœur de Marie-Thérèse, le vendit - ou l'échangea contre des tableaux - à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement ou « mummie » — très rare et hors de prix, elle était alors réputée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux[4].

Titres[modifier | modifier le code]

Ascendants[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) « Arbre généalogique de Philippe V d’Anjou roi d’Espagne », sur www.roi-france.com (consulté le ).
  2. (fr) « Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon-Espagne », sur www.histoire-et-secrets.com (consulté le ).
  3. (fr) « Marie-Raphaëlle de Bourbon-Espagne, belle-fille de Louis XV », sur enviedhistoire.canalblog.com (consulté le ).
  4. André Castelot, L'Histoire insolite, Paris, Perrin, , 427 p. (ISBN 2-262-00248-7), p. 171.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bruno Cortequisse, Les dauphines de France au temps des Bourbons, Perrin, 2023.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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