Marguerite de Comminges

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Marguerite de Comminges
Titre de noblesse
Comtesse de Comminges
-
Prédécesseur
Pierre Raymond II de Comminges (d)
Successeur
Biographie
Naissance
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité
Père
Pierre Raymond II de Comminges (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Jeanne de Comminges (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Aliénor de Comminges (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Jean III d'Armagnac (de à )
Jean de Fézensaguet (d) (de à )
Mathieu de Foix (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Jeanne d'Armagnac (d)
Marguerite d'Armagnac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Marguerite de Comminges (1365/1366 - Poitiers, été 1443) est une dame de la haute noblesse française qui a été comtesse de Comminges de 1375 à 1443. Son long gouvernement, au temps de la guerre de Cent Ans, a été marqué par la violente rivalité entre les maisons comtales d'Armagnac et de Foix, alors les deux plus puissantes familles féodales du sud du royaume de France, pour s'assurer du contrôle de son héritage.

Dernière représentante de la branche aînée de la maison de Comminges, sa mort sans descendance entraîne, à moyen terme, le rattachement du comté de Comminges au domaine royal en 1498, après une succession de comtes viagers.

Biographie[modifier | modifier le code]

L'héritière du comté de Comminges[modifier | modifier le code]

Marguerite de Comminges, née au plus tôt en 1365 ou dans les premiers mois de 1366[1], est la plus jeune des filles du comte Pierre Raymond II de Comminges et de son épouse (et cousine germaine), Jeanne de Comminges[2]. Le couple comtal avait auparavant eu au moins deux autres filles, Aliénor et Cécile, mentionnées en 1352 dans le testament de leur grand-mère maternelle Mathe de l'Isle-Jourdain, comtesse douairière de Comminges[3]. Si la cadette, Cécile, sans doute morte jeune, n'apparaît plus après cette date dans les documents, l'aînée, Aliénor, est mariée par son père une première fois à Bertrand II, comte de l'Isle-Jourdain, puis, devenue veuve, une seconde fois en 1373 au futur Jean II, comte d'Auvergne et de Boulogne[2].

Par son testament fait à Muret, le , le comte Pierre Raymond institue comme héritière universelle sa dernière fille, Marguerite, encore mineure, qu'il place sous la tutelle et le gouvernement de la comtesse Jeanne, à qui il réserve par ailleurs l'usufruit du comté en viager[4]. Une dernière clause du testament interdit le mariage de Marguerite avec le fils du comte de Foix ou avec celui du comte d'Armagnac[5].

Après la mort du comte survenue dans les derniers mois de l'année 1375, après le , date de son testament et avant le [6], sa veuve fit rapidement l'objet de pressions pour marier l'héritière. Dès le est conclu un projet matrimonial entre le comte Jean II d'Armagnac et la comtesse douairière de Comminges pour unir Marguerite avec le fils cadet du comte, Bernard[7].

Dans l'orbite des comtes d'Armagnac (1378-1391)[modifier | modifier le code]

Union et affrontement avec Jean de Fezensaguet (1392-1402)[modifier | modifier le code]

Gouvernement personnel et première captivité (1402-1419)[modifier | modifier le code]

À l'ombre des comtes de Foix (1419-1443)[modifier | modifier le code]

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Marguerite de Comminges meurt à Poitiers au cours de l'été 1443, après le , date où elle renonce à tous les appels faits en son nom des jugements des commissaires royaux, et avant le mois d'octobre, alors que le comte d'Armagnac Jean IV s'empare de diverses places commingeoises en invoquant une donation secrète que la comtesse aurait faite en sa faveur avant de mourir[8].

Conformément au contrat de mariage de 1419, de même qu'à l'accord conclu à Toulouse le entre le roi de France Charles VII et Mathieu de Foix, ce dernier conserva le comté de Comminges en viager jusqu'à sa mort en 1453[9].

Rattaché au domaine royal français en 1454, le comté de Comminges est par la suite donné en jouissance viagère en 1461 à un favori de Louis XI, Jean de Lescun (mort en 1473), dit le « bâtard d’Armagnac »[10], puis en à Odet d'Aydie[11].

Le comté est définitivement rattaché au domaine royal en 1498.

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

La comtesse Marguerite épouse en 1378 le futur Jean III d'Armagnac (mort en 1391), qui devient comte d'Armagnac et de Rodez en 1384. Le couple aura deux filles :

Jeanne et Marguerite d'Armagnac moururent probablement avant leur mère[12].

Devenue veuve le , la comtesse de Comminges se remarie à la fin octobre ou en avec Jean II d'Armagnac, fils aîné de Géraud, comte de Pardiac et vicomte de Fézensaguet[13], qui meurt en 1402, prisonnier du comte d'Armagnac Bernard VII[14].

Marguerite se remarie une troisième fois le , dans la cathédrale de Pamiers, avec Mathieu de Foix (mort en 1453), frère cadet de Jean Ier, comte de Foix et vicomte de Béarn[15].

Les deux dernières unions sont demeurées stériles.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Higounet, Le Comté de Comminges : de ses origines à son annexion à la Couronne, Saint-Gaudens, L'Adret, , 2e éd. (1re éd. 1949) (ISBN 2-904458-05-0).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Higounet 1984, p. 544-545, note 130.
  2. a et b Higounet 1984, p. 544-545.
  3. (en) Charles Cawley, « Toulouse, Comminges-Foix », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, (consulté le )
  4. Higounet 1984, p. 542-545.
  5. Higounet 1984, p. 546.
  6. Higounet 1984, p. 547 et note 1.
  7. Higounet 1984, p. 548.
  8. Higounet 1984, p. 602 et note 80.
  9. Higounet 1984, p. 600-608.
  10. Emmanuel Johans, « Jean de Lescun (v. 1405-1473) : Destinée politique d’un vrai bâtard, pseudo-Armagnac, au service du roi », dans Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753555471, lire en ligne), p. 279–288.
  11. Jean de Jaurgain, Deux comtes de Comminges béarnais au XVe siècle : Jean de Lescun, bâtard d’Armagnac et Odet d’Aydie, seigneur de Lescun, Paris, Champion, , p. 33-69.
  12. a b et c Higounet 1984, p. 572, note 95.
  13. Higounet 1984, p. 564.
  14. Higounet 1984, p. 571 et note 93.
  15. Higounet 1984, p. 581-583.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie complémentaires[modifier | modifier le code]