Louis d'Orléans-Bragance

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Louis d'Orléans et Bragance
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Louis d'Orléans et Bragance en 1909.
Biographie
Titulature Prince d'Orléans et Bragance
Dynastie Maison d'Orléans et Bragance
Nom de naissance Luiz Maria Filipe Pedro de Alcântara Gastão Miguel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança
Naissance
Petrópolis (Brésil)
Décès (à 42 ans)
Cannes (France)
Sépulture Chapelle royale de Dreux (France)
Père Gaston d'Orléans,
comte d'Eu
Mère Isabelle du Brésil
Conjoint Pia de Bourbon
Enfants Pedro Henrique de Orleans e Bragança
Luiz Gastão de Orleans e Bragança
Pia Maria de Orleans e Bragança
Religion Catholicisme romain

Louis Marie Philippe Pierre d'Alcantara Gaston Michel Raphaël Gonzague d’Orléans et Bragance, qui porte le titre de courtoisie de prince du Grão-Para, est un prince brésilien, né le à Petrópolis (Brésil) et décédé le , à Cannes (France). C'est un descendant de Louis-Philippe Ier, roi des Français, donc issu de la maison d'Orléans, et un écrivain brésilien de langue française. Il est par ailleurs à l'origine de la branche de Vassouras de la maison d'Orléans et Bragance.

Famille[modifier | modifier le code]

Louis d'Orléans et Bragance, qui se revendique prince du Grão-Para

Louis d'Orléans et Bragance est le deuxième fils d'Isabelle de Bragance (1846-1921), princesse impériale du Brésil et plusieurs fois régente de son pays, et de son époux Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu[1].

Le , le prince Louis épouse à Cannes[2]Pia de Bourbon (1878-1973), qui porte le titre de courtoisie de princesse des Deux-Siciles, elle-même fille d'Alphonse de Bourbon (1841-1934), prince royal des Deux-Siciles et comte de Caserte, et de son épouse Marie-Antoinette de Bourbon (1851-1938), princesse des Deux-Siciles[3].

De cette union naissent trois enfants, porteurs du titre de courtoisie de prince ou princesse du Brésil (l'aîné se revendiquant prince impérial)[4] :

Biographie[modifier | modifier le code]

Élevé au Brésil pendant le règne de son grand-père, l'empereur Pierre II, le prince Louis d'Orléans et Bragance part en exil avec sa famille lorsqu'est proclamée la République, en 1889. Le prince, qui n'est alors que troisième dans l'ordre de succession au trône (juste après sa mère et son frère aîné), réalise donc ses études en France à l'Ecole Saint-Jean à Versailles puis au collège Stanislas et c'est également dans ce pays qu'il se marie, en 1908.

La même année, Louis d'Orléans et Bragance reçoit de sa mère le titre de courtoisie de prince du Grão-Para — qui était constitutionnellement celui du fils aîné de l'héritier présomptif de la couronne brésilienne — lorsque son frère aîné, Pierre (1875-1940) se marie avec la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951). La princesse impériale exige en effet que ses fils choisissent leurs épouses dans des familles royales. Elle écrit en 1908 à la baronne de Loreto (pt) : « Il y a plus de cinq ans que [notre fils Pedro] désirait épouser la Comtesse Elisabeth Dobrzensky, d'excellente famille noble et ancienne. Comme cependant elle n'était pas de famille royale, nous avons retardé notre consentement jusqu'à ce que Luís se marie, et maintenant nous comptons accepter »[5] (néanmoins, l'ancienne famille royale des Deux-Siciles, à laquelle appartient l'épouse de Luís — le fils cadet — a perdu son trône depuis 1861). Le consentement si longtemps différé s'assortit d'une condition préalable posée par la prétendante au trône du Brésil : elle exige que son fils aîné renonce d'abord à ses droits à la couronne. Pedro de Alcântara se plie à ce caprice[6] de sa mère, mais il déclarera plus tard que sa renonciation n'était pas valide et qu'elle ne s'appliquait pas à ses descendants[7].

Au début du XXe siècle, Louis d'Orléans et Bragance noue des liens avec les chefs du mouvement monarchiste brésilien et tente un retour dans son pays natal, malgré la loi d'exil qui lui interdit de s'y rendre. Le , le prince arrive donc dans le port de Rio de Janeiro, à bord de l’Amazone. Mais son débarquement est interdit par les autorités républicaines qui refusent de reconnaître sa demande d’habeas corpus. Dépité, il retourne donc en Europe par le même bateau et ne reverra plus jamais le Brésil.

Comme ses deux frères, Louis devient lieutenant des hussards des forces armées austro-hongroises et sert à plusieurs reprises l’empereur François-Joseph. Toutefois, pendant la Première Guerre mondiale, le prince est autorisé par le roi George V du Royaume-Uni à s'engager dans l'armée britannique pour combattre aux côtés des Alliés. Il est attaché à l'état-major du 1er corps d'armée et de la 1re armée britannique[8]. Mais il est blessé pendant le conflit, sur le front de l'Yser[8] et garde de profondes séquelles, il a en particulier contracté une forme particulièrement agressive de rhumatisme osseux qui le rend quasiment incapable de marcher[9], qui causeront sa mort deux années seulement après la fin des hostilités.

Ironiquement, l'exil de l'ancienne famille impériale du Brésil prend fin en 1920, année où meurt le prince du Grão-Para de la branche de Vassouras. Il est enterré avec son épouse dans la chapelle royale de Dreux en France.

Titulature et décorations[modifier | modifier le code]

Titulature[modifier | modifier le code]

  •  : Son Altesse Impériale et Royale le prince Louis d'Orléans-Bragance, prince de Brésil
  •  : Son Altesse Impériale et Royale le prince impérial de Brésil, prince d'Orléans-Bragance
  •  : Son Altesse Impériale et Royale le prince et chef de la maison impériale du Brésil, prince d'Orléans-Bragance.

Décorations[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Louis d'Orléans et Bragance est l'auteur de plusieurs livres et articles de voyage écrits en français :

  • « Au Mont-Blanc, 15- » dans la Revue du Mont-Blanc, A. Dubouloz, 1897.
  • Dans les Alpes, 1896-1899, Plon, Paris, 1901 : lire en ligne
  • Tour d'Afrique : de Paris à Lourenço Marques, au camp des Boers, chasse et retour..., Plon, Paris, 1902.
  • À travers l'Indo-Kush, éditions Gabriel Beauchesne, Paris, 1906.
  • Sous la Croix-du-Sud, Brésil, Argentine, Chili, Bolivie, Paraguay, Uruguay, Plon, Paris, 1912 : lire en ligne

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Énache 1999, p. 70-73.
  2. L'acte de mariage civil dans les archives de la ville de Cannes : les mariés signent « Princesse Pia de Bourbon » et « Prince Louis d'Orléans et Bragance ».
  3. Énache 1999, p. 74.
  4. Énache 1999, p. 74-77.
  5. (pt) Lourenço Luiz Lacombe, Isabel, A Princesa Redentora : biografia baseada em documentos inéditos, Petrópolis, Instituto Histórico de Petrópolis, , 288 p., p. 275-276.
  6. La constitution de 1824 n'imposait pas aux dynastes de se marier avec une personne issue d'une famille régnante ou anciennement régnante.
  7. (pt) Caio Júlio César Vieira, « Disputa de príncipes », Diário da Noite (pt), no 2529,‎ 27 janvier 1936 (7e édition), p. 1-2 (lire en ligne).
  8. a et b Patrick van Kerrebrouck, La maison de Bourbon (1256-1987), coll. Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France,éd. Patrick van Kerrebrouck, Villeneuve d'Ascq, 1987, p. 592
  9. Roderick J. Barman, Princesa Isabel do Brasil: gênero e poder no século XIX, UNESP, 2005
  10. a b et c Royal Ark

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : Le royaume de Portugal - l'empire du Brésil, vol. III, t. 3, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 190 p..
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
  • Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, Éditions Le Petit Gotha, coll. « Petit Gotha », (1re éd. 1993), 989 p. (ISBN 2-9507974-3-1).
  • (pt) Teresa Malatian, Dom Luís de Orléans e Bragança: peregrino de impérios, Alameda, 2011 (ISBN 978-85-98325-96-5).

Liens externes[modifier | modifier le code]