Joseph de Carayon-Latour

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Joseph de Carayon-Latour
Fonctions
Sénateur inamovible
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Député de la Gironde
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
VireladeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Fratrie
Edmond de Carayon-Latour
Amédée de Carayon-Latour (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Isabelle de Lassus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Parti politique
Grade militaire
Distinction

Philippe-Marie-Joseph de Carayon-Latour (, Bordeaux - , château de Virelade[1]), est un militaire et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Joseph de Carayon-Latour est né dans une ancienne famille originaire du Tarn[2],[3]. Il est le frère de Edmond de Carayon-Latour et petit-fils de Catherine-Dominique de Pérignon. La famille de Carayon s'était divisée en deux branches : les Carayon-Talpayrac (subsistants de nos jours) demeurés bourgeois, et les Carayon-Latour (éteints de nos jours) qui reçurent un titre héréditaire de baron en 1819[2].

Il fut élève de l'École polytechnique, mais s'occupa, jusqu'en 1870, à peu près exclusivement d'agriculture, ses opinions légitimistes et catholiques l'ayant tenu sous l'Empire à l'écart des affaires publiques. Lors de la guerre franco-prussienne, il fut mis à la tête du bataillon des mobiles de la Gironde, fit la campagne de l'Est, et prit part au combat de Nuits. Nommé chevalier de la Légion d'honneur et lieutenant-colonel, il dirigea l'internement de son bataillon en Suisse après la défaite du général Bourbaki.

Aux élections du pour l'Assemblée nationale, Carayon-Latour fut élu représentant de la Gironde ; il prit place à l'extrême droite et fit partie de la réunion des Réservoirs. Après avoir voté : pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, contre le retour à Paris, pour la démission de Thiers au , etc., il se sépara, comme la plupart des royalistes purs, du ministère de Broglie, fut un des signataires de la proposition en faveur du rétablissement de la monarchie (), et vota contre les lois constitutionnelles de 1875.

Il prit quelquefois la parole à la tribune de l'Assemblée, et se signala surtout, dans la séance du , par l'incident qu'il souleva, et qui était tout à fait étranger à la question alors en discussion, des marchés conclus à Lyon pendant la guerre. Carayon-Latour accusa son collègue, Challemel-Lacour, d'avoir, étant préfet du Rhône, écrit en marge du rapport d’un de ses agents l'ordre formel au général Bressolles de fusiller des mobiles de la Gironde campés à Villeurbanne, aux environs de Lyon : « Fusillez-moi ces gens-là! » aurait été la formule employée par le fonctionnaire du gouvernement de la Défense. Challemel-Lacour déclara n'avoir aucun souvenir de ce fait et demanda la production de la pièce portant la note incriminée. Carayon-Latour ne la produisit pas. À la suite de cet incident, le général Bressolles, dans une lettre rendue publique, nia qu'il eût jamais reçu l'ordre en question. Cependant Carayon-Latour revint à la charge, dans la séance du , affirmant de nouveau le fait, mais sans en faire autrement la preuve.

Carayon-Latour se présenta sans succès aux élections législatives du , dans la 4e circonscription de Bordeaux, face à Lur-Saluces.

La mort du général d'Aurelle de Paladines, sénateur inamovible lui ouvrit, le , les portes du Sénat. Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, il siégea dans la droite monarchiste, fit partie de la réunion dite des « chevau-légers », et vota avec elle : contre le ministère Dufaure, contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur et les divers projets présentés par Jules Ferry, contre l'application des décrets aux congrégations, contre les lois sur la presse et la liberté de réunion, contre la loi nouvelle (1882) sur le serment judiciaire, contre la suspension de l'inamovibilité de la magistrature (1883), contre le rétablissement du divorce (1884), etc.

Il parut rarement à la tribune du Sénat, et mourut en 1886 dans son château de Virelade près de Bordeaux, des suites d'une maladie d'estomac. Ses obsèques eurent lieu à Podensac. Carayon-Latour était lieutenant-colonel d'un régiment de l'armée territoriale. Son buste, œuvre de Chapu, a été offert par souscription à la mairie de Bordeaux.

Buste de Carayon-Latour à Virelade.

Son épouse, Isabelle de Lassus[4], petite-fille de Jacques-François-Hippolyte Durand et nièce de Marc-Marie de Lassus, périt dans l'incendie du Bazar de la charité.

Joseph de Carayon-Latour fut le créateur de la race de Virelade, spécialisée sur le chevreuil . Il fut maître d 'équipage . cf site : mémoiredesequipage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Claude Drouin, « Carayon Latour Philippe Marie Joseph de 1824-1886 », dans Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 37), , 512 p. (ISBN 2-85944-273-1, lire en ligne), p. 248-251.
  2. a et b Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 8, pages 233 à 234 Carayon (de).
  3. Joseph de Carayon Latour : Nos notabilités du XIXe siècle : Médaillons bordelais. (ill. Louis Blayot), t. I, Bordeaux, Féret et fils, (lire en ligne)
  4. Mme J Carayon Latour : Nos notabilités du XIXe siècle : Médaillons bordelais. (ill. Louis Blayot), t. I, Bordeaux, Féret et fils, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]