Joseph d’Estourmel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Joseph d’Estourmel
Fonctions
Préfet de la Manche
-
Préfet des Vosges
-
Préfet d'Eure-et-Loir
-
Préfet de la Sarthe
-
Préfet de l'Aveyron
-
Sous-préfet de Château-Gontier
à partir de
Gentilhomme de la Chambre
Conseiller d'État
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Père
Fratrie
Conjoint
Anne-Louise-Emma-Zoë-Clementine de Rohan-Chabot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Distinction
Blason

François de Sales, Marie, Joseph [1], comte d'Estourmel, né à Paris en 1783, mort dans cette même ville le [2], est un administrateur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Joseph d'Estourmel appartient à une vieille maison picarde. Il est le fils de Louis Marie d'Estourmel (1744-1823), lieutenant général, député de la Somme aux États généraux puis aux assemblées suivantes, et de Renée Philiberte de Galard de Béarn ; le frère d'Alexandre-César d'Estourmel, diplomate, militaire et député du Nord[3].

Il est présenté de minorité, dès sa naissance, à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1783[4] mais ne pourra pas présenter ses vœux de moine-soldat à cause de l'expulsion de l'île de Malte de l'Ordre par le général Bonaparte.

Un administrateur[modifier | modifier le code]

Il entre au Conseil d'État comme auditeur en 1810[5].

Le , il est nommé sous-préfet de Château-Gontier[6]. Confirmé par le Roi Louis XVIII à la première Restauration, il démissionne lors des Cent-Jours, le . Le suivant, il obtient la préfecture de l'Aveyron, poste auquel il doit gérer Fualdès, meurtre de l'ancien procureur impérial dans la nuit du au par des royalistes[5].

Il fut à ce poste très apprécié[7] car il créa des chantiers et des ateliers de charité pour combattre la misère. Il organisa également la vaccination contre la petite vérole. Un boulevard de Rodez porte son nom.

Il devient successivement préfet de la Sarthe le , d'Eure-et-Loir le , et des Vosges le [5]. Dans les Vosges il s'occupe davantage d'influencer les élections de l'année 1824 à l'avantage des royalistes, que de l’administration de son département[8].

Il est nommé préfet de la Manche le et s'installe à Saint-Lô le [9].

Le 12 août 1830, il accueille Charles X, lors de son départ pour l'exil, à son entrée dans le département de la Manche, à Torigny sur Vire. Après l'avoir reçu avec la famille royale à la préfecture de Saint-Lo, dans la nuit du 12 au 13 août, il l'accompagne jusqu'à Cherbourg, où il embarque le 16 août pour Portsmouth. Joseph d'Estourmel démissionne alors [9].

Rentré dans la vie privée, il est connu sous la monarchie de Juillet comme voyageur, artiste et écrivain [10]. Ses voyages de à à travers l'Asie Mineure, la Grèce, la Syrie et l'Égypte, en compagnie de l'artiste suisse Wolfensberger [11], lui inspireront un célèbre Journal d'un voyage en Orient (1844), ainsi qu'une abondante production de dessins, lavis et aquarelles, d'où furent tirées de nombreuses lithographies.

En 1835, il visite le comte de Marnes, Louis XIX, à Kirchberg[12].

Il est par ailleurs chevalier de la Légion d'honneur, et gentilhomme de la Chambre du Roi[3].

Mariage[modifier | modifier le code]

Joseph d'Estourmel épouse en 1822 Anne-Louise de Rohan-Chabot (Münster 21 janvier 1800 - château de Suzanne 28 janvier 1853), fille d'Alexandre Louis Auguste de Rohan-Chabot, septième duc de Rohan, et de Anne Louise Elisabeth de Montmorency[13]. Ce mariage resta sans descendance.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Notice sur l'assassinat et la mort de S. A. R. Mgr le duc de Berry, impr. de Durand-Letellier et Labalte fils, Chartres, 1820 ; in-folio plano.
  • Journal d'un voyage en Orient, Crapelet, Paris, 1844; 2 vol. in-8°, VIII-448 p.
  • Souvenirs de France et d'Italie dans les années 1830, 1831 et 1832, Crapelet, Paris, 1848; in-18°, VII-556 p.; rééd. Dentu, Paris, 1861.
  • Derniers souvenirs du comte Joseph d'Estourmel, Dentu, Paris, 1860 (publication posthume); in-18°; concerne la 2e République (1848-1852).

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On trouve parfois le prénom supplémentaire Louis.
  2. Diverses sources dignes de foi donnent plutôt l'année 1853 (cf. Gallica; notice d'autorité de la BNF ; Claude-Isabelle Brelot, « Savoir-vivre, savoir-être : attitudes et pratiques de la noblesse française au XIXe siècle », in Romantisme, 1997, no 96, Le nouveau savoir-vivre, p. 35, n. 20), mais la date de décès () est confirmée par un faire-part.
  3. a et b Paul de Cagny, Notice historique sur le château de Suzanne en Santerre (Somme) et sur la maison et marquisat d'Estourmel, de l'ancienne province de Picardie.
  4. de La Roque 1891, col. 81
  5. a b et c Étienne Léon Lamothe-Langon, Biographie des préfets, depuis l'organisation des préfectures, 3 mars 1800, jusqu'à ce jour, Ed. Chez les Marchands de Nouveautés, 1826.
  6. L'Ami de la religion et du roi, p. 318, éd. A. Le Clère, 1815
  7. Jean-Michel Cosson, Histoire des rues de Rodez, p.62, éd. de Borée, 200, (ISBN 2844941982)
  8. Charles Charton, Histoire Vosgienne, souvenirs de 1814 à 1848, dans Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, Volume 14, [lire en ligne].
  9. a et b « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, n° 113-114-115, 1987, p. 326.
  10. Claude-Isabelle Brelot, op. cit., loc. cit.
  11. Pierre Bergé & associés.
  12. Baron de Woelmont de Brumagne, Notices généalogiques, sixième série, Paris, Librairie ancienne Edouard Champion, , p. 505
  13. Georges Martin, Histoire et généalogie des Maisons de Chabot et de Rohan-Chabot, Lyon, l'auteur, , 256 p., p. 65-66

Sources[modifier | modifier le code]

  • Louis de La Roque, Catalogue des chevaliers de Malte : Appelés successivement chevaliers de l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte 1099-1890, Paris, Alp. Desaide,

Liens externes[modifier | modifier le code]