Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin

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Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin
Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin
Portrait (1881) par Will H. Lowe.

Naissance
Escout (Pyrénées-Atlantiques)
Décès (à 55 ans)
Pau
Origine France
Allégeance Drapeau de la Nouvelle-France Nouvelle-France
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Années de service 16651707
Commandement porte-étendard dans le régiment de Carignan-Salières
Conflits Première Guerre intercoloniale
Faits d'armes Capture de Fort Pemaquid (1696)
Distinctions sachem
Famille de Saint-Castin

Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin1652 - †1707) était le troisième baron de Saint-Castin et un chef blanc de la tribu amérindienne des Pentagouet.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin est né en 1652 dans le Béarn, mais son lieu de naissance exact est indéfini[1] et est décédé en 1707 à Pau[2]. Il était le fils de Jean-Jacques d'Abbadie de Saint-Castin et d'Isabeau de Béarn-Bonasse[1], descendante des comtes de Foix. La seigneurie de Saint-Castin devient sous Louis XIV une baronnie.

Il rejoint en 1665, à l’âge de 13 ans, le régiment de Carignan-Salières en 1665 comme enseigne et porte-étendard [1]. Il s’embarque de La Rochelle le pour suivre le marquis Henri de Chastelard de Salières ainsi que huit compagnies du régiment de Carignan pour la Nouvelle-France ; ils atteignent Percé le [1]. Il participe avec le marquis de Tracy à la guerre des Iroquois et devient capitaine[3]. Après la signature d'un traité de paix avec les Iroquois, la mission du régiment prend fin, et Saint-Castin retourne en France.

En 1670, il revient s'installer en Acadie après le traité de Breda, qui restitue cette région à la France[4]. Le Chevalier Hector d'Andigné de Grandfontaine reçoit le l'ordre de Jean-Baptiste Colbert de reprendre l’Acadie. Saint-Castin doit reconstruire un fort sur la rivière Saint-Jean et prendre le fort Pentagouet, situé en plein cœur du système de défense des colonies françaises en Amérique[5].Il devient alors seigneur de Pentagouët[3]. L'habitation qu'il construit en amont de la rivière Bagaduce (affluent du fleuve Penobscot), devient le cœur du premier village franco-abénaquis en Amérique et donc le premier village métis. Il se livre alors au commerce de la traite.

Le , il se marie à la chapelle de l’île de Panawanske (Indian Island à Old Town dans le Maine sur la Penobscot River)[5] avec Marie-Mathilde fille de Madockawando, sachem abenaquis[6]. Le nom indien de son épouse est Pidianské[2], et ils ont trois fils (Bernard-Anselme, Joseph et un troisième) et deux filles (Anastasie et Thérèse)[5],[2]. Selon le baron de Lahontan, qui a vécu au Canada de 1683 à 1692, Saint-Castin était « comme le Souverain de la Nation » abénaqui : « les Gouverneurs Généraux du Canada le ménagent & ceux de la Nouvelle Angleterre le craignent[7]. »

En 1692, William Phips tente de le faire assassiner, mais l’opération échoue[2].

En 1698, à la mort de son beau-père Madockawando, il devient grand sachem des Pentagouets.

Il ne retourne en France que dans le début des années 1700 et meurt à Pau en 1707[2]. Son fils Bernard-Anselme, quatrième baron de Saint-Castin, garde le fort jusqu’en 1722[3].

Actions militaires[modifier | modifier le code]

Saint-Castin est un aventurier vigoureux qui défend les frontières acadiennes pendant près de 30 ans avec l’aide des Abenaquis.

En 1674, il est fait prisonnier par des pirates néerlandais au service des Anglais après la chute du fort de Pentagouët. Il est torturé mais arrive à s’échapper et se cache au milieu de la forêt sous la protection des Abenaquis[2].

Lors de la guerre du Roi Philip (Pometakom, le chef des Massachusetts) contre les puritains, Saint-Castin apporte son expérience militaire aux Abenaquis et se fait remarquer par Edmund Andros à qui on relate les hauts faits de guerre des Indiens relayés par un baron français[2]. Saint-Castin mènera des attaques sur le fleuve Pentagouët et sur Salmon Falls Creek.

En 1687, Saint-Castin participe à l’expédition du Marquis de Denonville contre les Iroquois[2]. En représailles du massacre de Lachine par les Iroquois, soutenus par les Anglais, Saint-Castin se livre à plusieurs raids[8] :

Son nom est donné au mont Saint-Castin, à Lac-Beauport,, près de la ville de Québec. Son nom est aussi mentionné dans un poème de Henry Wadsworth Longfellow, Tales of Wayside Inn[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Marjolaine Saint-Pierre, Saint-Castin, Baron français,Chef amerindien, Montréal, Septentrion, 258p, p14-31
  2. a b c d e f g h i et j Georges Cerbelaud-Salagnac, « Un baron béarnais chef peau-rouge », La revue des deux mondes.,‎ , p320-326
  3. a b et c Edmé Rameau de Saint Père, La France aux Colonies : Acadiens et Canadiens, Paris, A.Jouby, , 355 p., p25-40
  4. Bona Arsenault, Histoire des Acadiens, Canada, Fides, , p78
  5. a b et c (en) Munson Gorham, « St-Castin: a legend revised », The Dalhousie review,‎ , Volume 45, Number 3 p338-360
  6. David Hackett Fischer, Le Rêve de Champlain, Montréal, Boréal, , 998 p., p588
  7. Mémoires, p. 30-31.
  8. a b et c Yves Cazaux, L'Acadie, Paris, Albin Michel, , 476 p., p198-208
  9. a et b « Longfellow: The Student's Second Tale; The Baron of St. Castine, Tales of a Wayside Inn », sur www.hwlongfellow.org (consulté le )