James Jackson

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James Jackson
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Nationalité
Activité

James Jackson, né le à Blackburn (Lancashire) et mort à Lancaster le , est un industriel britannique. Il crée la première fabrique d'acier fondu en France, près de Saint-Étienne (Loire).

Sa présence fut un élément décisif dans la vocation métallurgique de la vallée de l'Ondaine[1]. Appelé d'Angleterre par le ministre Chaptal[A 1], [2] sous Napoléon Ier pour apporter de nouveaux savoir-faire dans la production d'acier, et dont les usines prospérèrent sous la Restauration au Chambon-Feugerolles et dans la vallée du Gier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Joseph Jackson (1733-1813) et de sa femme Alice Whitaker (17?? - 1805).

Il s'établit vers 1812 [3] à Birmingham, où il crée une usine comprenant deux fours à cémentation, dix fours pour fondre l'acier, et une manufacture de limes.

On ne savait pas produire de l'acier fondu en France ; le pays était alors tributaire du Royaume-Uni ; le coût de l'acier fondu revenait 10 fois plus cher en France qu'au Royaume-Uni. Napoléon Ier encouragea la production de l'acier fondu dans l'empire, à Liège. Mais après son abdication, Liège ne faisait plus partie de la France.

Les procédés anglais en production d'acier étaient réputés supérieurs. « Pour vérifier s'il en était ainsi, il suffisait d'appliquer en France les procédés anglais, et, mieux, de faire venir d'Angleterre des hommes rompus à la pratique des fabrications. C'est ce que fait le ministre Chaptal en 1814. Au nom du gouvernement français, il invite James Jackson, propriétaire à Birmingham d'une aciérie où l'on fait surtout des limes et de l'acier cémenté, à venir en France pour y importer la fabrication des aciers fins. »[A 1] Après un premier contact à Paris le lors de la première Restauration, il débarque à Calais le avec huit enfants[A 1], [4] : il a alors 42 ans.

James Jackson va tenter sa chance après la première abdication. Il

« a pensé que les aciéries étant déjà très multipliées en Angleterre, il trouverait en France moins de concurrents, plus de débouchés et une fabrication plus économique par le bas prix de la main d'œuvre ; engagé par ces considérations très fondées, il est disposé à y transporter son industrie, persuadé que moyennant les encouragements du Gouvernement, il pourrait, par la suite, étendre son entreprise. »

— Rapport de Louis de Gallois, 31 octobre 1815 [3],[5]

Du fait du blocus continental, le gouvernement britannique confisque tous ses biens [3], Jean-Antoine Chaptal, directeur du Commerce, le soutient.

le , James Jackson arrive à Saint-Étienne et loge au 3 de la place Marengo[4]. Il choisit Saint-Étienne, au cœur du Bassin houiller de la Loire pour y installer ses forges. Il profite d'une population familière du travail du fer ainsi que de la facilité de pouvoir vendre ses produits. On doit à l'industrie métallurgique de Saint-Étienne l'invention du procédé de fabrication de l'acier fondu au creuset[A 2].

En août 1815, il s'installe à Trablaine [3] (sur le cours d'eau de l'Ondaine dans la commune de Feugerolles) pour la production d'acier cémenté, où il loue à Louis-Antoine Beaunier la petite forge des « Pêcheurs »[A 3]. Au début de 1816, l'usine de Trablaine est en marche [3] : elle comprend des fours à cémentation et des fours à creuset pour l'acier fondu. On y fabrique pour la première fois en France de l'acier fondu[2]. Le , il perd sa femme [3].

En , James Jackson quitte Trablaine, à la suite d'un conflit avec son associé (qui continuera seul puis déposera son bilan en 1821) [3]. Il s'installe à Monthieux en 1819, avec ses fils, William, John, James et Charles, puis en 1820 à Rochetaillée et au Soleil [3] (aujourd'hui, commune de Saint-Étienne).

James Jackson retourne au Royaume-Uni et meurt en 1829 à Lancaster.

Descendance[modifier | modifier le code]

Il se maria avec Elizabeth Stackhouse (Birmingham, - Saint-Étienne, ), fille de William Stackhouse (1743-1795) et de sa femme Ann Dowbiggin (1744-1810), petite-fille paternelle de Robert Stackhouse (1710-1787) et de sa femme Agnes Lawson (1713-1787) et petite-fille maternelle de Lawrence Dowbiggin (1709-1770) et de sa femme Isabel Dawson (1713-1759).

En 1830, les frères Jackson s'installent à Assailly [3] (aujourd'hui sur la commune de Lorette), sur le Gier. Les fils Jackson fondent ou rachètent plusieurs sociétés produisant de l'acier, et participent dans des sociétés utilisant l'acier comme matière première.

En 1838, William Stackhouse Jackson (Lancaster, - Paris, ) épouse Sophie Louise Peugeot (Hérimoncourt, - Paris, ) et Georges Léonard Peugeot (Hérimoncourt, - Pau, ) épouse Anna Jackson (Manchester, - Pont-de-Roide, ).

Après cette double union matrimoniale entre la famille Jackson et Peugeot, est créée la société "Peugeot aîné et Jackson frères" : ils achètent des moulins à Pont-de-Roide et construisent des aciéries : on y fabrique des scies, des montures de parapluie...

Associés à Pierre-Frédéric Dorian et à son beau-père Jacob Holtzer, les fils Jackson produisent aussi des faux et faucilles à Pont-Salomon. La société portera en 1859 le nom de Dorian-Holtzer Jackson & Cie.

Descendants célèbres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Table d'orientation du panorama de l'ensemble de la Vallée de l'Ondaine, panneaux "Les grandes figures de l'ère industrielle" au pied de la Madone du Pin de Fraisses. cf. Blog lunieutaire.over-blog.com, René Commère.
  2. a et b La métallurgie dans la Loire au XIXe siècle, R. Masse.
  3. a b c d e f g h et i James Jackson, Archives familiales Jackson.
  4. a et b Prospère, James Jackson part pour la France et y arrive ruiné, leprogres.fr
  5. Saint-Étienne et son agglomération : à l'aube de la révolution industrielle, Gérard Thermeau, Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2002, p.287.

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  1. a b et c ,« L'industrie métallurgique dans la région de Saint-Étienne », L. Babu, dans Annales des Mines, 1899, série 9, volume 15, p. 369
  2. p. 358
  3. p. 370
  • James Jackson et ses fils, William Fritz Jackson, son petit-fils, 1893.
  • Histoire économique de la métallurgie de la Loire, Louis Pierre Gras, 1908.
  • Une famille de Maîtres de Forge : Les Jackson par D.Ollagnon (descendante Jackson), Université de St-Étienne, 1970.
  • L'industrie stéphanoise : de l'espionnage industriel à la veille technologique 1700-1950, Luc Rojas, 2009.
  • Une histoire de faux : Pont-Salomon, Bernard Peyrol et Joseph Gourgaud, Éditions Jeanne d'Arc, 2009.
  • Fonte, Fer, acier - Rhône-Alpes XVe – début XXe siècle, J.-F. Belhoste, collection L'inventaire - images du patrimoine, DRAC Rhône-Alpes, 1992.
  • Le ruban et l'acier - Les élites économiques de la région stéphanoise au XIXe siècle (1815-1914), Nicole Verney-Caron, Centre d'études foréziennes, Publications de l'Université de Saint-Étienne, 1999.
  • Mémoires d'acier en Ondaine, René Commère, Publications de l'Université de Saint-Étienne, 2000, partie : “Les pionniers de l'acier : Jourjon, Jackson, Holtzer” (ISBN 2-86272-176-X)

Liens externes[modifier | modifier le code]