Hugues le Noir

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Hugues le Noir
Titres de noblesse
Duc (duché de Bourgogne)
-
Prédécesseur
Comte (comté de Lyon)
-
Prédécesseur
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Famille
Père
Mère
Fratrie

Hugues le Noir, mort le , fut comte d'Outre Saône[1], de Mâcon[2], d'Autun[3], abbé laïc de Saint-Martin d'Autun puis duc en Bourgogne (franque) de 923 à 952[1],[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Les pagi bourguignons au IXe siècle.

Hugues le Noir le second fils de Richard le Justicier, duc des Bourguignons, et d'Adélaïde, fille de Conrad II, comte d'Auxerre et marquis de Transjurane. Comme son frère Raoul est destiné à recueillir l'essentiel de l'héritage paternel, il semble avoir défendu les intérêts familiaux aux confins sud du duché de Bourgogne (son autre frère Boson faisant de même à l'est, en Lotharingie).

Avant 914, il intervient dans le comté de Varais et le comté de Portois. Pour Maurice Chaume[4], il s'agit de préserver un héritage paternel. Il se constitue ensuite un important domaine entre l'Autunois, le Lyonnais et les comtés d'Outre-Saône (future Franche-Comté) dans les années qui suivent[3], avec l'assentiment de Louis III l'Aveugle, roi de Basse-Bourgogne (ou Bourgogne Cisjurane), son cousin germain. Comme ses domaines d'Outre-Saône se trouvent également sur le royaume de Haute-Bourgogne (ou Bourgogne Transjurane), il a probablement l'assentiment d'un autre cousin germain, Rodolphe II, roi de Haute-Bourgogne, puis des Deux-Bourgognes en 934.

Avec son frère Raoul, duc des Bourguignons, il combat Charles III le Simple, roi de France et bat le favori de ce dernier, Haganon, en juin 922[3]. Les grands du royaume proclament alors la déchéance de Charles le Simple et élisent roi le robertien Robert Ier. L'année suivante, ce dernier est tué à la bataille de Soissons et les grands du royaume élisent Raoul comme roi des Francs. Raoul doit alors se dessaisir de la plupart de ses fiefs, qu'il transmet à son frère Hugues. Le centre des honneurs est le grand comté d'Autun, mais aussi une partie du Lyonnais et le comté de Mâcon[1],[3]. Le roi Raoul conserve toutefois une influence à Langres et à Dijon. En revanche, Hugues le Noir n'intervient[5] pas au nord de la principauté de Richard le Justicier (Auxerre, Sens, Troyes) où le roi intervient avec son épouse la reine robertienne Emma.

À la mort de son beau-frère Raoul, Hugues le Grand, duc des Francs et fils de Robert Ier, inquiet entre autres, de son ambition, fait monter sur le trône Louis IV d'Outremer, fils de Charles le Simple, et lui impose de partager le duché de Bourgogne, et il perd définitivement les comtés septentrionaux de Troyes, d’Auxerre, de Sens et d'Avallon. Le roi Louis IV conserve à Langres et Dijon les prérogatives de son prédécesseur Raoul. Hugues le Noir refuse initialement de reconnaître Louis d'Outremer comme roi, il est assiégé dans Langres qu'il doit fuir. Il accepte Louis IV d'Outremer comme roi à l'automne 938[1],[3]. Il devient même son allié[6] jusqu'en 942, lorsque le carolingien veut affaiblir la puissance du robertien Hugues le Grand.

On ne lui connaît pas d'épouse ni de postérité[7]. Il meurt le [8]. Son principal lieutenant, Gilbert de Chalon, lui succède dans le gouvernement du duché.

Généalogie[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
Bivin
comte
 
 
 
 
 
 
Conrad II
Mis de Transjurane
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Boson
roi de Provence
 
 
 
Richard le Justicier
duc des Bourguignons
 
Adélaïde
 
Rodolphe Ier
roi de Haute-Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis III l'Aveugle
roi de Basse-Bourgogne
 
 
 
 
 
Raoul
duc Bourguignons
roi des Francs
 
Hugues le Noir
duc des Bourguignons
 
Rodolphe II
roi de Haute-Bourgogne

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Hugues le Noir sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.
  2. selon la Foundation for Medieval Genealogy, probablement en compétition avec le duc Acfred d'Aquitaine.
  3. a b c d e et f Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6), p. 384-385.
  4. Maurice Chaume, Les origines du duché de Bourgogne, vol. 1, Dijon, , p. 381.
  5. Raphaël Bijard, « La construction de la Bourgogne Robertienne (936 - 1031) », sur Academia, .
  6. Flodoard, Annales – Années 938 et 939 - éd. Philippe Lauer, Paris, Picard, 1905.
  7. Maurice Chaume (Les origines du duché de Bourgogne) lui attribue comme femme une Ermengearde, veuve de Bérillon, comte de Vienne, et une fille mariée à son successeur Gilbert de Mâcon, mais cette hypothèse est chronologiquement impossible.
  8. Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tomes 7, p. 254 / [édité par Dom Martin Bouquet], 1760.

Voir aussi[modifier | modifier le code]