Hiesville

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Hiesville
Hiesville
L'église Saint-Côme-et-Saint-Damien.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté de communes de la Baie du Cotentin
Maire
Mandat
Agnès Bouffard
2020-2026
Code postal 50480
Code commune 50246
Démographie
Gentilé Hiesvillais
Population
municipale
71 hab. (2021 en augmentation de 10,94 % par rapport à 2015)
Densité 18 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 22′ 18″ nord, 1° 15′ 48″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 38 m
Superficie 4,03 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Carentan-les-Marais
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Carentan-les-Marais
Législatives Première circonscription
Localisation
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Hiesville

Hiesville (prononcé [ jɛːvil] ou [ jeːvil][1]) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 71 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est au sud-est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 7 km au sud-est de Sainte-Mère-Église et à 9 km au nord de Carentan[2].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 658 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 3 km à vol d'oiseau[7], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Hiesville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carentan-les-Marais, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe treize communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (69,1 %), terres arables (30,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Hevilla en 1164, Heevilla en 1180, Hevilla en 1280 et Hievilla en 1327[17],[18].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville (ancien français vile) « domaine rural », appellatif issu du gallo-roman VILLA « grand domaine rural », lui-même du latin villa rustica[19],[17],[1],[18].

Le premier élément Hies- représente sans doute un anthroponyme selon le cas général, mais il est difficile à identifier, les formes disponibles n'étant pas assez anciennes. Peut-être s'agit-il de Hedo, nom de personne de type germanique[18],[1]. Cet avis n'est pas partagé par d'autres toponymistes qui se contente de le qualifier d'obscur[19],[17].

Remarque : Il existe un nom de personne vieux norrois Heiðr[20]. On note par ailleurs une rapide disparition de la consonne [ð] (notée th en vieux danois et en anglais moderne), ainsi le verbe gréer par exemple, est-il attesté depuis 1170 et passe pour un emprunt du normand au vieux norrois greiða « équiper, arranger » (cf. anglais dialectal to graith) ou encore *fliða « patelle » (cf. féroien fliða) devenu flie en normand occidental[21].

Le gentilé est Hiesvillais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[22]
Période Identité Étiquette Qualité
1935 1947 Octave Bouffard    
1947 1983 Ernest Bouffard    
1983 En cours Agnès Bouffard[23] SE Sage-femme
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].

En 2021, la commune comptait 71 habitants[Note 4], en augmentation de 10,94 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Hiesville a compté jusqu'à 208 habitants en 1831.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
98114119203208200184201171
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
165145148126137151143140135
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
134138133100122111125119104
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
909472665769646775
2014 2019 2021 - - - - - -
657071------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[28].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le château de Hiesville.
La ferme de Franqueville.
Elle abrite une verrière du XVIe classé au titre objet aux monuments historiques[31], statuaire (XVIIIe), et une chaire à prêcher du XVIIe.
  • Ancien cimetière protestant.
  • Château de Hiesville (XVIIe et XIXe siècles), encadré sur la route par deux tours basses de plan carrées[32].
  • Restes du château de Colombière (XVIe siècle) détruit en 1944 sauf sa cheminée (1556) et les communs. Il servit d'hôpital pour la 101e Aiborne dès le . Une stèle en commémore l'installation.
  • Ferme-manoir de Franqueville. C'est dans cette ferme qu'a eu lieu la distribution des vivres durant la Seconde Guerre mondiale ; et c'est ici aussi que peu après le débarquement, le général Maxwell Taylor, commandant la 101e Division US établit le premier poste de commandement des troupes aéroportées américaines, arrivées à Hiesville dès le à 22 heures.
  • Ferme-manoir de Caloville (XVIIe et XVIIIe siècles), inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[33].
  • Mémorial du général Pratt, premier officier allié mort dans les combats de la Libération.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Hiesville à la télévision[modifier | modifier le code]

Le bourg servi de décor pour un téléfilm de Guy-André Lefranc (1919-1984) l'Implantation (1973), sur un scénario de Gilles Perrault, avec François Dunoyer, Jacques Alric et Tsilla Chelton[22].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 111.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 253.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 148.
  2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  6. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  7. « Orthodromie entre Hiesville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  9. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  11. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  13. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. a b et c François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 139.
  18. a b et c Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 954.
  19. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, , p. 353a.
  20. Site de Nordic Names : etymologie de Heiðr (lire en anglais)[1].
  21. Elisabeth Ridel, les Vikings et les mots : L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, éditions Errance, Paris, 2009, pp. 217-208.
  22. a b c et d Gautier 2014, p. 253.
  23. Réélection 2014 : « Nouveau mandat de maire pour Agnès Bouffard », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
  29. « Église paroissiale Saint-Côme, Saint-Damien », notice no IA00001180, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  30. Delattre, 2002, p. 111.
  31. « Verrière », notice no PM50000541, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  32. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 248.
  33. Notice no IA00001183, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.