Henri de Carrion-Nizas (1767-1841)

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Henri de Carrion-Nizas (1767-1841)
Naissance
Pézenas
Décès (à 74 ans)
Montpellier
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Arme Gendarmerie
Cavalerie
Grade Maréchal de camp
Années de service 17891832
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Distinctions Baron de l'Empire
Chevalier de la Légion d'honneur
Autres fonctions Membre du Tribunat, dramaturge
Famille Père d'André de Carrion-Nizas

Marie Henry François Élisabeth de Carrion de Nisas, né à Pézenas le et mort à Montpellier le , est un général de brigade du Premier Empire, auteur dramatique et homme politique français. Il est de la même famille que Henri de Carrion-Nizas (1661-1754).

Biographie[modifier | modifier le code]

Le marquis de Carrion de Nisas est l'un des vingt-trois barons des États du Languedoc, mais ses biens étant passés par substitution aux Spinola, de Gênes, il se jette dans la carrière des armes, et n'est qu'un pauvre officier de cavalerie quand la Révolution française éclate. Partisan des idées nouvelles, il est élu maire de Lézignan-la-Cèbe (1790-1792), commune dont il a été le seigneur, est arrêté en 1793, comme suspect de fédéralisme, et doit la liberté au coup d'État du 9 Thermidor.

Oublié dans une retraite où il s'occupe de littérature et de ses fonctions de conseiller général de l'Hérault (1799), il vient à Paris après le coup d'État du 18 brumaire, pour faire représenter une tragédie, Montmorency, dont il est l'auteur, se trouve en rapports avec le général Bonaparte, qu'il a connu à l'École militaire de Brienne, s'attache à sa fortune, épouse Mlle de Vassal, proche parente de Cambacérès, et devient membre du Tribunat le 18 pluviôse an XI. Pour ses débuts il fait d'importants discours sur le divorce, sur le Concordat, et passe successivement et rapidement secrétaire en messidor an XI, puis président le 11 floréal an XII de cette assemblée.

Pariant sur l'instruction publique, il réfute les idées de Jean-Jacques Rousseau, et le , appuie énergiquement la motion de Curée demandant l'établissement du gouvernement impérial, et répond aux objections de Carnot : « Le citoyen Carnot devrait plus que personne être intimement ramené par la réflexion et par l'expérience, et, si j'ose le dire, par ses malheurs et par ses fautes, aux sentiments qui dominent dans cette assemblée et dans la nation. Dans un premier système de démocratie, le citoyen Carnot a eu le malheur d'être exposé à siéger parmi des prescripteurs... etc. »

Carrion de Nisas est récompensé de son zèle par la décoration de la Légion d'honneur le 4 frimaire an XII et le titre de chancelier de la 9e cohorte. Mais ayant désapprouvé le décret qui exclut de l'hérédité les frères de l'empereur, il tombe en disgrâce, se tourne vers le théâtre et voit tomber au Théâtre-Français, sa tragédie de Pierre-le-Grand (1804). Il reprend le métier des armes comme lieutenant dans les gendarmes d'ordonnance, se distingue à Zurmia, est promu capitaine, et est chargé de porter à l'impératrice Joséphine le traité de Tilsitt.

Ayant à son audience de congé, essayé de donner à Napoléon Ier des conseils de paix et de modération, il faillit essuyer une nouvelle disgrâce, qui est atténuée par l'empressement qu'il met en arrivant à Paris, à approuver la suppression du Tribunat en 1807.

Chef d'escadron dans l'état-major de Junot, en Portugal, il sauve ce dernier à Vimeiro, passe adjudant-commandant au siège de Saragosse, puis à l'armée de Castille sous le roi Joseph, qui l'envoie porter à l'Empereur les détails de la victoire de Talaveyra. Cette mission lui vaut le titre de baron de l'Empire le . Il retourne en Espagne, où il ravitaille Barcelone, mais s'étant laissé surprendre par l'ennemi, il est destitué.

Il s'engage de nouveau comme simple soldat, assiste comme volontaire dans le 20e dragons aux batailles de Bautzen et de Leipzig, et se distingue pendant la campagne de France (1814), par plusieurs actions d'éclat, notamment à Pavillon (Aube).

Après l'abdication de l'Empereur, il est des premiers à mettre son épée au service du roi, est nommé en , secrétaire général au ministère de la Guerre, propose divers plans pour arrêter la marche de Napoléon au retour de l'île d'Elbe, mais se rallie à lui dès qu'il est arrivé à Paris. L'empereur le charge lors du Combat de Sèvres de la défense des ponts de Saint-Cloud et de Sèvres. C'est lui qui lut l'adresse au Champ de mai (1815) au nom du peuple français et de la députation centrale des électeurs. Au pont de Saint-Cloud, il résiste, avec 3 000 hommes, à l'attaque de 15 000 Autrichiens, ce qui lui vaut du gouvernement provisoire, le grade de maréchal de camp le .

La seconde Restauration ne reconnaît pas ce grade, et place pour deux ans, Carrion de Nisas sous la surveillance de la haute police. Il ne s'occupe plus jusqu'à sa mort, que de la culture des lettres, et est admis à la retraite comme maréchal de camp le .

Titres[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

  • Maire de Lézignan-la-Cèbe (1790-1792) ;
  • Conseiller général de l'Hérault (1799) ;
  • Député de l'Hérault au Tribunat ( - ) ;
  • Secrétaire général au ministère de la Guerre ( : première Restauration).

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes du baron Carrion de Nisas et de l'Empire

Parti d'un trait coupé de deux ; au 1er d'azur à la croix d'or; au 2e des barons de l'armée ; au 3e d'azur à trois tours 2 et 1 d'argent, ouvertes, ajourées et maçonnées de sable ; au 4e d'azur à la bande d'or senestrée d'un lion du même ; au 5e d'azur à la comète d'or ; au 6e d'azur à la tour d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable; au comble de gueule chargé de trois casques au profil d'argent; sur le tout d'azur à la tour d'argent, donjonnée de trois tourelles du même, ouvertes, ajourées et maçonnées de sable.[1]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Outre de nombreux discours, on a de lui :

  • Discours sur le Concordat (1802),
  • Organisation de la force armée (1817),
  • Lettre à un électeur (1820),
  • Essai l'histoire générale de l'art militaire, de son origine, de ses progrès et de ses révolutions, depuis la première formation des sociétés européennes jusqu'à nos jours, paru en deux volumes (1823),
  • Campagne d'Allemagne en 1800 (publiée en 1829), etc.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Il avait aussi composé des tragédies qui eurent peu de succès, dont :

  • Montmorenci, tragédie en 5 actes, Paris, Théâtre-Français de la République,  ;
  • Pierre-le-Grand, tragédie en 5 actes, Paris, Théâtre-Français de la République,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Louis de La Roque, Armorial de la noblesse de Languedoc, Généralité de Montpellier, vol. 1-2, F. Seguin, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]