Glatigny (Manche)

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Glatigny
Glatigny (Manche)
L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Coutances
Intercommunalité Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche
Statut commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Jean-Michel Leprevost
2024-2026
Code postal 50250
Code commune 50204
Démographie
Gentilé Glatignais
Population 141 hab. (2021)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 16′ 41″ nord, 1° 37′ 45″ ouest
Altitude Min. 5 m
Max. 34 m
Superficie 4,99 km2
Élections
Départementales Créances
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration La Haye
Localisation
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Glatigny

Glatigny est une ancienne commune française du département de la Manche et la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de La Haye[1].

Elle est peuplée de 141 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Glatigneio vers 1170, de Glatinneio fin XIIe siècle, de Glategnio en 1217[3] et Glategneyum sans date.

Il s'agit d'un toponyme formé avec le suffixe gallo-roman -(I)ACU ou -IN-IACU, autrement noté -(i)-acum. Le premier élément est généralement expliqué par un anthroponyme par les spécialistes. Ce type toponymique est extrêmement répandu dans le nord de la France (par exemple, on compte près de 40 lieux portant ce nom en Normandie. On note aussi des variantes comme Glatiney (Eure), Glatigné (Mayenne), jusqu'au sud ouest comme en témoigne Glatignat (Haute-Vienne), etc.). La forme initiale de ce type toponymique devait être *GLATTINIACU.

Xavier Delamarre citant François Falc'hun envisage une explication par le gaulois *Glasso-tanno, chêne vert (cf. vieux cornique glastannen)[4]. On retrouve une explication analogue chez Albert Dauzat et Charles Rostaing qui envisagent un nom de personne gaulois Glastinus sur *glas-to « vert » aussi suivi du suffixe (-i)-acum[5].

François de Beaurepaire propose un composé de ce même suffixe (-i)-acum, précédé du nom de personne germanique *Glattinus, hypocoristique de l'anthroponyme *Glatto, postulé par le nom de personne germanique dérivé Glatoldus, cité par Marie-Thérèse Morlet et le toponyme Glatens, suivi du suffixe germanique -ing(-os)[6]. En outre, certains noms en (-i)-acum sont basés sur un anthroponyme germanique, surtout dans le domaine de la langue d'oïl, ainsi trouve-t-on Botto / Bottinus dans Boutigny, Brekko / Brekkinus dans Brécquigny ou Iso / Isinus dans Isigny[7].

Les explications de X. Delamarre et A. Dauzat, phonétiquement possibles, se heurtent à une double difficulté : l'absence d'attestation d’un [s] (c'est-à-dire *Glasteniacum). En effet, aucune des formes anciennes pour les différents Glatigny ne témoigne de la présence de cette consonne. En outre, les formations de ce type sont plutôt typiques du domaine d'oïl, ainsi, la signification d'« endroit où poussent des chênes verts » ne correspond pas à la zone de diffusion de cette essence qui ne croît (croissait) pas au-delà du sud de la région parisienne.

L'argumentation de F. de Beaurepaire n'est guère plus solide : il est peu probable qu'un anthroponyme germanique, non attesté, ne se retrouve qu'en composition avec le suffixe (-i)-acum dans un type toponymique par ailleurs fréquent.

Par contre, Michel Roblin y a vu un ancien radical *glat(t)- « collant »[8], dont on peut retrouver de nombreux dérivés attestés dans l'aire d'extension du toponyme Glatigny et ses variantes : ainsi, une terre compacte est dite glatte ou glette en Indre-et-Loire et dans le sud-est de l'Orne[9]; dans une zone plus large encore, ce terme ou l'une de ses variantes (glat, glarde…) désigne une « terre durcie », une « terre collante ». La forme glette est aussi attestée dans l'Eure en tant que substantif pour désigner une substance cartilagineuse, gluante et grasse, semblable à de la gélatine. Plus au sud (Vendée, Vienne, Centre), le terme glas, glat (féminin glatte) prend le sens de « (pain) non levé, compact »[10],[11].

Michel Roblin propose donc pour *GLATTINIACU, un « lieu caractérisé par une terre collante ou durcie ». La racine *glatt- remonterait au bas-latin *glatidus (d'où le gallo-roman *GLATTU), dérivé du substantif glatia « glaise »[12],[13].

Le gentilé est Glatignais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[14].

Robert des Moutiers et Guillaume de Glatigny (fl. XIIe siècle) qui se partageaient l'église en donnèrent le patronage à l'abbaye de Lessay[15],[Note 2]

En 1660, Glatigny était l'une des onze églises du « Colloque du Cotentin », réunion des sites huguenots. Les Meslin, seigneurs de Glatigny avaient établi le culte protestant dans la chapelle de leur manoir[15]. Louis Meslin (1640-1699), seigneur de Glatigny fidèle huguenot, vit, à la révocation de l'Édit de Nantes, quatre de ses enfants lui être enlevés et placés en couvent. Son fils, Jean-Louis (° 1673) émigra à Jersey en 1699 et ses biens furent saisis.

En 1784, c'est le marquis de Campigny qui était seigneur de Glatigny[16].

En , le maire du village fut condamné en correctionnel à Coutances pour avoir bourré les urnes aux élections d'[17].

Le village est libéré le [16].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1792 Jean Michel Houellebecq    
1792 1793 François Aubert    
...1794 1794... Robert Ernouf    
...1796 1797 François Aubert    
1797 1797 Jean Lemarquand    
1797 1800 Jean Ernouf    
1800 1808 Pierre Picquenot    
1808 1816 Pierre Picquenot, fils    
1816 1830 Jean Lemarquand    
1830 1835 Jean Michel Lesage    
1835 1840 Pierre Picquenot    
1840 1855 Jean Holley    
1855 1863 Pierre Alexandre Lelarge    
1863 1869 Pierre Lelarge    
1869 1875 Henri Butel    
1875 1893 Pierre Roptin    
1893 1907 Eugène Lemarquand    
1907 1911 Anthime Luce    
1911 1923 Julien Ridey    
1923 1929 Pierre Butel    
1929 1971 Pierre Leseigneur    
1971 1977 Maurice Tinette    
1977 1995 Maurice Leseigneur    
juin 1995 mars 2001 Daniel Leroy SE Retraité de la Marine nationale
mars 2001 déc. 2015 Éric Aubin[18] SE Agriculteur
Une partie des données est issue de liste établie par
issue de l'ouvrage "601 communes et lieux de vie de la Manche" [19]

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[18].

Liste des maires délégués
Période Identité Étiquette Qualité
2016 dec. 2023 Éric Aubin SE Agriculteur
janv. 2024[20] En cours Jean-Michel Leprevost SE Ancien maire de Hugleville-en-Caux

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22],[Note 3].

En 2021, la commune comptait 141 habitants, en diminution de −16,07 % par rapport à 2015 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %). Glatigny a compté jusqu'à 483 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
392385472468478448483474456
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
422390410407370346319306292
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
281244257200178166165170155
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
147146155138127144159148162
2018 - - - - - - - -
143--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Pierre (XVIIe – XVIIIe siècles). L'église, très remaniée, a conservé des fragments anciens dont un arc en ogive aiguë reposant sur des chapiteaux sculptés de décors floraux, ainsi qu'un bas-relief représentant le miracle de saint Hubert[25]. Elle abrite un maître-autel (XVIIIe), un bas-relief le Miracle de Saint-Hubert (XVIe), une plaque commémorative (XVe), un tableau La Donation du Rosaire à sainte Catherine (XVIIIe), une verrière (XXe) de Maurice Bordereau.
  • Croix de cimetière (XVIIIe siècle).
  • Manoir de Glatigny (XVIe – XVIIIe siècles). Rénové, il a été aménagé en gîtes et site de réception. Sa chapelle a servi au XVIIe siècle de prêche protestant[16].
  • Stèle en hommage des libérateurs américains.
  • Massif dunaire (« mielles »), intégré au site d'importance communautaire du littoral ouest du Cotentin de Saint-Germain-sur-Ay au Rozel proposé dans le cadre de Natura 2000[26].

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 92.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 220.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon Daniel et Emmanuel Delattre, c'est Henri Ier qui aurait donné l'église à l'abbaye en 1126[16].
  3. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références[modifier | modifier le code]

Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[27].
  1. « recueil des actes administratifs de la Manche » (consulté le ).
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
  3. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. p. 123.
  4. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 288.
  5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse 1968. p. 322.
  6. Albert Dauzat et Charles Rostaing qui proposent *Glatto dans ce cas précis également in Op. cit. p. 322.
  7. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986.
  8. Michel Roblin, Le Terroir de Paris aux époques gallo-romaine et franque : peuplement et défrichement dans la Civitas des Parisii (Seine, Seine-et-Oise), éd. A. et J. Picard, Paris, 1951; thèse soutenue à l’Université de Paris, p. 115.
  9. Marie-Rose Simoni-Aurembou, Atlas Linguistique de l’Île-de-France et de l’Orléanais, CNRS, Paris, vol. I, 1973, carte n° 17.
  10. Walther von Wartburg, puis Jean-Pierre Chambon, Französisches etymologisches Wörterbuch, Bâle, 1928-..., t. IV, p. 157a et 830a, s.v. glĭttus.
  11. Wikimanche Glatigny.
  12. Michel Roblin, Op. cit.
  13. Cette analyse est reprise et développée dans Dominique Fournier, La variation microtoponymique en Normandie, Étude microtoponymique de l’interfluve défini par les vallées de la Dives et le la Vie, thèse de Doctorat en Sciences du Langage, Université Paris XIII, 1990, p. 134, § 60.
  14. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
  15. a et b Gautier 2014, p. 220.
  16. a b c et d Delattre, 2002, p. 92.
  17. « Le petit journal », Le petit journal,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  18. a et b Réélection 2014 : « Glatigny (50250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  19. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0)
  20. Jean-Michel Leprevost élu maire délégué de Glatigny
  21. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  25. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 219.
  26. « Natura 2000 : Fiche du site FR2500082 (Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer) » (consulté le ).
  27. « Glatigny sur le site de l'Institut géographique national » (archive Wikiwix).