Maison de Poitiers-Valentinois

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famille de Poitiers


de Poitiers-Valentinois

Image illustrative de l’article Maison de Poitiers-Valentinois
Armes de la famille.

Blasonnement D'azur à six besans d'argent posés 3, 2 et 1, au chef d'or.[1],[2]
Branches Seigneurs de Saint-Vallier

Seigneurs de Vadans
Poitiers de Rye d'Anglure
issue de Lancelot (rameau bâtard)

Période XIIe au XVIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau du Dauphiné Dauphiné
Fonctions ecclésiastiques archevêques, évêques, chanoines-comtes

La famille de Poitiers, dite de Poitiers-Valentinois par commodité, est une famille féodale éteinte implantée en Valentinois, c'est-à-dire le pays de Valence (actuel département de la Drôme). Ces premiers membres héritent du titre de comte de Valentinois à partir du XIIe siècle.

Le membre le plus illustre de cette famille est Diane de Poitiers (1500-1566), favorite du roi de France Henri II ; le père de Diane, Jean de Poitiers, compromis dans la trahison du connétable de Bourbon en 1523 a été condamné à mort, puis gracié par le roi François Ier.

Cette famille de Poitiers n'a aucun lien avec la maison poitevine des comtes de Poitiers[3].

Patronyme[modifier | modifier le code]

« Poitiers » proviendrait d'un lieudit Peytieux, « interprété par la tradition orale comme le berceau » de la famille, situé à Châteauneuf-de-Bordette[4], près de Nyons et Mirabel. Le castrum de Peytieux (Castrum de Pictavis), mentionné dès 1023, est installé sur la montagne homonyme[4]. Peytieux semble dériver du terme de « poype », une motte[4] (voire « motte castrale »).

Héraldique[modifier | modifier le code]

Le plus ancien sceau familial remonte à Aymar II de Poitiers, il est apposé sur une charte de l'année 1197[5] Il s'agit d'un sceau équestre composé de l'inscription « SIGILLVM : ADEMARI : COMITIS : VALENTINENSIS » et sur le contre-sceau une étoile à seize rayons accompagnée de « COMITIS VALENTINENSIS »[5] Plusieurs de ces sceaux sont conservés et sur certains l'écu du chevalier se trouvent les six besants[5].


Armes de Poitiers

Les armes de la famille de Poitiers se blasonnent ainsi :

D'azur, à six besants d'argent, 3, 2, 1 ; au chef d'or.[1],[2]

Des variantes ou brisures sont également connues.

  • la branche issue du bâtard Lancelot brise de deux bâtons peris en sautoir.[1]
  • Les Poitiers de Rye d'Anglure, derniers membres de cette famille portaient

Parti, au 1 d'azur à six besants d'argent, au chef d'or ; au 2 d'azur à l‘aigle éployée et couronnée d'or.[2]

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Selon la tradition, les Poitiers apparaissent dans la région du Valentinois à la suite du mariage entre un chevalier et une comtesse de Marsanne[6],[7]. Il n'existe cependant aucune trace de cette union entre ce premier Poitiers et l'héritière de Marsanne[6],[8].

Les raisons de l'obtention du contrôle sur le comté restent à ce jour inconnu, de même que des liens entre les premiers comtes de Valence et la dynastie des Poitiers[6] L'érudit local André Blanc (1984) retient cependant qu'il existe une tradition onomastique entre les premiers comtes et les membres de la famille de Poitiers, concluant que « La solution de continuité qu'on enregistre aujourd'hui dans les archives masque peut-être simplement l'alliance entre un Poitiers venu d'ailleurs et une descendante de Geilin II. »[6]

Par ailleurs, les historiens ne s'accordent pas sur les ancêtres des Poitiers. Certains auteurs anciens, comme André Du Chesne (début du XVIIe siècle)[9] ou Guy Allard (fin du XVIIe siècle)[10], voire certains généalogistes de la fin du XIXe siècle, ont avancé un lien avec la comtes de Poitiers (Poitou), les Ramnulfides[11]. Les études récentes s'accordent, malgré cette homonymie, pour ne pas accorder de crédits à cette filiation. Toutefois, elles ne permettent que de formuler des hypothèses.

En 1421, un notaire du Crest, gardant des chartes des comtes de Valentinois et de Diois, informe les enquêteurs du roi de France « que la plus ancienne charte concernant les Poitiers était de 1189 »[7]. Ulysse Chevalier, dans le Regeste dauphinois, relève plusieurs actes datant de cette période.

La famille semble d'origine noble[12]. Dans une confirmation impériale des droits à l'Église de Grenoble, en 1178, Guillaume Ier de Poitiers fait partie des témoins[12],[13]. Rudt de Collenberg (1989) indique qu'Aymar II de Poitiers est nommé dans un acte non daté (1188/95 ?) comme noble — "nobilis Ademarus de Peiteus" — par l'évêque de Valence Falcon[14] et que « l'empereur Frédéric II lui donne en 1214 le "nobilis vir" »[12].

Domination régionale[modifier | modifier le code]

Aimar/Aymar II de Poitiers (mort vers 1231/1232) obtient une partie du Diois, en 1189[15],[16]. Le comté du Diois relève du pouvoir de la maison de Toulouse, depuis le début du XIIe siècle. En 1189, Raymond V, comte de Toulouse et de Provence, inféode le comté de Die au seigneur Aimar/Aymar II, comte du Valentinois[15],[17],[18]. La même année, Aimar/Aymar II accorde des droits aux habitants du Crest[19]. Son mariage avec Philippe de Fay, héritière par sa mère de la famille de Clérieu, lui permet d'accroître ses possessions sur la rive droite du Rhône, en Vivarais[20].

Rapports avec l'Église de Valence[modifier | modifier le code]

Succession[modifier | modifier le code]

Louis II de Poitiers (1354-1419), comte de Valentinois et de Diois, reste sans postérité légitime à sa mort, malgré ses deux mariages avec Cécile Roger de Beaufort (morte en 1410) et Guillemette de Gruyère. Par son testament du , il fait de Charles, dauphin du Viennois, fils du roi de France, Charles VI, son héritier[21],[16]. À charge que ses comtés de Valentinois et de Diois resteront unis au Dauphiné de Viennois et tenu dans les mêmes dispositions que la donation du Viennois au dauphin Charles V de France, duc de Normandie, en 1349[16].

Filiation[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Comtes de Valentinois[modifier | modifier le code]

Laïcs[modifier | modifier le code]

Ecclésiastiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Armorial de Dauphiné, p. 534 (lire en ligne).
  2. a b c d e f et g Henri Jougla de Morenas, continué par Raoul de Warren, Grand armorial de France (vol.5), t. 7, Paris, Société du Grand armorial de France, 1934-1952 (lire en ligne [PDF]), p. 316, no 27.045.
  3. Ivan Cloulas, Diane de Poitiers, Paris, Fayard, , p. 11.
  4. a b et c Marie-Pierre Estienne, Châteaux médiévaux dans les Baronnies, Alpara, coll. « DARA 31 », , 164 p. (ISBN 978-2-91612-502-2, lire en ligne), pp. 21-48, Chapitre 1. Aux origines de l’implantation castrale de la fin du Xe au milieu du XIIe siècle.
  5. a b et c Chevalier 1897, p. 181.
  6. a b c et d André Blanc, La cathédrale de Valence. Témoin de l'humanité romane, Valence, Éditions Peuple libre, , 212 p. (lire en ligne), p. 19-26.
  7. a et b Germain Butaud, Valérie Piétri, Les enjeux de la généalogie (XIIe – XVIIIe siècles). Pouvoir et identité, Autrement, coll. « Mémoires/culture », , 299 p. (ISBN 978-2-746708648, lire en ligne), chap. 125, p. 132.
  8. Chevalier 1897, p. 172-174.
  9. André Du Chesne, L'Histoire des rois, ducs, et comtes de Bourgogne et d'Arles : Histoire généalogique des ducs de Bourgogne de la maison de France, Paris, Sébastien Cramoisy (réimpr. 1619, 1628) (1re éd. 1616).
  10. Guy Allard, Dictionnaire historique, chronologique, géographique, héraldique, juridique, politique et botanographique du Dauphiné : Manuscrit original de 1684 publié par H. Gariel, t. 2, Grenoble, Imprimerie Edouard Allier, (réimpr. Skatline Reprints, Genève, 1970), XI+706 col. (lire en ligne), p. 376.
  11. Chevalier 1867, p. 9.
  12. a b et c Rudt de Collenberg 1989, p. 285.
  13. Chevalier 1913-1926, p. 783, t.1, Fascicule III, Acte no 4700 (lire en ligne).
  14. Chevalier 1913-1926, p. 845, t.1, Fascicule III, Acte no 5083 (lire en ligne).
  15. a et b Chevalier 1897, p. 194.
  16. a b et c Louis Moréri, Grand Dictionnaire historique. T.8, p.  421.
  17. Chevalier 1913-1926, p. 851, t.1, Fascicule III, Acte no 5119 (lire en ligne).
  18. Ferdinand Lot, Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine. Partie 1, vol. 2, Paris, H. Champion, (lire en ligne), chap. 287, p. 91.
  19. Robert Favreau, Jean Michaud, Bernadette Mora, Corpus des inscriptions de la France médiévale. Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Ardèche, Drôme, Centre national de la recherche scientifique, , 311 p. (lire en ligne [PDF]), p. 109.
  20. Chevalier 1897, p. 195-196.
  21. Chevalier 1897, p. 462.
  22. (en) Charles Cawley, « Flotte de Royans », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  23. Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p. (lire en ligne), p. 189.
  24. Raoul Busquet, « Un autre gouverneur oublié : Charles de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier (1437-1439) », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille,‎ 1937-1938, p. 415-422 (lire en ligne)
  25. a b c et d Chevalier 1897, p. 173-176.
  26. Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de Léoncel au diocèse de Die, ordre de Cîteaux, Impr. et lith. Bourron, , 320 p. (lire en ligne), pp. 7-8, IV. Sigillum Eustachii episcopi Valencie (et successorum ejus) de Pedagiis*.
  27. Chevalier 1897, p. 182-184.
  28. Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de Léoncel au diocèse de Die, ordre de Cîteaux, Impr. et lith. Bourron, , 320 p. (lire en ligne), pp. 6-7, III. Sigillum Ademari Pictavensis pro securitate Molorum.
  29. Chevalier 1897, p. 185-190.
  30. Chevalier 1897, p. 190-216.
  31. Chevalier 1897, p. 217-249.
  32. Chevalier 1897, p. 248-295.
  33. Chevalier 1897, p. 256-257.
  34. Chevalier 1897, p. 295-319.
  35. Chevalier 1897, p. 320-330.
  36. Chevalier 1897, p. 330-375.
  37. Chevalier 1897, p. 375-466.
  38. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 206.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Berge, Les erreurs de l'histoire. Origines rectifiées de maisons féodales. Concerne les comtes de Provence, les princes d'Orange, les d'Adhémar de Monteil, les Poitiers-Valentinois, les vicomtes de Marseille et la maison de Baux, Menton, éd. France-Riviera, , 257 p..
  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois. Tome Ier, vol. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne).
  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois, vol. 2 : Le Procès entre les prétendants à l'héritage de Louis de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois, le duché de Valentinois, César Borgia, Diane de Poitiers, le prince de Monaco, Paris, Picard, , 684 p..
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1913-1926 (volumes présents sur gallica.bnf.fr, lire en ligne).
  • Ulysse Chevalier, Notice historique sur l'ordre de St.-Ruf de Valence et dissertation sur l'origine des seigneurs de Poitiers, souverains dans le Valentinois et le Diois, Grenoble, Impr. Prudhomme, , 14 p. (lire en ligne), p. 9-14.
  • Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné : contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, Imprimerie Louis Perrin (réimpr. 1969 (Allier, Grenoble)) (1re éd. 1867), 821 p. (lire en ligne), p. 534-.
  • Wipertus H. Rudt de Collenberg, « Recherches sur l’origine des Poitiers-Valentinois », dans Lindsay Leonard Brook, Studies in genealogy and family history in tribute to Charles Evans on the occasion of his eightieth birthday, Association for the Promotion of Scholarship in Genealogy, , 436 p., p. 272-320.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]