Chastellux-sur-Cure

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Chastellux-sur-Cure
Chastellux-sur-Cure
Vue de Chastellux-sur-Cure.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes Avallon - Vézelay - Morvan
Maire
Mandat
Gérard Paillard
2020-2026
Code postal 89630
Code commune 89089
Démographie
Population
municipale
133 hab. (2021 en diminution de 4,32 % par rapport à 2015)
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 23′ 13″ nord, 3° 53′ 18″ est
Altitude Min. 210 m
Max. 397 m
Superficie 10,55 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Avallon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Avallon
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Chastellux-sur-Cure
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Chastellux-sur-Cure

Chastellux-sur-Cure [ʃatly syʁ kyʁ] est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune de Chastellux-sur-Cure est située dans le massif du Morvan, à proximité de l'ancienne frontière entre la Bourgogne-Franche-Comté et la France. Elle est à 15 km au sud d'Avallon et à 13 km à l'ouest de Quarré-les-Tombes.

Lieux-dits[1][modifier | modifier le code]

  • Champ renard ;
  • la Garenne des Couées ;
  • la Garenne du Pavé ;
  • les Garennes.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Rose des vents Saint-Germain-des-Champs Rose des vents
Saint-André-en-Morvan
(Nièvre)
N
O    Chastellux-sur-Cure    E
S
Saint-Martin-du-Puy (Nièvre) Marigny-l'Église
(Nièvre)

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 021 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 8,9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lormes_sapc », sur la commune de Lormes à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 071,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,1 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Chastellux-sur-Cure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (74,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (58,5 %), forêts (24,6 %), zones agricoles hétérogènes (11,6 %), terres arables (4,1 %), eaux continentales[Note 4] (1,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Géologie[modifier | modifier le code]

« Le sol de la commune de Chastellux est composé de granite et de gneiss. Ce granite est de couleur grisâtre, quelquefois rose, presque toujours mélangé de parties noires dues à des paillettes très semées de mica. Il constitue, la plupart, des roches abruptes qui bordent la Cure et imprime à toute la contrée l'aspect sauvage et pittoresque qui la caractérise. Le gneiss se montre également sur plusieurs points autour du village, notamment sur la colline qui s'élève au sud de Chastellux ; il se décompose facilement et donne une terre sèche à mica bronzé. Les bords de la Cure offrent, près de Chastellux, sur une étendue de plus de quatre cents mètres, des escarpements de porphyre ; la roche est grise et renferme en abondance du quartz et du mica »[15]

Histoire[modifier | modifier le code]

Son nom vient du latin Castrum Lucii.

Le site de Caylus (Aveyron) était aussi décrit ainsi en termes latins. Comme pour Chastellux, il s'agit d'un site naturellement « fort » utilisé dès avant les Romains et « renforcé » par les Gaulois, les Romains, les Burgondes puis les Francs et enfin les Français au cours des siècles.

Au siècle dernier, certains traduisaient « Castrum Lucii » par « château de la lumière » (« lux, lucis » = lumière).

Nous savons aujourd'hui que Luc était le nom gaulois désignant un bois sacré.

Chastellux (Yonne) et Caylus (Tarn-et-Garonne) procèdent de la même étymologie.

Il s'agirait donc d'un camp retranché (castrum) situé dans un bois sacré.

Dans les deux cas, au XIe siècle, le lieu fut fondateur d'une famille féodale éponyme très puissante.

Le village de Chastellux ne fut érigé en paroisse qu'en 1677 et eut Lazare-André Bocquillot pour premier curé[16].

Pierre de Castro-Lucius (Castro-Lucii, de Chastelux) [Chastellux-sur-Cure, près de Vézelay] devint abbé [peut-être de l'abbaye Saint-Serge-et-Bacchus à Angers ?], le chapitre général établit un document à ce propos en l’an 1320, dont il fit envoyer une copie en l’an 1321 aux moines du prieuré de Saint-André de Tywardrach, dépendant de son monastère. Tywardreath en Cornwall, dont St Andrew est le patron, est un "alien-priory" de Saint-Serge-et-Bacchus à Angers. [Source : GALLICA - Revue des sociétés savantes de la France et de l'étranger / publiée sous les auspices du Ministère de l'instruction, Cinquième Série, Tome II, Année 1870, 2e semestre, p. 385, Imp. Nationale, Paris, MDCCCLXXI (1871). 39. Petrus de Castro-Lucii (de Chastelux), abbas factus, capitulum generale celebravit an. 1320, in quo multa pie religioseque constituta sunt, quorum exemplar ad monachos prioratus Sancti Andreae de Tywardrach a suo monasterio dependentes, mitti curavit, perepiscopum dioecesanum qui tunc Lutetiae aderat; imprimis ut, singulis diebus, missa matutinalis de B. M. cantaretur, sicut in ecclesia abbatiali cantari solitum erat, et silentium, locis et horis consuetis, juxta reguiam servaretur. Diem clausit extremum an. 1321.]

Au cours de la Révolution française, la commune, qui portait le nom de Chastellux, fut renommée Pont-sur-Cure[17].

Le comte César Laurent de Chastellux (1780-1854) fit construire[18] près du pont un ensemble de bâtiments manufacturiers : un moulin à blé, une féculerie, un moulin à tan, une scierie mécanique et une tuilerie. « Le mauvais vouloir, la routine, la paresse et la défiance tarirent bientôt une source réelle de richesse, ou au moins de bien-être pour la contrée »[15]. Le 13 décembre 1850, tout est détruit dans un violent incendie.

En 1892, la commune de Chastellux se voit renommée Chastellux-sur-Cure[17].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1848   Marquis Amédée de Chastellux   Conseiller général du Canton de Quarré-les-Tombes (1856-1857)
Les données manquantes sont à compléter.
1900 1908 Auguste Duban    
1908 1912 Jean Laporte    
1912 1919 Alexandre Grasset    
1919 1927 Louis Montraisin    
1927 1929 Marcel Roy    
1929 1953 Olivier de Chastellux   3e duc de Rauzan-Duras
Sylviculteur
1953 1965 Gaston Rappeneau    
1965 1995 Jean Paillard    
1995 2008 Claude Thiéblot    
2008 en cours Gérard Paillard[19] DVG  

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].

En 2021, la commune comptait 133 habitants[Note 5], en diminution de 4,32 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
485486497568648664712749726
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
706617626626622580561552572
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
519528457389383655341308242
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
214187159171159141159149135
2021 - - - - - - - -
133--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Les ressources sont la culture des terres, l'élevage et l'exploitation des bois.

Monuments[modifier | modifier le code]

  • Château de Chastellux, XIe - XIIIe - XVe et XIXe siècle, propriété privée ouverte à la visite ;
  • église Saint-Germain (XIVe), ancienne chapelle castrale, sise dans la cour du château ;
  • mairie, au lieu-dit la Rue Chenot ;
  • Monuments aux morts (XXe), rue de la Croix-Blanche ;
  • pont (XIXe), au lieu-dit le Pont.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Emmanuelle Campagnac, Les lieux-dits du canton de Quarré-les-Tombes
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Chastellux-sur-Cure et Lormes », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Lormes_sapc », sur la commune de Lormes - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Lormes_sapc », sur la commune de Lormes - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Avallon », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. a et b Victor Petit, Description des villes et de campagnes du département de l'Yonne, Auxerre , 1870.
  16. Abbé Guignot, Essai sur Quarré-les-Tombes ; ses sarcophages mérovingiens et sa station préhistorique, Tours, impr. Bousrez, 1895, note de bas de page 58.
  17. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Chastellux-sur-Cure », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  18. Avant 1850.
  19. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Olivier de Chastellux, Monographie du château de Chastellux, 1952.
  • Victor Petit, Description des Villes et Campagnes du département de l'Yonne, Auxerre, 1870.
  • Jacques-François Baudiau, Le Morvand, tome III, 3e édition, Guénégaud, Paris, 1965, p. 143-179.
  • Victor Petit, Description des villes et villages de l'Avallonnais, 1867. Réédition Voillot, Avallon, 2001.
  • Claude Courtépée et Edme Beguillet, Description générale et particulière du Duché de Bourgogne , 1re édition : L.N. Frantin, 1775 ; 2e édition, V. Lagier, 1847 ; 3e édition, Guénégaud à Paris, 1967, 824 p.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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