Brillevast

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Brillevast
Brillevast
L'église Saint-Martin.
Blason de Brillevast
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Gérard Vansteelant
2020-2026
Code postal 50330
Code commune 50086
Démographie
Gentilé Brillevastais
Population
municipale
322 hab. (2021 en diminution de 3,01 % par rapport à 2015)
Densité 36 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 37′ 39″ nord, 1° 24′ 52″ ouest
Altitude Min. 37 m
Max. 132 m
Superficie 9,07 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Cherbourg-en-Cotentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Val-de-Saire
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Brillevast

Brillevast [bʁilva] est une commune française située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 322 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est au nord-ouest de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 5,5 km au sud de Saint-Pierre-Église, à 11 km au nord-ouest de Quettehou, à 16 km au nord de Valognes et à 16 km à l'est de Cherbourg-Octeville[1].

Située dans la vallée de la Saire, la commune de Brillevast a un relief accidenté et un sous-sol composé de roches dont les dominantes sont des arkoses, phyllades et grauwackes.

Le climat est tempéré, les écarts de température sont assez faibles. Les hivers y sont doux et les étés sans canicule et même assez frais.

Communes limitrophes de Brillevast[2]
Théville Théville Clitourps,
Canteloup (par un angle)
Gonneville-Le Theil
(ancienne commune de Gonneville)
Brillevast[2] Le Vast
Gonneville-Le Theil
(ancienne commune du Theil)
Teurthéville-Bocage Le Vast,
Teurthéville-Bocage

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 057 mm, avec 14,9 jours de précipitations en janvier et 7,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 4 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Brillevast est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (87,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (43 %), zones agricoles hétérogènes (33,4 %), terres arables (14,4 %), forêts (9,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le toponyme est attesté sous les formes Bresillewast 1100-1150[15],[16], Brisillevast (pouillé) vers 1280[15],[16], Bresillevast en 1337[15],[16], Brisillevast 1425 (A.N. P1913/2, 24581)[15].

Comme beaucoup de communes avoisinantes, Brillevast faisait partie de la forêt de Brix. L'élément -vast (anciennement -wast) désigne une terre gagnée par défrichage de terres incultes, de mauvaises terres. Il procède du gallo-roman WASTU, issu d'un croisement entre le bas latin vastu(m), dont un dérivé a donné en français dévasté, et du germanique wōsti « terre gâtée, déserte », d'où l'ancien français gast. De même trouve-t-on aux alentours : Le Vast, Martinvast, Tollevast, Sottevast, Vasteville, Hardinvast, et les lieux-dits, Pépinvast, Chiffrevast, ainsi que le bois de Barnavast. La version francienne gast est présente dans le sud de la Manche (Saint-Denis-le-Gast) et au sud-ouest du Calvados (Le Gast). Dans le nord du département, vast est une forme qui obéit à un traitement phonétique régional, employé de manière autonome dans Le Vast, mais surtout en composition avec des anthroponymes de type roman (Martinvast), scandinave (Sottevast, Tollevast, Chiffrevast) ou germanique (Pépinvast, Hardinvast). La densité des noms en -vast autour de Valognes est remarquable, ils y jalonnent apparemment la progression d'une conquête du sol. Ce regroupement de ces noms en -vast dans le nord Cotentin est l'exemple d'une mode locale favorisée par l'isolement géographique de la presqu'île du Cotentin, bien qu'il en existe ailleurs en Normandie cf. Véraval (ou Ver-à-Val, anciennement Warelwast, pays de Caux).

L'élément Brille- renvoie à la méthode de défrichement, par le feu et est issu du vieux français bresiller « brûler » encore utilisé en patois normand, avec une contraction de Bresillevast en Brillevast peut-être due à l'attraction du verbe briller[15].

Le gentilé est Brillevastais. À l'instar du nom de la commune, le "s" situé entre le "a" et le "t" ne se prononce pas.

Histoire[modifier | modifier le code]

À la Planque du Couret, on a découvert beaucoup de tuiles romaines. À Dalbec, on remarque encore quelques traces d'une route pavée très ancienne, qui devait conduire des moulins de Barnavast à Fermanville. Un four à tuiles gallo-romain, découvert récemment, daterait du Ier siècle et était implanté dans une villa romaine. Les ateliers de tuiliers disparurent au cours du IIIe siècle à la suite des crises politiques, conjuguées depuis la fin du IIe siècle à de récurrentes épidémies de peste qui affaiblissent l'armée et les populations, mettant à mal l'économie et l'administration[17].

Les sondages archéologiques effectués en 2004 au hameau Valognes à la confluence de la Saire et du ruisseau de la Fontaine ont révélé un lot de plus de 4 000 céramiques gallo-romaines, dont 145 vases, datées du règne de Néron (54 à 68 apr. J.-C.)[18].

Bérolvast faisait partie des terres données à Judith de Bretagne par le duc de Normandie Richard le Bon. En épousant la princesse Judith en l'an 1008, il lui assure le lendemain de son mariage la propriété d'un grand nombre de domaines pour le prix de l'embrassement conjugal, legitima conjunctione expleta[19].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1793 Philippe Thiennette   Laboureur
1793 1795 Jean François Le Grand   Cultivateur
1795 1800 Rémy Houllegatte   Meunier (agent municipal)
1800 1808 Germain Valognes   Cultivateur
1808 1809 Casimir Le Gardeur de Croisilles   Capitaine d'infanterie
1809 1813 Michel Cossin   Laboureur
1813 1820 Hyacinthe Le Gardeur de Croisilles    
1820 1832 Jean Valognes    
1832 1835 ean-Charles Lallemand    
1835 1865 François Levaché   Cultivateur
1865 1879 Jean Baptiste Daboville-Lavallée    
1879 1880 Mangon    
1880 1888 Daboville-Lachesnaie   Cultivateur
1888 1903 Louis Jean Daboville-Lechevallier    
1903 1927 Jean Daboville-Desprès    
1927 1945 Étienne Daboville    
1945 1971 Jean Mangon   Agriculteur
1971 1995 Jean Daboville DVD Agriculteur
1995 mai 2020 Marcel Orange[20]   Maraîcher
mai 2020[21] En cours Gérard Vansteelant   Retraité gestionnaire de contrats
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[20].

En 2020, à la suite d'une erreur sur la retranscription des résultats, la préfecture a dû proclamer l'élection des 22 candidats qui appartenaient à deux listes alors que seuls sept sièges devaient être attribués. Une élection partielle devra être organisée après que le tribunal administratif aura pu statuer[21].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].

En 2021, la commune comptait 322 habitants[Note 4], en diminution de 3,01 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). En 1722, la commune compte 122 feux. En 1765, elle en compte 111[24] (soit entre 500 et 600 habitants si l'on applique un coefficient de cinq habitants par feu). En 1793, sa population est de 671 habitants. En 1831, elle est de 873 habitants (son maximum) et de 664 habitants en 1851. Dix ans plus tard, en 1861, elle compte 576 personnes. Cette population diminue, en 1872 on compte 563habitants et 521 en 1886.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
671582759823873775737701664
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
652576551563547502521503470
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
407418415348323323304295259
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
267262257265308299276340326
2021 - - - - - - - -
322--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Saint-Martin[modifier | modifier le code]

L'église des XIIe, XVIIe – XVIIIe siècles est placée sous le vocable de saint Martin, évêque de Tours. Son second patron est saint Sébastien. Cédée au XIIe siècle à l'abbaye de Montebourg, elle présente un assemblage de constructions disparates de différents styles et de diverses époques, et fut reconstruite en 1903 en style néogothique[27].

La tour de forme carrée est surmontée d'un toit en bâtière à pente fort élevée. La construction du clocher remonte à 1639. Clocher en bâtière typique du Cotentin, ses pans mesurent 7 × 15 mètres, entièrement en moellons, il comporte ni charpente ni renfort extérieur. Classé monument historique le [28], il a été restauré en 1980 et 1982 pour une somme de plus de 50 000 euros[Quoi ?].

L'église abrite une Vierge à l'Enfant classée au titre objet aux monuments historiques en 1978[29], ainsi qu'un maître-autel du XIXe, trois tableaux : Madeleine pénitente du XVIe, une mère confiant son enfant au bienheureux Thomas Hélye du XIXe, une Charité saint Martin du XIXe, et une Verrière du XXe de Ferdinand Hucher[30].

En 1639, Meaux Gréard, sieur de Champaigne, originaire de Saint-Pierre-Église et résidant à Brillevast, fit construire à ses frais la tour de l'église et une chapelle[30].

Le presbytère[modifier | modifier le code]

Le presbytère, face à l'église, fut construit en 1764[27], sous l'abbé Lamy qui n'avait que 44 ans lorsqu'il mourut le [réf. nécessaire]. Son frère Auguste Lamy, remit en honneur l'instruction à Brillevast. Il établit une école dans le presbytère et reçut des pensionnaires. Les meilleures familles du pays y envoyaient leurs enfants pour commencer leurs classes.

Dans les années 1990, la commune envisagea de détruire le presbytère, avant que le maître verrier de Cosqueville le rachète et le restaure. Cet homme s'y connaissant en art religieux, y découvre sur la façade arrière des fenêtres à guillotine comme celles fabriquées par les artisans anglais, de même qu'une charpente permettant la réalisation d'une toiture à la Mansart. Sa façade dissymétrique laisse supposer qu'à l'origine, un projet plus ambitieux était prévu[31].

Le « Pas au Diable »[modifier | modifier le code]

Le chemin entre les deux écoles mène au Bas de la Lande où se situe à droite du chemin, environ un kilomètre après les écoles, le Pas au Diable, grosse pierre possédant une forte empreinte d'un pas attribué légendairement au diable[32],[30].

Autres lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Manoir de Boutron des XVIe – XVIIe siècles. Très endommagé à la Révolution et en partie détruit, il est bâti en partie haute d'une cour en déclivité entouré de bâtiments agricoles. Il fut construit par Richard Lhermite et Catherine du Homméel comme en témoigne le blason de la cheminée[30]. Ses fenêtres à meneaux, de style Henri IV-Louis XIII, sont surmontées de décors triangulaires alors que les deux chaînages apparents correspondent aux meneaux horizontaux des deux fenêtres[27].
  • Ferme des Croisilles.
  • Croix des Vignes, croix Dalbec du XVIIe siècle.
  • Croix de chemin D 115/115E du XXe siècle.
  • Fontaine Jean Laurent à la Boitarderie.
  • Pont de la Planque sur la Saire.
  • Ancien moulin du Courraye.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Les seigneuries[modifier | modifier le code]

La plus ancienne famille seigneuriale que nous connaissions à Brillevast est celle des Lhermite, qui portait de gueules aux trois croix d'argent deux et une. Dans la recherche de 1463, Montfaut contesta leur noblesse. Guillaume Lhermite, de Brillevast, n'ayant pu prouver sa qualité de noble fut assis à la taille pour cette année, jusqu'à la vérification de ses titres. Ce Guillaume Lhermite, qualifié d'écuyer seigneur de Boutron et de Brillevast, dans la généalogie des Le Berceur (Archives de Fontenay), épousa Robine Lemarchand, fille de Richard (1466-1474), seigneur de Raffovile et de Perette de la Luthumière. Guillaume Lhermite laissa plusieurs enfants : Guillaume II, l'aîné, seigneur de Brillevast, Barville et Boutron, vivait en 1530, ainsi que ses frères Nicolas, Jacques, et Aubin qui était avocat.

Avant 1572, Richard Lhermite, fils de Guillaume II possédait le fief de Brillevast. Il épousa Catherine du Homméel. Ce sont eux qui firent construire le château de Boutron. L'écusson sculpté sur la cheminée, parti de gueules aux trois croix d'argent, et d'argent au sautoir d'azur, qui sont les armes des deux époux, en est la preuve. Ce château résidence des anciens seigneurs de Brillevast, a été déplorablement mutilé. Les transformations et remaniements maladroits qu'il a subis, en ont altéré le caractère. Il reste cependant quelques vestiges intéressants dans la grande salle. Sur la cheminée, on voit encore une fresque représentant saint Hubert. Les grandes poutres sont ornées de sentences. Celle du milieu porte le monogramme du Christ avec un cœur en dessus. Les enfants de Richard Lhermite et Catherine du Homméel sont : Gyonne Lhermite, dame de Boutron, en son vivant femme du noble homme Isambart de Vierville, sieur du Vast, décédé le et inhumé le surlendemain dans l'église de Brillevast, ainsi que Jeanne Lhermite, qui à la mort de son père devint son unique héritière. C'est elle qui, par mariage, fit passer la seigneurie de Brillevast dans la famille des de Hennot.

Familles remarquables[modifier | modifier le code]

Les Hennot[Note 5][modifier | modifier le code]

Ollivier de Hennot, son mari capitaine de la noblesse, était fils de Jean de Hennot, seigneur de Cosqueville et Théville, et de Jacqueline du Parc, dame de Chemiray, en Anjou. Le , il partagea la succession paternelle avec Guillaume de Hennot, son frère. Il choisit la terre et seigneurie de Cosqueville. Théville resta à Guillaume. Chemiray en Anjou, lui échut du chef de sa mère auquel s'ajouta Beauficel. Il avait cessé de vivre avant 1617, laissant de Jeanne Lhermite, Jean l'aîné qui suit et le cadet, qui était chevalier de Malte. Jeanne se remaria à un sieur du Parc, dont elle eut deux fils : Robert et Guyon. Elle mourut en 1636.

La succession d'Ollivier se trouva fort obérée. Les créanciers poursuivirent Jean de Hennot, son fils. Les fiefs, terres et sieurie de Cosqueville furent vendus par décret au siège de Valognes et adjugés à Nicolas Castel seigneur de Saint-Pierre-Église, le , au prix de 29 500 livres[34].

Jean de Hennot obtint la main de Jacqueline Davy, fille de Bernard, seigneur de Cretteville, Aubervile et Fresville et de sa femme Catherine Thomas. Il mourut le , sa femme le . Leurs corps furent inhumés dans le chœur de l'église. De leur mariage naquirent un fils et deux filles : Charles de Hennot ; Jacqueline de Hennot, mariée à Guillaume de Hottot, seigneur et patron de Saint Clair ; Catherine de Hennot, qui s'allia le , dans l'église de Brillevast avec Guillaume Picot ou Picod, escuyer seigneur de Russy, Sainte Honorine, Granval et Sorthosville. Ce Picot est de la même famille que Gilles Picot sieur de Gouberville, auteur du célèbre journal, plus connu sous le nom de Gilles de Gouberville.

Charles de Hennot épousa Anne Lefèvre, fille de sieur Haupitois, Beaulieu et Lieusaint. Il vendit la terre de Chemiray à M. de Sourches de Bouchet, grand prévost de l'Hôtel. Son fils aîné Jean Jacques Hervé de Hennot embrassa l'état ecclésiastique, fut ordonné sous-diacre et devint conseiller clerc au Parlement de Rouen. Il mourut à Valognes, le et fut enterré le lendemain, dans le chœur de l'église de Brillevast. Il portait les titres de seigneur et patron de Brillevast et Boutron.

Le frère de Jean Jacques Hervé de Hennot, Michel Adrien, baptisé à Brillevast, le , lui succéda. Il était capitaine de cavalerie, mais la mort l'enleva à 22 ans, en 1704. La succession des deux frères, revint à leur sœur Marie Suzanne de Hennot, mariée à Charles Jallot, chevalier, comte de Beaumont, Herqueville et Rantot. C'est ainsi qu'elle devint dame et patronne de Brillevast et Boutron. Elle ne laissa pas de postérité. Ses biens retournèrent à son cousin germain Charles Picot, seigneur de Sainte Honorine, fils de Guillaume et de Catherine de Hennot, sœur de Charles.

Les seigneurs de Boutron et de Brillevast changent de résidence[modifier | modifier le code]

À partir de cette époque, les seigneurs de Brillevast et de Boutron, cessèrent de résider au château de Boutron, qui fut abandonné aux dégradations des fermiers. Les propriétaires demeurèrent à Sainte-Honorine en Bessin. Charles Picot s'était marié en 1692, à Anne Le Breton dont il eut un fils, en 1700 : Guillaume Picot, escuyer, sieur de Brillevast, Sainte Honorine, Boutron et Granval. Le , il épousa au couvent de Carentan, Marie Anne de Reviers, fille unique de feu Jacques, sieur de Vernon et de feu Marie Françoise de Maloysel de Chef du Pont. La demoiselle avait 17 ans et son mari 37[35]). Leur mariage fut stérile et la succession de Guillaume retourna à son oncle M. Jean Guillaume Picot de Russy, personnat de Saint Clair, au diocèse de Bayeux, seigneur et patron de Sainte-Honorine, Boutron, Sorteval, Granval et Brillevast, seigneur et curé d'Alleaume, titulaire et recteur de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Victoire, directeur de l'hôpital de l'Hôtel Dieu de Valognes. Il mourut à Alleaume le et fut inhumé le lendemain, dans le sanctuaire du côté de l'épître[36].

De la famille Picot, la seigneurie de Brillevast passa aux Pierrepont. Le registre de catholicité mentionne en 1783 le nom de Jean Baptiste Laffaiteur, receveur de M. le comte de Pierrepont, seigneur de Brillevast.

Quand arriva la Révolution, Jean Jacques Gabriel ci-devant marquis de Pierrepont, demeurant à Sainte-Honorine-de-Perte, près Bayeux, propriétaire à Brillevast de 3 500 livres de rentes, dut partir en exil. La Nation confisqua ses biens et les vendit au profit de la République.

Les Le Gardeur de Croisilles[modifier | modifier le code]

Parmi les familles nobles ayant résidé à Brillevast, figure avec honneur les Le Gardeur de Croisilles, anoblie par charte du mois de , enregistrée à la chambre des comptes, le , et à la cour des aides, le , moyennant 100 écus. Les armes sont de gueules au lion d'argent, tenant de sa patte gauche une croix recroisetée d'or, la branche inférieure allongée, pommelée et au pied fiché. La devise porte : Crux Crucis Custodis Custos. La croix garde Le Gardeur de Croisilles[37].

Meaux Gréard, sieur de la Champagne, qui fit construire la tour de l'église de Brillevast en 1639, laissa une fille, Jacqueline Gréard, qui épousa Marc Antoine Le Gardeur, seigneur et patron de Croisilles. Leur fils Marc Antoine, deuxième du nom, fut marié le à Roberte Le Louey, fille de Jean Baptiste, écuyer, sieur des Marets, et de Catherine de Gourmont. De leur union sortit Jean Baptiste Le Gardeur, né le , époux de Gabrielle Henriette Simon, fille de Guillaume, écuyer, sieur de Berthauville, qui lui donna entre autres enfants, Marc Antoine Athanase Le gardeur, baptisé le , ancien mousquetaire noir de la Garde du Roi. Il s'allia à Rose Bonne Jacquelineee Françoise Davy de Bois Roger, demeurant à Gatteville, dont il eut :

  1. Justine Bonne Thérèse Le Gardeur de Croisilles, née à Gatteville, décédée à Brillevast le , âgée de 26 ans.
  2. Auguste Charles Marc Le Gardeur de Croisilles, mort au berceau en 1778.
  3. Marc Antoine Charles Le Gardeur de Croisilles, né à Gatteville le , mort à Brillevast le . Il épousa Adèle Mesnil dont il eut deux filles. La première, Rose Mathilde Le Gardeur de Croisilles, née à Brillevast, s'est mariée le à Adolphe Charles Morin. De ce mariage est née Aline Morin, épouse de M. Andrieu, lieutenant de vaisseau. La deuxième fille, Esther Adèle Arthemise Le Gardeur de Croisilles, a été la femme d'Edme Hyppolite Jolivet de Riencourt, dont quatre enfants sont nés : Alfred de Riencourt, décédé sous lieutenant ; Marie Isoline de Riencourt, mariée à Me Alphonse Drouet, avoué à Cherbourg ; Edme Gaston de Riencourt, mort peu de temps après sa naissance ; Mathilde de Riencourt, épouse du général Jean Alphonse Lecomte (1850-1919) et mère du général Jean Lecomte (1903-1997), ancien commandant des forces françaises en Allemagne, qui après une belle carrière militaire est revenu passer sa retraite dans sa propriété du Mouchel. Les deux généraux, père et fils, reposent dans le cimetière de Brillevast.
  4. Léonard Victor Le Gardeur de Croisilles (1786-1819), officier de l'armée napoléonienne, capitaine de la Légion de la Manche, blessé à Wagram, fait prisonnier à Leipzig et mort à 33 ans[30], le .
  5. Auguste Hyacinthe Le Gardeur de Croisilles, né à Brillevast le , marié à Marie Luzeau de la Morinière. Il mourut à Valognes, laissant deux enfants : Auguste, décédé dans cette ville sans postérité, et Marie Caroline Victoire, religieuse, morte au service des pauvres à l'Hôtel Dieu de Bayeux.
  6. Pierre Hyppolite Le Gardeur de Croisilles, décédé le , âgé de 65 ans.
  7. Hyacinthe Athanase Le Gardeur de Croisilles, maire de Brillevast, décédé le , marié à Adelaïde Virginie Gasselin, décédée le , d'où est issue Justine Fanny Le Gardeur de Croisilles, épouse de M. de Maisoncelles, comte de Richemont, inhumée à Brillevast, le , sans postérité.

Personne d'autre ne semble s'être illustré dans cette paisible commune depuis 1893. Toutefois, la mort d'un nommé Legendre, une nuit d'après guerre et retrouvé dans la nature, semble indiquer que le mot paisible doit être employé avec prudence. Indiquons tout de même que, durant ces presque 120 années, deux personnes ont marqué leur passage dans la commune. Ces deux personnes, similaires et contrastées, exerçaient dans la commune des fonctions qui leur assignaient une place privilégiée. Ils étaient, en comparaison des autres habitants, des Messieurs, ils avaient les Mains blanches, ils n'appartenaient pas à la même société. Aussi différents l'un de l'autre que pouvaient l'être ces deux hommes, un instituteur et un curé. Ils avaient toutefois en commun d'être des fils de paysans et d'être tous les deux très forts en gueule. Ceci leur valut de paraître un jour comme de bien désagréables personnes parmi la population. La première personne est Alphonse Auvray, le légendaire père Auvray. Instituteur avant, durant et après la guerre. Ancien de celle de 1914-1918 où il avait perdu une jambe. La deuxième est Désiré Lebreton, curé de Teuthéville Bocage. Il venait tous les deux jours à Brillevast, paroisse qui n'avait plus de curé[38].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Brillevast Blason
De gueules à l'épée d'argent renversée* posée en barre supportant un manteau d'or, accompagnée en chef à dextre de deux léopards d'or armés et lampassés d'azur, l'un au-dessus de l'autre[39].
* Terme héraldique utilisé fautivement ( "supportant" signifie placé en dessous, alors qu'ici c'est simplement "portant" ou "sur laquelle est posé").
Détails
Les léopards d'or sur champ de gueules rappellent les armes de la Normandie

Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 41.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 119.
  • Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 48.
  • Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 97-99.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  5. La famille de Hennot, aujourd'hui éteinte, occupa une place de premier plan dans la noblesse du Cotentin et notamment dans le Val de Saire. Elle fut anoblie en 1509, en la personne de Nicolas de Hennot, fils de Jean de Hennot, seigneur de Gatteville et de Françoise Symon[33].

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Brillevast et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur Le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  15. a b c d et e François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 89.
  16. a b et c Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 974.
  17. « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 15.
  18. Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 12.
  19. Les « Olim » de l'arrondissement de Cherbourg par Émile de Pontaumont.
  20. a et b Réélection 2014 : « Brillevast (50330) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  21. a et b « Gérard Vansteelant élu par 21 conseillers », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  24. Louis Drouet-Recherches Historiques sur les vingt communes du canton de Saint-Pierre-Église- Cherbourg. Imprimerie St.Joseph 1893.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. a b et c Thin 2009, p. 97.
  28. « Église », notice no PA00110347, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  29. « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM50000148.
  30. a b c d et e Gautier 2014, p. 119.
  31. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 254.
  32. Panonceau sur le terrain..
  33. Georges Bernage, « Gatteville, hameaux et manoirs », Vikland, la revue du Cotentin, no 6,‎ juillet-août-septembre 2013, p. 17 (ISSN 0224-7992).
  34. Minutes de Hervieu, notaire à Saint Pierre Église, 1653, p. 6.
  35. Société académique de Cherbourg. 1875, de Pontaumont, p. 94.
  36. ND de la Victoire, par M. Adam, p. 110.
  37. Recherche de Chamillard, page 623.
  38. Lucien Lepoittevin, Mémoire de guerres-(1692-1993), Éditions Isoete, Cherbourg, 1994.
  39. « Blason… », sur armorialdefrance.fr.