André Géraldin

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André Geraldin
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André Géraldin, né en 1631 à Waterford et mort le à Nantes[1], est un réfugié politique irlandais en France et un « important armateur du port » de Nantes au XVIIe siècle, selon les historiens[2],[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

André Géraldin s'installe en France en 1653[4], alors que la révolution anglaise a porté Oliver Cromwell au pouvoir depuis quatre ans et qu'une expédition anglaise sévit en Irlande. Il est le second Irlandais de Nantes, arrivant quatre ans après Nicolas Lée (aussi originaire de Waterford) et cinq ans avant Paul Sarsfield.

André Géraldin n'a obtenu la nationalité française que vingt ans après son arrivée à Nantes en 1653[2], comme le remarquent plusieurs historiens[2], alors que les générations suivantes d'immigrés irlandais seront au contraire aux avant-postes de la nation française, en créant plusieurs bataillons de l'armée française. André Géraldin épouse la nièce de Nicolas Lée, Marie[5], fille d'un compatriote[2].

André Géraldin a sa demeure dans le quartier de la Fosse, paroisse Saint-Nicolas, qui est celui de la plupart des négociants de Nantes. Les registres mentionnent la profession de marchand, en 1660[6], dans cette paroisse, mais aussi celle d'armateur de Saint-Malo[7]. Lors de Guerre de la Ligue d'Augsbourg, après l'expédition ratée des jacobites irlandais de 1691, il apporte son soutien aux corsaires malouins, qui attaquent les cargos hollandais et anglais. Avec d'autres familles irlandaises de Nantes, telles que les FitzGerald, les Lee, et d'autres moins connues, les Géraldin "finissent par former un véritable clan"[6]. On trouve aussi les Géraldin à Brest, mais également à Morlaix et Saint-Pol-de-Léon, ainsi qu’à Saint-Malo[6].

Sa fille Anne a épousé Dominique Knowles, descendant de Richard Knowles[7], fils du grand trésorier Francis et frère de William Knollys (1er comte de Banbury), personnalité anglaise de la Cour de la reine Élisabeth et du roi James[7].

Avec son fils Edmond, né en 1670[8], il est intéressé financièrement aux armements corsaires des Géraldin[9] réfugiés à Saint-Malo[10], en particulier Nicolas Géraldin[11], un des plus dynamiques armateurs du port de Saint-Malo.

Chez lui, comme chez les autres Irlandais de Nantes de la première génération, on ne décèle pas de trace d'investissement sucrier jusqu'en 1687, mais plutôt des importations de tabac virginien en Angleterre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Nantes (paroisse Saint-Nicolas), à 75 ans, vue 41/57.
  2. a b c et d Barzic 1995.
  3. Lévy 1979.
  4. Irish and Scottish Mercantile Networks in Europe and Overseas in the Seventeenth and Eighteenth Centuries par David Dickson, Jan Parmentier, Jane Ohlmeyer (2007) aperçu disponible sur Google Livres
  5. Acte de baptême de Jean Lée, 1667. Références sur la page Nicolas Lée.
  6. a b et c Dagier
  7. a b et c "D'un rivage à l'autre: villes et protestantisme dans l'aire atlantique (XVIe-XVIIe siècles) : actes du colloque organisé à La Rochelle", par Guy Martinière, Didier Poton, et François Souty, Université de La Rochelle Imprimérie nationale, 1999, page 134
  8. Acte de baptême d'Edmond Lée (16 juin 1670) : St-Nicolas, vue 24, cf. AMN Registres paroissiaux.
  9. Irish and Scottish Mercantile Networks, page 120
  10. André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo : Une élite négociante au temps de Louis XIV, vol. 1, Presses universitaires de Rennes, 1997. (ISBN 9782868472298)
  11. Selon le site généalogique geneanet.org, il y a deux Nicolas Géraldin : le premier (1623-1693), époux d'Hélène Lincoln, est le fils de Raymond, ancien maire de Waterford, mort à Saint-Malo en 1657 ; son fils (1658-1746), époux d'Anne Malbranck.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David Dickson, Jan Parmentier et Jane H. Ohlmeyer, Irish and Scottish Mercantile Networks in Europe and Overseas
  • Patricia Dagier, Les Réfugiés Irlandais au XVIIe siècle en Bretagne
  • Patrick Clarke de Dromantin, Les réfugiés jacobites dans la France du XVIIIe siècle : l'exode de toute une noblesse "pour cause de religion", Presses Univ de Bordeaux,
  • Claude Frédéric Lévy, Capitalistes et pouvoir au siècle des lumières, Mouton,
  • Jean-Yves Barzic, L'hermine et le Soleil : les Bretons au temps de Louis XIV, Coop Breizh,
  • Guy Martinière, Didier Poton et François Souty, D'un rivage à l'autre : villes et protestantisme dans l'aire atlantique (XVIe – XVIIe siècles) : actes du colloque organisé à La Rochelle, Université de La Rochelle, Imprimérie nationale,

Article connexe[modifier | modifier le code]