Amédée II de Genève

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Amédée II de Genève
Titre de noblesse
Comte de Genève
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Comté de GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata
Le Bachet
à proximité du château du Vuache
Activité
LordVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Marie de Coligny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Enfants
Blason

Amédée (parfois Amé) II de Genève (en latin Amadeus de Gebennis), mort le à proximité du château dit du Vuache, est comte de Genève[Note 1] à partir de 1280 à 1308 à la suite de son frère Aymon II. Il est le fils de Rodolphe ou Raoul, comte de Genève, et de Marie de Coligny, issue de la famille de La Tour du Pin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Amédée, parfois écrit sous la forme Amé[2],[3], est le quatrième des fils du comte Rodolphe de Genève et Marie de Coligny, dame de Varey en Bugey, fille d'Albert III, seigneur de la Tour du Pin, et de Béatrix dame de Coligny[ReG 1],[4]. Son année de naissance est inconnue.

La fratrie compte six frères et sœurs[4]. L'aîné est Aymon, qui héritera du titre de leur père[4]. Viennent ensuite Guy († 1294), qui fut religieux, Henri († 1296), qui fut archevêque de Bordeaux (1289-1296) et Jean († 1297), qui après avoir été prieur de Nantua, puis abbé de Saint-Seine (1280-1283) avant d'être choisi comme évêque de Valence de 1283 à 1297[4],[5].

L'accession au trône et organisation du comté[modifier | modifier le code]

D'or à quatre points équipolés d'azur, blason utilisé durant le règne d'Amédée II[6],[7],[8].

Le comte Aymon II, son aîné, meurt très probablement le , à Marsan, dans les Landes[ReG 2],[9]. Il s'agit de la date de son testament[ReG 3],[10]. Amédée semble lui succéder dans l'année qui suit, sous le nom d'Amédée II[4]. L'historien Pierre Duparc le qualifie de « plus remarquable de ces princes libéraux »[11].

Les deux filles de son frère devaient hériter de l'ensemble de ses terres, sauf si les deux exécuteurs testamentaires, l'oncle d'Aymon, Gui, évêque de Langres, et son frère, Jean, abbé de Saint-Seine, trouvaient une solution plus avantageuse, notamment en désignant comme héritier un de ses frères[ReG 3]. En 1302, Comtesson, dame de Miribel, renonce à l'ensemble de ses droits sur le comté en faveur de son oncle en échange d'une somme d'argent[ReG 4].

Amédée hérite en 1281 d'un comté en difficultés, tant par les dettes contractées par son grand-père et son père, mais aussi en raison des velléités d'émancipation de ses vassaux [12]. Le pouvoir des comtes sur la ville de Genève a également été fortement réduit à la suite de différents conflits avec l'évêque, mais aussi face à l'hostilité des bourgeois[12]. Enfin, il doit tenter de résister à l'accroissement du pouvoir de la Maison de Savoie, qui encercle désormais le comté de Genève. Celui-ci devient ainsi une enclave gênante au sein des possessions savoyardes[12],[13].

Amédée II améliore l'administration comtale mise en place par son père et poursuivie par son frère[14]. Il donne des chartes de franchises à Cruseilles (1282), qui appartient à son oncle l'évêque de Langres Gui[15],[16],[17],[ReG 5]. Il fait rénover les franchises des bourgs de Rumilly en 1291[16], Châtel (1307)[18],[16] et peut être La Corbière (1288)[Note 2],[16].

Jusqu'en 1305, il semble qu'il utilise comme résidence principale le château de Saconnex-delà-d'Arve (Saconnex-d'Arve)[19], qu'il a fait édifier entre 1299 et 1301[20].

Guerres contre la Maison de Savoie[modifier | modifier le code]

Le règne d'Amédée est caractérisé par de nombreux conflits, ponctué de trêves ou traités de paix avec son voisin le comte de Savoie. Alfred Dufour, historien suisse du droit, observe que la période allant de 1280 à 1329 est marquée par ces « guerres féodales » entre les deux familles comtales[21]. L’historien Bernard Demotz parle, lui, de « véritable guerre de cent ans », qui a débuté vers 1234[13]. Cette lutte voit surtout la Maison de Savoie dépouiller peu à peu le pouvoir du comte de Genève, ainsi que celui de l’évêque de Genève[21].

Le comte Amédée cherche à trouver des alliés dans sa lutte contre le comte de Savoie. Les premiers sont les seigneurs voisins de Faucigny, dont le titre vient de passer aux Dauphins de Viennois, détenu par la famille de Bourgogne (rameau de Viennois), puis de La Tour du Pin. Plus au nord, Rodolphe de Habsbourg, devenu roi des Romains en 1273, est en conflit lui aussi depuis quelques décennies avec la Maison de Savoie, dans la partie septentrionale du pays de Vaud.

Il épouse, en 1285, Agnès de Chalon, fille de Jean Ier de Chalon[22],[ReG 6]. Pierre Duparc voit, dans ce mariage, l'alliance entre Amédée et le frère d'Agnès, Jean Ier de Chalon-Arlay, dont l'une des autres sœurs est l'épouse de Rodolphe Ier de Habsbourg[22]. Il semble que cela soit à cette occasion que sa sœur, Marguerite[ReG 7], et son frère aîné, Gui[ReG 8], renoncent à leur héritage en sa faveur[22].
Il organise le mariage de sa jeune sœur, Marguerite de Genève, en 1288, avec Aymar IV de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois[4],[ReG 9].

Première guerre[modifier | modifier le code]

En 1282, Amédée entre dans une coalition à l'initiative de Rodolphe Ier de Habsbourg et du Dauphin, ainsi que son oncle, l'évêque de Genève, Robert[23], contre le comte de Savoie, Philippe de Savoie[13]. En , Amédée signe un traité à Versoix avec la régente Béatrice de Faucigny, son fils, le Dauphin Jean Ier de Viennois, ainsi que son oncle, l’évêque Robert[ReG 10],[ReG 11]. Par ce traité, Béatrice de Faucigny, héritière de son père le comte Pierre II de Savoie, « voulant réparer les torts que celui-ci a causés ou pu causer aux comtes de Genevois, s'engagent à rendre au comte Amédée tout ce qui avait été livré au dit Pierre, à titre de gagerie, par les défunts comtes de Genevois, Guillaume et Rodolphe. Ils restituent notamment les châteaux de Genève, Charousse, Balaison, les Clées en Vaud, et Rue, avec les terres, vassaux, seigneuries et avoueries qui en dépendaient »[ReG 10]. En échange, le comte de Genève s'engage à rendre hommage au Dauphin Jean, « pour tous les fiefs qu'il tient du comte de Savoie » et lui apporter tout son soutien contre ses ennemis, tout comme celui-ci apportera son aide à l'évêque[ReG 10]. L'évêque de Genève quittera la coalition en , face aux victoires diplomatiques du comte de Savoie, mais aussi en raison des pressions du chapitre ainsi que des habitants de la ville de Genève[23].
En effet, au cours de cette période, les habitants de Genève tentent d'obtenir une autonomie communale tant face au pouvoir comtal, que celui de l'évêque[23]. D’ailleurs depuis 1250, ils obtiennent régulièrement le soutien des comtes de Savoie, veulent faire de Genève la « capitale idéale de leur État », pour reprendre l'expression de l'historien suisse Louis Binz[21]. C’est le comte Amédée V qui obtiendra en , après à l'occupation de la ville, le serment de fidélité des citoyens[23]. L'évêque Robert tente de contester ce serment, tandis qu’Amédée doit quitter la cité[23]. C’est lors de ce serment que les habitants obtiennent pour la première fois le droit de se constituer en commune[23],[24]. Quelques jours plus tard, l'évêque fait annuler cette émancipation, obligeant le comte de Savoie à intervenir pour garantir ces nouveaux droits[24].

Le vieux comte Philippe de Savoie, mort en , a été remplacé par son neveu Amédée V. Ce dernier prend l'initiative d'une trêve dès , afin de régler la succession au sein de sa famille[22]. Ce répit est de courte durée, puisque le conflit reprend un mois plus tard, avec notamment l’occupation de la ville de Genève[22],[23]. Son château de Genève (dit aussi du Bourg-de-Four), qui contrôle la Ville Haute, est pris et en partie détruit[13]. Au mois suivant, le , Amédée II signe une nouvelle alliance au château de Châtillon-sur-Cluses avec la Grande Dauphine, le Dauphin et le second mari de Béatrice de Faucigny, Gaston VII de Béarn[22],[ReG 12],[ReG 13]. L'année suivante, une nouvelle trêve est signée en , mais le conflit reprend peu après[25],[26],[ReG 14],[ReG 15].

L'année 1287 marque l'échec de la coalition et la fin de la guerre[13]. Après avoir battu le comte de Genève[27], le comte de Savoie profite de la vacance du siège épiscopal de Genève pour s'emparer de la ville et placer sous sa garde, selon son droit, les possessions épiscopales que sont les châteaux de Peney et de l'Île[28],[29],[30]. Un traité est signé entre le comte et ses ennemis, Amédée II, le nouveau Dauphin, Humbert, à Annemasse le [28],[31]. Amédée se voit obligé de prêter serment au comte de Savoie[13], de même que le Dauphin[28],[31]. Cet accord, devant traiter de la rupture de fidélité entre hauts personnages, a demandé l'intervention de cinq docteurs en droit de l'université de Bologne[31]. Amédée après avoir prêté serment pour ses possessions en Albanais, reçoit les châteaux de Ballaison et de Genève[28].

En , son fils, Guillaume, à peine âgé de onze ans, est fiancé à Béatrice de Savoie († entre 1291 et 1294)[32],[ReG 16], très probablement afin de sceller la paix entre les deux comtes Amédée[33]. Une demande de dispense au pape a été faite en raison des liens de parenté entre les deux comtes et leurs enfants (au quatrième degré de computation canonique)[ReG 16],[33].

Seconde guerre[modifier | modifier le code]

En , le comte Amédée attaque la ville de Genève[ReG 17]. Les habitants résistent. Le vidomne de Genève, Pierre des Portes, attaque le château comtal de Genève[ReG 18].

Le , les deux comtes signent un traité de paix à Aix[34],[35],[ReG 19]. Les deux arbitres sont Guillaume de Champvent, évêque de Lausanne, et Aimon du Quart, chantre de la cathédrale de Lyon (futur évêque de Genève)[34],[ReG 19]. L'article premier stipule que les deux comtes s'engagent à respecter l'ensemble des clauses du traité d'Annemasse de 1287[34],[ReG 19]. Le comte de Genève doit jurer fidélité au comte de Savoie et s'engage à ne pas s'allier avec les habitants de Genève[34],[35],[ReG 19]. Il engage également le lien de fidélité d'une vingtaine de ses vassaux qui seront déliés s'il renonce à ces engagements[Note 3]. Enfin, Amédée récupère le château de Genève[ReG 19].

Ce traité marque la fin de la deuxième guerre[34]. Le mois suivant, Amédée doit jurer fidélité pour ses possessions dans le comté de Savoie auprès du fils du comte Amédée V, Édouard[36],[ReG 20].

En 1297, la paix entre les deux comtes est renforcée par un nouvel accord[37],[35]. La vingtaine de vassaux[ReG 19] du comte de Genève, qui avaient apporté leur garantie à leur seigneur lors de l'accord d’Aix, renouvellent leur soutien au mois de juillet[ReG 19]. Les deux comtes signent au château comtal de la Maison de Savoie, à Saint-Georges-d'Espéranche le , le contrat de mariage liant leurs deux enfants, Guillaume de Genève avec Agnès de Savoie[37],[35] (Béatrice de Savoie étant décédée entre-temps). Par ce contrat, le comte de Savoie Amédée V s'engage à donner « 10 000 livres tournois de dot et le château de La Corbière, à charge d'hommage et sous condition que le comte de Genève empêchât toute attaque »[37]. De son côté le comte Amédée donne « 4 000 livres et le pont devant le château à son fils, avec les châteaux de Rumilly en Abanais, Hauteville, Alby, Charousse comme garantie » ainsi que d'autres gages[37].

Troisième guerre[modifier | modifier le code]

À la suite des derniers accords, le comte Amédée évite toute nouvelle coalition[38]. Toutefois en 1300, il ne peut s'empêcher d'apporter son soutien à la noblesse vaudoise qui se soulève contre le comte de Savoie[38]. Pierre Duparc indique qu'il s'agit peut-être, pour lui, de regagner une certaine influence dans la région[38]. Toutefois, lors du règlement du conflit, le comte n'est pas mentionné, l'historien suisse pense par conséquent qu'il n'a pas dû véritablement prendre part au conflit[38].

Amédée entreprend la construction d'un château à Gaillard, à une lieue de Genève, en [28],[ReG 21]. Les frères Aymon et Mermet de Villette sont invités à habiter la « villeneuve » (bourg) du château de Gaillard pour défendre le site[28],[ReG 21],[39].

Le , une nouvelle trêve est signée entre le comte de Savoie, qui vient de faire la paix avec l'évêque de Genève, et les coalisés, le comte de Genève, le Dauphin, son fils Hugues, seigneur de Faucigny, et Jean de Châlons[40]. Cette trêve semble tenir jusqu'à la signature d'un compromis au début de l'année suivante[41]. Celui-ci est signé le , à proximité de Lyon, et est placé sous l'arbitrage du pape Clément V, qui a offert de jouer les médiateurs[41],[ReG 22],[42]. Celui-ci engage toujours le comte de Savoie, Amédée de Genève ainsi que les fils du Dauphin, Jean et Guigues[41],[ReG 22]. Parmi les engagements, le pape impose une semaine plus tard, une trêve qui doit durer jusqu'à la Saint-Michel, le [41]. Des escarmouches puis une véritable offensive se déroulent à nouveau au cours de l'année[43].

Dans le conflit qui oppose l'évêché de Genève au comte de Savoie, soutenu par les habitants de Genève, le nouvel évêque, Aymon de Quart, signe en un traité secret avec Amédée, le nouveau Dauphin Jean II, et son frère Hugues, seigneur de Faucigny[44],[45]. Le , les partisans du comte ouvrent la porte d'Yvoire à son armée et celle de son allié, mais la tentative ayant été ébruitée, le reste de la population se tient prête[45]. L'évêque doit fuir la ville[44]. En septembre, ce prélat s'associe avec le comte de Genève et le seigneur de Faucigny et s'engage à excommunier les habitants de Genève[44]. Ce nouveau conflit prend fin en , avec la mort d'Amédée[43]. La paix surviendra avec le successeur d'Amédée II[44],[45].

Fin de règne et succession[modifier | modifier le code]

Le comte Amédée fait son testament au château de Cosengier, soit La Balme-de-Sillingy, le [19],[46],[47],[ReG 23]. Les historiens sont toutefois réservés sur différents points[46]. Dans cet acte, le comte désigne son fils Guillaume comme son successeur et précise que ses autres fils, Amédée et Hugues, hériteront des châteaux « de Varey, Mornex, Rumilly-sous-Cornillon, et Cornillon, pour le vidomnat des Bornes, pour les droits sur le marché de La Roche, et pour les terres et rentes qu'il possède en Vaud, le tout sous la condition qu'ils ne pourront aliéner ces châteaux et droits qu'en faveur des héritiers du comte »[ReG 23],[46]. Il stipule que si Guillaume décède sans héritier mâle, alors l'un de ses frères lui succèdera, voire leur héritier mâle[ReG 23],[46]. Il lègue à sa femme l'usufruit de ses biens ainsi que la régence du comté et la tutelle de leurs enfants[ReG 23],[46]. Ces derniers doivent rembourser ses dettes[ReG 23],[46]. Enfin, sa petite-fille, Marie de Beaujeu, fille de Jeanne, est gratifiée d'une somme d'argent en complément de la dot de sa mère[ReG 23],[46].

Sceau représentant Jean Ier de Chalon-Arlay en cavalier.
Sceau de Jean Ier de Chalon-Arlay.

Les exécuteurs testamentaires sont Jean Ier de Chalon-Arlay (1259-1316), seigneur d’Arlay, frère de sa femme, et Hugues, baron de Faucigny, second fils du dauphin Humbert Ier de Viennois[ReG 23],[46].

Amédée serait mort, selon le Fasciculus temporis, le , au lieu-dit Le Bachet, à proximité du château dit du Vuache[19],[43],[46],[ReG 24]. Cette date est confirmée par une mention dans le livre d'heures de sa belle-fille, Agnès de Savoie[48]. La cérémonie funèbre eut lieu au couvent de Sainte-Catherine du Mont[46]. La source indique que le comte est enseveli deux jours après dans la paroisse de Montagny[46], les auteurs du Régeste genevois précisent « ce devait être une maison forte du comte bâtie sur un monticule situé au bord du Rhône »[ReG 24]. Un article de la Revue savoisienne, paru une année après le Régeste genevois, critique cette dernière analyse, affirmant que ce/cette Montagny était le couvent de Sainte-Catherine du Mont, « lieu habituel de sépulture des princes de la Maison de Genève, depuis la fondation de cet établissement religieux »[49], interprétation que semble confirmer l'historien Pierre Duparc[46].

Enfin, quant à la prise réelle de fonction du comte Guillaume III, Pierre Durparc suppose, comme Jules Vuy, que le nouveau comte avait accédé au pouvoir quelque temps avant la mort d'Amédée[46].

Mariage et enfants[modifier | modifier le code]

Amédée épouse en 1285 Agnès de Chalon ou de Bourgogne, fille de Jean Ier de Chalon l'Antique ou le Sage[46],[22]. On trouve la mention d'au moins cinq enfants : Guillaume (v.1280-1320), Amédée (né v. 1294), Hugues (?-1365), Jeanne (?-1303), et Marie[46].

Guillaume III succède à son père à la tête du comté de Genève ; il est fiancé dès 1291 à Béatrice († vers 1291-1294), une fille du comte de Savoie Amé V, mais se marie en fait avec une autre de ses filles, Agnès, en 1297[46]. Vient ensuite Amédée, né probablement aux alentours de 1294[46] : entré dans les ordres, il obtient rapidement des fonctions importantes jusqu'à ce qu'il devienne, encore assez jeune, évêque de Toul, de 1320 à 1330[46]. Un dernier fils connu, Hugues, est né «dans les dernières années du XIIIe siècle»[46],[50] : seigneur laïc (notamment de Varey, Mornex, Rumilly-sous-Cornillon, Cornillon), il obtient par deux mariages successifs les seigneuries d'Anthon (Dauphiné), puis la baronnie de Gex[50],[51] ; il tiendra un rôle majeur dans les luttes entre son frère et le comte de Savoie[46].

Parmi les filles, Jeanne, morte entre 1303 et 1309, épouse vers le Guichard VI d'Albon, dit le Grand, seigneur de Beaujeu[46],[52].

Pour Marie, l'érudit du XVIIIe siècle Louis Moréri[53] établit qu'elle épousa Jean II de Chalon-Auxerre (1292-† 1361), comme première femme de ce dernier. Duparc cite Marie comme comtesse d'Auxerre au testament d'Amé II en  : le mariage a donc été précoce ; Marie est peut-être morte vers 1316 ; mais Moréri la donne pour mère de Jean III d'Auxerre (né vers 1318-† 1379) alors qu'il était en fait le fils de la deuxième femme de Jean II, épousée en 1317, Alix de Bourgogne-Montbéliard fille du comte Renaud ; d'ailleurs Moréri fait mourir Jean II de Chalon-Auxerre à la bataille de Crécy en 1346, alors qu'il disparaît en fait en 1361)
Cette marie est à ne pas confondre avec la fille d'Amédée III de Genève et donc arrière-petite-fille d'Amédée II, épouse tardive en 1361 de Jean II de Chalon-Arlay († 1362 ; cousin issu de germain de Jean II d'Auxerre).

Possessions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'historien Paul Guichonnet rappelle dans son article consacré au « Genève (de) » que la traduction de comes gebennensis est « comte de Genève ». Certains auteurs ont commis l'erreur de parfois le traduire sous la forme « comte de Genevois »[1], notamment le Régeste genevois (1866).
  2. Le bourg de La Corbière est fondé à cette date par le comte de Genève, Léonet(t)e de Genève (de Gex), fille d'Amédée de Genève-Gex, et de son fils Guillaume de Joinville, sire de Gex[16].
  3. Le nom des vassaux engagés sont « Richard et Pierre de Duing, Pierre et Anselme de Compeys, Guillaume de Grésy, Jean de Langin, Guillaume d'Arlod, Aimon de Sallenove, Rodolphe de Pontverre, Hugues de Mouxy, Guy de Vuagniard (Vuagnard), Pierre de Menthon, tous chevaliers ; Rodolphe de Conflans, Théobald de Villette, Henri de Viry, Pierre de Ternier, Richard de Pontverre, Henri de Sallenove, Arnaud de Grandmont, Aimon de Montfort, Etienne et Jaques Exchaquet, Pierre de Grésy, Aimon de Proches, Albert des Clés et Aimon de Menthonay, tous damoiseaux ; Guichard, doyen d'Annecy »[ReG 19].

Régeste genevois (1866)[modifier | modifier le code]

  1. Document du (REG 0/0/1/737).
  2. Citation XIIII Kal. Decembris obiit Aymo comes Gebennensis () de l'Obituaire d'Abondance, (REG 0/0/1/1171).
  3. a et b Document du ), (REG 0/0/1/1170).
  4. Acte du (REG 0/0/1/1501 ou lire en ligne p.374).
  5. Charte du (REG 0/0/1/1266).
  6. Document sur la dote promise, du (REG 0/0/1/1215).
  7. Renoncement de l'héritage du (REG 0/0/1/1213).
  8. Renoncement de l'héritage du (REG 0/0/1/1214).
  9. Contrat de fiançailles du (REG 0/0/1/1266).
  10. a b et c Traité du (REG 0/0/1/1182).
  11. Décision de la Grande Dauphine, le (REG 0/0/1/1183).
  12. Ratification d'un acte d'alliance du (REG 0/0/1/1222).
  13. Alliance avec Gaston de Béarn du (REG 0/0/1/1214).
  14. Traité de paix du (REG 0/0/1/1231).
  15. Trêve du (REG 0/0/1/1234).
  16. a et b Dispense pour un mariage en date du (REG 0/0/1/1325).
  17. Acte sans date (REG 0/0/1/1349).
  18. Comptes produits entre 1291 et 1292 (REG 0/0/1/1362).
  19. a b c d e f g et h Traité de paix du (REG 0/0/1/1386).
  20. Traité de paix du (REG 0/0/1/1387).
  21. a et b Document de juillet 1304 (REG 0/0/1/1529).
  22. a et b Compromis du (REG 0/0/1/1573).
  23. a b c d e f et g Acte du (REG 0/0/1/1594).
  24. a et b Document publié dans le Fasciculus temporis, n°17, donnant la date du (REG 0/0/1/1619).

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. Paul Guichonnet, « Genève (de) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. François Bonivard, Chroniques de Genève (1505-1526), t. 1 - Seconde partie, Genève, D. Dunant, , 548 p. (lire en ligne), p. 248.
  3. Albin Thourel, Histoire de Genéve : depuis son origine jusqu'à nos jours, volume 1, éd. Colin, 1832, 463 pages, p. 97 (présentation en ligne).
  4. a b c d e et f Duparc 1978, p. 188-189 (Lire en ligne).
  5. Boisset 1973, p. 119-120 (Lire en ligne).
  6. Jean Daniel Blavignac, Armorial Genevois. Essai historique sur les armoiries, les sceaux, les milices, et les sociétés militaires, les uniformes et les bannières, les médailles et les monnaies de Genève, depuis l'époque la plus ancienne jusqu'à nos jours, Genève, Chez les principaux libraires et chez l'auteur, 1849, p. 293-294 Lire en ligne.
  7. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, volume 1, p. 759 « Genevois (comtes du) » (Lire en ligne).
  8. « Armes adoptée par Amédée II de Genève vers 1280 - Elles apparaissent dans des sceaux de 1288 et 1289 sur des actes d'Amédée II de Genève » in Revue savoisienne, Académie florimontane, 2000.
  9. Duparc 1978, p. 190-191 (Lire en ligne).
  10. L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 266.
  11. Duparc 1978, p. 502 (Lire en ligne).
  12. a b et c Thérèse Leguay et Jean-Pierre Leguay, Histoire de la Savoie, Paris, Éditions Jean-paul Gisserot, , 128 p. (ISBN 978-2-87747-804-5, lire en ligne), p. 26.
  13. a b c d e et f Histoire de Savoie 1984, p. 144.
  14. L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 188.
  15. Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne).
  16. a b c d et e L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 222.
  17. Duparc 1978, p. 501 (Lire en ligne).
  18. Jules Vuy, « Les Franchises de Châtel en Genevois », extrait du XIe volume des Mémoires de l'Institut genevois, 1866, p. 10 (présentation en ligne).
  19. a b et c Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p., p. 125.
  20. Dominique Zumkeller, « Saconnex d'Arve » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  21. a b et c Histoire de Genève 2014, p. 17-18 (Lire en ligne).
  22. a b c d e f et g Duparc 1978, p. 197-198 (Lire en ligne).
  23. a b c d e f et g Boisset 1973, p. 78-79 (Lire en ligne).
  24. a et b La rédaction, « Genève (commune) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  25. Histoire de Genève 2014, p. 202 (Lire en ligne).
  26. L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 81.
  27. François Bonivard, Chroniques de Genève (1505-1526), t. 1 - Seconde partie, Genève, D. Dunant, , 548 p. (lire en ligne), p. 273.
  28. a b c d e et f Guy Gavard (préf. Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines : les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 439 p. (ISBN 978-2-84206-342-9, présentation en ligne), p. 68.
  29. Boisset 1973, p. 122 (Lire en ligne).
  30. L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 82.
  31. a b et c Gérard Giordanengo, « Consultations juridiques de la région dauphinoise (XIIIe – XIVe siècles) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. GXXIX,‎ , p. 49-81 (54) (lire en ligne) (Article sur persee.fr).
  32. Marie-José de Belgique, La Maison de Savoie. Les origines: Le Comte Vert ~ Le Comte Rouge’', éditions Albin Michel, Paris 1956 p. 84.
  33. a et b Charles Le Fort, « Un problème généalogique sur les maisons souveraines de Savoie & de Genève », Revue savoisienne, no 9,‎ , p. 70-71 (lire en ligne)
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  35. a b c et d L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 98.
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  40. Accord du (REG 0/0/1/1559).
  41. a b c et d Duparc 1978, p. 236-239 (Lire en ligne).
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  43. a b et c L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève 2002, p. 108.
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  48. Bernard Gagnebin, « Le livre d'heures d'Agnès de Savoie, comtesse de Genève », Genava : revue d'histoire de l'art et d'archéologie, nouvelle, vol. 11,‎ , p. 318-319 (DOI 10.5169/seals-727980).
  49. Jules Vuy, « Une charte inédite du XIIIe siècle et un article du Régeste genevois », Revue savoisienne, no 4,‎ , p. 33-34 (lire en ligne).
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  52. Archives départementales de l'Ain, Les archives dispersées de la principauté et "souveraineté" de Dombes (Ain) : répertoire des fonds, Conseil général de l'Ain, 1996, 416 pages, p. 102-103.
  53. Louis Moréri, Grand Dictionnaire historique, éd. 1718, chez J.-B. Coignard, vol. 1, art. « Auxerre », [lire en ligne], p. 655.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]