Adalbert d'Alsace

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Adalbert d'Alsace
Titre Duc d'Alsace
(690-722)
Prédécesseur Etichon-Adalric d'Alsace (662- 690)
Successeur Luitfrid Ier d'Alsace (722-767)[1]
Biographie
Dynastie Étichonides
Naissance
Région d'Obernai
Décès
Père Etichon-Adalric d'Alsace (662- 690)
Mère Berswinde
Conjoint Gerlinde de Pfalzel

Adalbert d'Alsace, ou Adelbert ou bien encore Adelberg[2] est né vers 665 dans la région d'Obernai et mort vers 722, peut-être en sa villa de Koenigshoffen.

Après la mort d’Etichon-Adalric d'Alsace, certainement en 690, son fils, le duc Adalbert d'Alsace, lui succède. Il était déjà comte de Sundgau avant ce décès. Adalbert construit la résidence royale de Koenigshoffen et les abbayes de Honau et de Saint-Étienne, mais aussi de Wissembourg[3]. L’Alsace est alors un duché très puissant au sein de l’Austrasie. Il épouse Gerlinde de Pfalzel, fille d’Odon qui est peut-être une des petites-filles d’Hugobert.

Sa famille[modifier | modifier le code]

Mosaïque représentant son père Etichon-Adalric d'Alsace.

Adalbert d'Alsace est le fils d'Etichon-Adalric d'Alsace, duc d'Alsace de 662 à 689, fondateur de la dynastie des Étichonides et le frère de sainte Odile, sainte patronne de l'Alsace. Il est aussi très certainement l'ancêtre de l'illustre famille des Habsbourg. Les biens des Étichonides, maîtres absolus de l’Alsace du Haut Moyen Âge, se retrouveront en effet, aux mains des Habsbourg quelques siècles plus tard. Sa mère, Berswinde, est la nièce de Léger d'Autun, évêque et saint, et peut-être belle-sœur de Sigebert III.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sa jeunesse[modifier | modifier le code]

Adalbert d'Alsace est peut-être né à Oberehnheim, dans la villa royale de ses parents ou au château d’Hohenbourg, où il passe une bonne partie de son enfance. Son père le fait comte du Sundgau en 683.

Le territoire que tient Adalbert d'Alsace ne semble pas avoir été amputé ou agrandi par rapport au duché de son père. Il est situé à l’est des crêtes des Vosges, de l’abbaye de Surbourg, au sud de la Sauer (rivière), jusqu’au sud de l’abbaye de Moutier-Grandval, située dans le nord du Jura. Il inclut le Brisgau et une partie de la plaine rhénane de l’autre côté du Rhin.

Son mariage[modifier | modifier le code]

Adalbert d'Alsace se marie avec Gerlinde de Pfalzel, fille d’Odon et probablement d’Adèle, abbesse de Pfalzel. Adèle de Pfazel est très certainement la fille d’Hugobert (645-698), sénéchal de Clovis III (en 693), comte du palais de Childebert IV (en (697) et d'Irmina d'Oeren.

Koenigshoffen[modifier | modifier le code]

Au VIIe siècle, à Koenigshoffen, le silence de la solitude avait succédé au bruit du camp romain. Les habitants étaient rares sur cette colline où se dressait le gibet pour les malfaiteurs condamnés par le juge de la ville. Non loin de là, saint Arbogast bâtit une cellule au bord de l’Ill, dans un lieu désert, où il aimait à se retirer, quand il voulait fuir le monde. On dit que Dagobert II y construisit pour l’évêque qu'il vénérait un monastère avec un oratoire. Par un mouvement d’humilité, Arbogast voulut être enterré sur la colline des supplices, la présence de son tombeau effaçant l’infamie du lieu. On en fit disparaître le gibet et à sa place on érigea une chapelle dédiée à saint Michel, que l’évêque Remi (+ 783) donna au couvent d’Eschau, fondé par lui en 776. Autour de cette chapelle se groupèrent peu à peu des colons attirés par la fertilité des environs. Les prairies furent converties en champs, il s’éleva des habitations rustiques qui, dès le commencement du VIIIe siècle, furent assez nombreuses pour former un faubourg suburbium de la ville. Le duc d’Alsace, Adalbert, frère de sainte Odile et fondateur de l’abbaye de Saint-Étienne y bâtit une villa royale qui donnera à la banlieue entière avec ses fermes le nom de Koenigshoffen. C’est pour cette nouvelle agglomération d’habitants qu’on érige l’église de Sainte-Aurélie[4].

L’abbaye Saint-Étienne (717)[modifier | modifier le code]

Comme Etichon-Adalric d'Alsace son père, il fonde des monastères dont l’abbaye Saint-Étienne en (717), à Strasbourg. L'église Saint-Étienne se situe à l'intérieur du collège épiscopal Saint-Étienne, à Strasbourg. La crypte présente les vestiges de la basilique romaine du Ve siècle. Cependant l'édifice a été réalisé au VIIIe siècle par le duc Adalbert d'Alsace. L'abside est mérovingienne. C’est dans cette abbaye qu’il va être inhumé comme d’ailleurs des deux femmes et deux de ses filles. Une autre de ses filles, Attale, y est première abbesse.

Abbaye de Honau (721)[modifier | modifier le code]

Le duc Adalbert fonde le monastère de Honau, sur une île du Rhin, au nord de Strasbourg, en l'honneur de l'archange saint Michel. C’est un monastère bénédictin fondé au début du VIIIe siècle par des moines irlandais. Toutefois des sources plus sérieuses nous donnent la date : 721[5]. Parmi les noms qui en ressortent, on connaît celui de Tuban, fondateur avec le dénommé Benedictus, de ce monastère, qui sert de halte et de base de repos pour les Irlandais partant en direction de la Hesse et de Mayence. Adalbert d'Alsace se qualifie d’Adelbertus dux dans une charte de cette abbaye. Le duc Adalbert augmente la dotation première du monastère de Honau en y ajoutant des biens et des revenus en [6]. Il meurt la même année, avant , et est inhumé dans le cœur de l’abbaye Saint-Étienne.

Descendance[modifier | modifier le code]

Statue de sainte Odile, sa sœur.

Adalbert d'Alsace épouse Gerlinde de Pfalzel, qui à sa mort est inhumée dans l’abbaye Saint-Étienne. Ils ont au moins six enfants :

  • Mason de Sundgau, comte, fondateur de l’abbaye de Masevaux ou Masmunster[3]. Le diplôme de Louis le Débonnaire (778-840) le qualifie pour ce monastère de princeps vir nobilis maso, frater ducis Luidfredi et Eberhardi[8].

Après la mort de sainte Odile, les chanoinesses élisent pour lui succéder dans l’administration ses deux nièces, filles d’Adalbert :

Adalbert d'Alsace se remarie avec Bathilde[10], une riche femme d'Alsace. Ils ont deux filles :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cette dernière date est à vérifier.
  2. L'art de vérifier les dates ..., par David Baillie Warden, Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Nicolas Vigton de Saint-Allais, p.158.
  3. a et b Politics and Power in Early Medieval EuropeAlsace and the Frankish Realm ..., par Hans J. Hummer, p.53.
  4. Histoire du chapitre de Saint-Thomas de Strasbourg pendant le moyen âge ..., par Charles Guillaume Adolphe Schmid, p.212.
  5. L'art de vérifier les dates ... Par David Baillie Warden, Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles, Nicolas Vigton de Saint-Allais, p.463.
  6. Francia Sigmaringen. 3.1975, publié par Deutsches Historisches Institut, p.4.
  7. a et b Politics and Power in Early Medieval Europe Alsace and the Frankish Realm ..., par Hans J. Hummer, p.53.
  8. L'art de vérifier les dates ..., par David Baillie Warden, Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles, Nicolas Vigton de Saint-Allais, p.464.
  9. Histoire des saints d'Alsace; par l'abbé Hunckler, par Théodore François X. Hunkler, p.380.
  10. Ou Ingina selon d'autres sources.
  11. L'art de vérifier les dates ... par David Baillie Warden, Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles, Nicolas Vigton de Saint-Allais, p.464.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Guy Perny, Adalric, duc d'Alsace, ascendants et descendants, J.Do Bentzinger, 2004.
  • Lucien Sittler L'Alsace Terre d'Histoire Éditions Alsatia 1988 réédition 1994 (ISBN 978-2703200826).

Articles connexes[modifier | modifier le code]